Charles Wyplosz edit

Professeur d'économie, Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève) Site personnel de l'auteur Écrivez à Charles Wyplosz
  • 8 novembre 2011

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Le deuxième plan d’austérité est un contresens économique dramatique. Tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA. C’est en fait le meilleur moyen d’y arriver. D’ailleurs les marchés n’ont pas réduit les primes de risques sur la dette française après l’annonce de ce plan.

  • 1 octobre 2011

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La crise des dettes publiques s’aggrave et va continuer de s’aggraver tant que les autorités ne feront pas leur devoir. En l’occurrence, la responsabilité revient maintenant à la BCE qui seule a les moyens d’agir. Toutes les autres idées qui fleurissent un peu partout sont vouées à l’échec parce qu’elles ne prennent pas en compte les ordres de grandeur faramineux qui sont désormais en jeu. Mais, pour arrêter la crise, la BCE doit changer de registre : au lieu de réagir aux événements en courant derrière les marchés, elle doit à présent les devancer en offrant une garantie partielle des dettes publiques de la zone euro.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.

  • 27 juin 2011

    Finances publiques : la faute de la gauche

    Finances publiques : la faute de la gauche

    Nicolas Sarkozy a décidé de remiser son projet d’inscrire l’équilibre budgétaire dans la Constitution. Il devait pour cela obtenir deux tiers des voix au Congrès de Versailles. Le rejet du projet par le PS a signé l’arrêt de mort de ce projet. Il reste à espérer que la France ne sera pas emportée dans la crise des dettes souveraines européennes, qui pourrait bien n’en être que dans sa première phase.

  • 27 mai 2011

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Rien ne va plus dans la zone euro. La Grèce est sur la sellette un an après avoir sauvée par le programme concocté par le FMI et la Commission européenne. L’Espagne tangue et l’Italie a été placée sous surveillance par Standard and Poor’s. Les députés de la CDU sont en rébellion contre Angela Merkel, qui subit défaite électorale après défaite électorale. Son ministre des Finances, qui avait secoué les marchés financiers en évoquant publiquement un rééchelonnement de la dette grecque, vient de changer d’avis. Jean-Claude Trichet rabroue Jean-Claude Juncker qui envisageait de « re-profiler » cette dette grecque et menace de ne plus alimenter les banques grecques. Une responsable de ce pays indique que, dans ce cas, il faudrait quitter la zone euro. Voici, en gros, l’état des lieux qui résulte de la remarquable solidarité européenne promise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il y a de quoi se poser des questions.

  • 7 avril 2011

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    À son tour le Portugal demande l’aide du FMI et de l’Union européenne. Cela faisait des mois que la manœuvre était devenue inéluctable, des mois durant lesquels le gouvernement portugais a expliqué que le Portugal n’est pas la Grèce (irresponsable) ni l’Irlande (avec sa bulle immobilière). Mais le Portugal est comme tout le monde. Si les marchés financiers ont conclu que le gouvernement portugais ne peut pas emprunter ce dont il a besoin, il ne pourra pas financer ses déficits et, comme il lui est impossible de les éliminer, il ne lui restait plus qu’à aller obtenir un financement au FMI et au Fonds de l’UE. C’est aussi simple que cela.

  • 1 février 2011

    Banques centrales : une indépendance en question

    Banques centrales : une indépendance en question

    Durant les années 1990, on a assisté à un mouvement spectaculaire : pays après pays, les banques centrales ont acquis un statut formel d’indépendance à l’égard des politiques. Partie de Nouvelle-Zélande, cette vague s’est étendue à l’ensemble des pays développés puis aux pays émergents. Certes, il y avait déjà quelques banques indépendantes, en Allemagne et en Suisse, et leur succès, fait de monnaie forte et d’inflation basse, a joué un rôle important. Bien sûr, certains pays émergents n’ont pas suivi, en particulier la Chine où la notion même d’indépendance est séditieuse. Mais la conversion a été presque totale.

  • 6 janvier 2011

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2010 a été une année terrible pour l’Europe. Il y a un an exactement, on avait de bonnes raisons de s’inquiéter de la Grèce et de ce que signifierait pour la zone euro une crise de sa dette publique. Pourtant, personne n’attendait réellement la fin d’année que nous avons connue. On pouvait envisager une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro dans des situations budgétaire difficiles, mais la vraie surprise a été sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, l’architecture de la zone euro est en ruines. Les nombreux plans qui ont été avancés, annoncés sans avoir été élaborés soigneusement, se sont effondrés l’un après l’autre, et la fin n’est pas en vue.

  • 23 décembre 2010

    The European debt crisis: worrisome delusion

    The European debt crisis: worrisome delusion

    In the December 17 issue of the Financial Times, Lorenzo Bini-Smaghi has produced a brilliant, if slightly patronizing, defense of the no-default strategy currently pursued by the euro area authorities. His arguments are that public debts are widely-held instruments so that a default would harm domestic banks and domestic citizens, possibly triggering bank runs and forcing governments to take administrative measures like the Argentinean corralito, that true democracies do not do this kind of things, that it would be a “quick fix” with much worse consequences than tight fiscal policies and structural reforms. These are mostly solid arguments though it would be interesting to understand why democracies cannot default and what structural reforms have to do with fiscal discipline and, if they do, how soon their beneficial effects can be felt. (in French; an English version has been published on VoxEU)

  • 23 décembre 2010

    La BCE doit se préparer au pire

    La BCE doit se préparer au pire

    Dans le Financial Times du 17 décembre, Lorenzo Bini-Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a donné une défense magistrale, quoiqu’un rien condescendante, de la stratégie zéro-défaut actuellement menée par les autorités de la zone euro. Ses arguments sont que comme les titres de dette publique sont détenus par de très nombreux agents, un défaut nuirait aussi bien aux banques qu’aux citoyens européens, déclenchant probablement des paniques bancaires et forçant les gouvernements à prendre des mesures autoritaires analogues au corralito argentin de 2001 ; or comme les vraies démocraties ne s’autorisent pas ces pratiques on aurait donc une solution de fortune, aux conséquences bien pires que celles de politiques fiscales restrictives et de réformes structurelles.

