Zaki Laïdi edit

Directeur de recherche au CEVIPOF (Sciences Po) et fondateur de Telos Site personnel de l'auteur Écrivez à Zaki Laïdi
  • 7 mars 2011

    Intervenir en Libye ?

    Intervenir en Libye ?

    La question politique centrale en Libye est de savoir si une intervention extérieure est de nature à hâter la chute du régime. Pour répondre à cette question il faut prendre en considération trois facteurs : la légalité internationale d’une telle intervention au regard du droit, sa légitimité politique aux yeux des opposants du régime de Tripoli et enfin son efficacité opérationnelle.

  • 24 janvier 2011

    Tunisie : « Oui mais nous ne savions pas ! »

    Tunisie : « Oui mais nous ne savions pas ! »

    Quand sonnera l’heure du bilan de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, l’affaire tunisienne pèsera sans doute assez lourd. À tort ou à raison elle aura révélé l’immobilisme préoccupant de notre politique arabe. Parmi les explications avancées pour justifier une attitude pour le moins complaisante vis-à-vis du régime de Tunis, figure le fameux « Oui mais nous ne savions pas... » Vraiment ?

  • 14 janvier 2011

    La Tunisie et la tragédie arabe

    La Tunisie et la tragédie arabe

    Les régimes répressifs ne sont pas l’apanage du seul monde arabe. Les régimes prédateurs ne sont pas non plus spécifiques à cette région du monde. En revanche, l’existence de régimes systématiquement répressifs, inefficaces et tous marqués au sceau d’une longévité politique exceptionnelle est bel et bien la marque de fabrique des pays arabes. De ce point de vue, les graves émeutes qui secouent la Tunisie et de manière plus endémique l’Algérie ne sont que l’expression de cette réalité.

  • 21 novembre 2010

    Diversité : retour sur un fiasco politique

    Diversité : retour sur un fiasco politique

    Après Rachida Dati l’an passé, c’est au tour de Fadela Amara et de Rama Yade de quitter le gouvernement. Trois figures de la diversité portées au pinacle par les médias se trouvent ainsi évincées du pouvoir. Or curieusement, ces départs qui sonnent comme un formidable échec n’ont donné lieu à aucune interprétation politique globale. Il faut pourtant essayer d’en trouver.

  • 8 novembre 2010

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La très lourde défaite enregistrée par Barack Obama lors des élections de mi-mandat affectera-t-elle sa politique étrangère ? La droitisation de la politique interne condamne-t-elle le recentrage de la politique extérieure engagé par le président américain depuis son élection ? La réponse est nuancée.

  • 24 septembre 2010

    Afghanistan: does the US have a strategy?

    Afghanistan: does the US have a strategy?

    The results of the Afghan parliamentary election won't be published until several weeks. But does anyone really care about them? Nobodys seems to think that they could bring any change. Even the US doesn't seem to pay much attention to this vote. Which raises the question: does it still have an Afghan strategy? (in French)

  • 24 septembre 2010

    Afghanistan : les Américains ont-ils une stratégie ?

    Afghanistan : les Américains ont-ils une stratégie ?

    Il faudra vraisemblablement attendre encore plusieurs semaines avant que ne soient connus les résultats définitifs des élections législatives en Afghanistan. Mais d’une certaine façon, le résultat importe peu, car personne ne pense qu’ils modifieront la donne politique dans ce pays. Les États-Unis eux-mêmes ne semblent attacher qu’une valeur relative à ce scrutin, ce qui conduit légitimement à se demander s’ils ont encore une véritable stratégie afghane.

  • 9 juillet 2010

    Comment l’Europe domine le football mondial

    [img_assist|nid=1800|desc=|link=none|align=left|width=640|height=393]Au moment où le déclin de l’Europe devient un lieu commun et où son naufrage politique apparaît programmé, il est intéressant de voir que dans le football, sport le plus populaire de la planète, sa domination n’a jamais été aussi outrageante et cela bien au-delà de ce que l’on peut imaginer.

  • 2 juin 2010

    La doctrine Obama : une rupture ?

    La doctrine Obama : une rupture ?