  • 19 novembre 2010

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    La réforme des retraites engrangée et le nouveau gouvernement en place, Nicolas Sarkozy va pouvoir élargir son horizon et déployer son énergie proverbiale à réformer le monde. Ce ne sont pas les ambitions qui lui manquent. Il a l’intention de reconstruire le système financier mondial, de réaliser un monde multipolaire, et de remettre à leur place les spéculateurs, sans compter les incendies qu’il devra éteindre, en partenariat ou concurrence avec DSK, si la crise économique et financière qui couve se déclare à nouveau. Et pourtant, il va droit à l’échec, parce qu’il n’a pas pris le soin de comprendre comment fonctionne le système monétaire international ni même à quoi sert la finance.

  • 16 septembre 2010

    Bank regulation reform: moving, ever so slowly in Europe

    Bank regulation reform: moving, ever so slowly in Europe

    Three years after the bank crisis began, two years after it exploded, the policymaking response is moving forward, but surprisingly slowly. Two important steps have just been taken, a superficial one at the European level, a more fundamental one at the international level. In the EU politicians seem unable to resist the powerful lobbying of the banking industry while Basel III has so far side-stepped the all-important issue of systemically-important financial institutions. (in French)

  • 15 septembre 2010

    Où en est la réforme bancaire ?

    Où en est la réforme bancaire ?

    Voici trois ans que la grande crise bancaire s’est mise en route et deux ans qu’elle a explosé. La vraie surprise est la lenteur avec laquelle les responsables politiques avancent pour prendre les mesures que réclame la dure leçon de ces événements. Deux étapes viennent d’être franchies, l’une superficielle au niveau de l’Union européenne, l’autre plus fondamentale au niveau international. Jusqu'à quel point les gouvernements ont-ils résisté à l'intense lobbying des banques ?

  • 16 juillet 2010

    The Great Crisis: European Lessons yet to be learned

    The Great Crisis: European Lessons yet to be learned

    Banking regulation and supervision can only be carried out at the European level. A common currency and a single market for banking services calls for centralization in these matters. On the other hand, fiscal discipline is a matter of national sovereignty and calls for national institutional reforms that come to grip with several decades of public debt accumulation. The stability pact ought to be decentralized. (in French)

  • 15 juillet 2010

    Europe : rien n’est vraiment réglé….

    Europe : rien n’est vraiment réglé….

    L’adoption de la monnaie unique aurait dû être accompagnée d’une mise en commun des régulations et des supervisions bancaires dans la zone euro. Mais des réflexes souverainistes ou protectionnistes ont bloqué toute avancée sur le sujet. Les leçons de cette insuffisance ont-elles été au moins tirées ? Pas du tout, du moins pour l’instant.

  • 23 juin 2010

    Emergency vs. Emergency

    Emergency vs. Emergency

    In 1980, the French public debt amounted to 20% of GDP. In 2007, before the crisis, it had risen to 65%. By 2011, it could exceed 85%. The time has come to roll the debt back. It is an urgent task to design a process that reverses the political failures of the last thirty years. But it is equally important to ensure that the weak recovery under way does not stall or, worse, that we end up with a new recession. Thus we face two seemingly incompatible emergencies. Governments seem owed by the financial markets’ “request” for stern deficit-cutting measures, but the markets seem to understand that a new recession will deepen the deficit. This article argues that there is no such incompatibility. (in French)

  • 23 juin 2010

    De la rigueur

    De la rigueur

    En 1980, la dette publique de la France représentait 20% du PIB. En 2007, avant la crise, elle était de 65%. En 2011, elle pourrait dépasser 85%. La crise est historique et justifie l’utilisation des déficits publics pour soutenir l’activité et empêcher une explosion du chômage. La hausse en cours, pour une valeur de 20% du PIB, est donc vertueuse. Celle des trente précédentes années, pour une valeur de 45% du PIB, est inexcusable. Certes, il y a eu des périodes délicates durant ces trente années, qui justifiaient des déficits, mais il y a eu aussi des années fastes qui auraient dû être consacrées à rembourser.

  • 13 mai 2010

    Le pari risqué de l’Europe

    Le pari risqué de l’Europe

    En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser !

  • 30 avril 2010

    L’appel au FMI reste la meilleure solution !

    L’appel au FMI reste la meilleure solution !

    Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie ? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro ? Pas forcément : le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences ?

  • 16 mars 2010

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Il n’y aura pas de Fonds monétaire européen. C’est une idée saugrenue qui répond à des motivations largement infondées. C’est aussi un projet complexe dont les défenseurs ne mesurent ni les implications, ni les conditions de succès.