    On connaissait la doctrine Bush. Elle reposait sur « la guerre contre le terrorisme », le principe de la guerre préventive et la légitimité du recours à la force pour changer des régimes jugés non démocratiques et surtout attentatoires aux intérêts stratégiques américains. Désormais, avec la publication du National Security Strategy de 2010, qui succède au National Security Strategy de 2002, on dispose des éléments qui nous permettent de mieux comprendre la politique étrangère d’Obama et surtout de prendre la mesure de la rupture introduite avec le passé, même si pour le moment le changement est plus sensible sur la forme que sur le fond.

  • 26 mars 2010

    La fin du parti unique de la droite ?

    La fin du parti unique de la droite ?

    En arrivant au pouvoir, Nicolas Sarkozy s’est montré décidé à assumer plus franchement les conséquences de la présidentialisation du système politique français. Par présidentialisation du régime il entendait d’une part la concentration des pouvoirs de l’exécutif entre ses seules mains au détriment du Premier ministre et d’autre part le renforcement des pouvoirs du Parlement, auquel la réforme constitutionnelle a donné une certaine crédibilité. Cette présidentialisation assumée allait de pair avec la consolidation d’un parti présidentiel surpuissant dont l’objectif était triple : anéantir définitivement le Front national quitte à capter sa thématique, redonner pleinement confiance à droite traditionnelle en assumant pleinement les réformes de droite, continuer à affaiblir une gauche divisée et désemparée en pratiquant l’ouverture, en jouant la carte de la diversité et en préemptant la problématique écologique. Cette démarche qui apparaissait comme invincible en 2007 débouche aujourd’hui sur un indiscutable échec.

  • 24 février 2010

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    Le retrait annoncé des troupes néerlandaises d’Afghanistan a conduit le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert M. Gates, à affirmer le 23 février que « la démilitarisation de l’Europe – où une grande partie du grand public et de la classe politique est opposée à la force militaire et aux risques qui y sont associés – fut une bénédiction au XXe siècle pour devenir au XXIe une entrave à la recherche d’une sécurité et d’une paix durable ». Au-delà de l’aversion à la guerre, l’aversion au risque serait-elle devenue l’identité politique de l’Union européenne dans le monde ?

  • 25 janvier 2010

    Il n’y a pas de Brics qui tiennent…

    Il n’y a pas de Brics qui tiennent…

    Depuis que Goldman Sachs a dans sa fameuse étude de 2001 inventé les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine), on ne parle désormais plus que d’eux. Avec la crise de 2008, cette référence aux émergents s’est accrue compte tenu du rôle central qu’ils jouent dans la dynamisation de la croissance mondiale à l’exception de la Russie. Pourtant, au-delà de certaines généralités, les Brics n’existent guère en tant qu’entité géopolitique. Et c’est succomber à une vision bien paresseuse de la réalité internationale que de vouloir à tout prix user de ce sigle bien commode.

  • 1 décembre 2009

    Obama est une marque, les États-Unis restent une puissance

    Obama est une marque, les États-Unis restent une puissance

    On semble très souvent considérer comme acquis le fait que le monde serait devenu multipolaire et que l’administration Obama s’en accommoderait fort bien. Or ces deux hypothèses sont pour le moins contestables. Le monde n'est que très imparfaitement multipolaire et la diplomatie américaine ne cherche guère à le promouvoir.

  • 27 octobre 2009

    Pourquoi il faut dire non à Blair

    Pourquoi il faut dire non à Blair

    Avant même que ne s’achève le processus de ratification du traité de Lisbonne, les chefs d’État et de gouvernement européens commencent à réfléchir au  nom du futur président de l’Europe. Aujourd’hui, c’est celui de Tony Blair qui revient le plus souvent. A priori, ce choix paraît judicieux. L’ancien Premier ministre britannique dispose d’une grande expérience politique internationale et dégage une forte personnalité. Pourtant, en regardant les choses un peu plus près on est amené à nourrir quelques doutes quant à la pertinence de ce choix.

  • 16 septembre 2009

    PS : l’incontournable question du leadership

    PS : l’incontournable question du leadership

    La sortie télévisée de Ségolène Royal sur les fraudes ayant entaché l’élection de Martine Aubry confirme ce que l’on savait : l’université d’été de La Rochelle n’a réglé aucun des problèmes de fond dans lesquels le Parti socialiste est inextricablement englué. Comment se définir comme un parti d’opposition capable d’incarner l’alternance en 2012 ? Pour répondre à cette question essentielle, la position officielle consiste à donner la priorité à la construction d’un projet politique crédible, avant de procéder à la désignation d’un candidat. En théorie, cet argument n’est pas dénué de sens. Dans les faits, il est contestable et ce pour quatre raisons.

  • 4 mai 2009

    Sarkozy a-t-il échoué ?

    Sarkozy a-t-il échoué ?

    Il y a maintenant deux ans Nicolas Sarkozy arrivait au pouvoir avec un préjugé favorable extraordinairement fort non seulement en France mais également à l’étranger. Il se faisait élire pour s’attaquer aux blocages traditionnels de la société française. La rupture annoncée a-t-elle véritablement eu lieu ? Rien n’est moins sûr.

  • 22 avril 2009

    La contre-présidente

    La contre-présidente

    Le président Sarkozy a-t-il réellement tenu les propos que l'on lui prête sur M. Zapatero ? Ségolène Royal a-t-elle eu raison de demander pardon à ce même M. Zapatero que le président de la République aurait offensé ? Ces deux questions que tout le monde se pose n'ont en réalité aucune d'importance. Les propos supposés du chef de l'État n'ont pas de valeur officielle. Ils n'auront de ce fait aucune conséquence sur les relations franco-espagnoles. À la différence du discours de Dakar qui avait lui un contenu officiel, les propos tenus à l'Élysée n'ont qu'une teneur privée. Quitte à rompre avec le conformisme ambiant, les propos du chef de l'État ne peuvent nullement être assimilés à un dérapage. Si dérapage il y a eu, il émane de ceux qui se sont crus obligés de contrevenir à des usages républicains élémentaires en rendant publics des propos privés. Mais si tout ceci n'a aucune importance, pourquoi donc continuer à en parler ? Pour une raison simple. Parce que derrière la récidive calculée de Mme Royal, se dégage en réalité une manière pour elle de s'opposer à M. Sarkozy.

  • 19 janvier 2009

    Europe : en attendant Obama...

    Europe : en attendant Obama...

    Il n'est pas inutile de se demander ce que l'Europe est en droit d'attendre de l'administration Obama. Pourtant la réponse à cette question n'a de sens que si préalablement les Européens s'interrogent sur ce qu’eux-mêmes attendent des États-Unis. Or il n'est pas acquis que les Européens soient au clair avec eux-mêmes au terme d'une année riche en événements et aux enseignements contradictoires.

  • 4 novembre 2008

    L'Amérique décline-t-elle ?

    L'Amérique décline-t-elle ?

    La crise financière que traverse le monde incite très naturellement à s’interroger sur l’avenir de la puissance américaine puisque c’est au fond son modèle financier qui est durement attaqué et donc remis en cause. L'heure du déclin américain a-t-elle sonné ?

  • 13 juillet 2008

    Méditerranée : une union pour quoi faire ?

    Méditerranée : une union pour quoi faire ?

    Le projet d’Union pour la Méditerranée (UPM) fut initialement intitulé Projet de l’Union de la Méditerranée. En mars 2008, il est officiellement devenu « Processus de Barcelone. Union pour la Méditerranée ». On est passé d’un projet français qui voulait associer les seuls riverains de la Méditerranée sous la houlette de Paris à un projet européen associant tous les pays de l’Union aux pays méditerranéens. Ce changement peut se lire comme un échec pour le Président français, mais aussi comme l’expression inattendue d’une vitalité européenne. En effet, malgré tout ce qui se dit sur l’incapacité de l’Europe à agir collectivement, force est de constater que chaque fois qu’un acteur tente « de s’échapper » ou de se détacher de ses partenaires, ces derniers le rattrapent. Reste à savoir si cette européanisation d’un projet national garantira son succès.