Karoline Postel-Vinay edit

Chercheuse au Ceri (Sciences Po) Site personnel de l'auteur Écrivez à Karoline Postel-Vinay
  • 9 novembre 2011

    L’avenir du G20 sera régional

    L’avenir du G20 sera régional

    Difficile de voir, et même de croire, que le G20 de Cannes s’est intéressé à autre chose que la dette grecque. Mais le communiqué final l’atteste, il a aussi été question d’agriculture, de développement, d’énergie. Tout en bas du texte il est même fait mention de réforme de la gouvernance globale, sujet du groupe de travail du Premier ministre britannique, et présenté en août 2010 par Nicolas Sarkozy comme l’un des grands chantiers de la présidence française du G20. Enfin les dernières lignes du communiqué annonce une évolution de la gouvernance interne au G20 : « après 2015, les présidences annuelles du G20 seront choisies à partir de groupes régionaux tournants, en commençant par le groupe asiatique qui comprend la Chine, la Corée, l'Indonésie et le Japon. » Ce dernier point a été remarquablement peu commenté. Il représente pourtant une transformation majeure de l’identité du G20, et répond à des questions essentielles qui ont été adressées à cette entité depuis sa montée en puissance sur la scène internationale.

  • 12 octobre 2006

    La vraie bombe nord-coréenne n'est pas nucléaire

    La vraie bombe nord-coréenne n'est pas nucléaire

    On ne sait rien de la Corée du Nord, pas même le chiffre exact de sa population qui est, littéralement, un secret d'Etat. Quoi d'étonnant, donc, qu'on ne sache pas, et ne saura peut-être jamais, si Pyongyang a véritablement effectué un test nucléaire, et de quelle sorte ? Le gouvernement américain, terriblement ennuyé par cette fâcheuse initiative, s'est empressé de souligner que la détonation enregistrée en Corée du Nord était de très faible ampleur, bien moindre que celles provoquées par les essais nucléaires indiens et pakistanais qui, eux, étaient bien réels. Et, d'ailleurs, les ingénieurs nord-coréens ont-ils vraiment eu le temps et les moyens de construire une bombe opérationnelle, depuis l'éviction en décembre 2002 des inspecteurs de l'AIEA ? Rien n’est moins sûr. De quoi parle-t-on, alors, lorsqu’on évoque la crise « nucléaire » nord-coréenne ? -->

  • 10 juillet 2006

    Pourquoi la Corée du Nord lance ses missiles

    Pourquoi la Corée du Nord lance ses missiles

    Le 5 juillet à l'aube, heure de Pyongyang, les Nord-Coréens tirent leurs premiers missiles. A Washington, c'est le soir du 4 juillet, et les Américains célèbrent leur fête nationale à grand renfort de pétards et de feux d'artifice. Le gouvernement de Kim Jong-il a le goût de l'à-propos et un sens particulier de la farce. L'intention symbolique est limpide, quand bien même le Département d'Etat feint de ne pas la comprendre (« Pourquoi le 4 juillet ? Aucune idée, demandez à Kim Jong-il »). Les Nord-Coréens s'adressent d'abord et avant tout au gouvernement de George Bush. Le choix du 4 juillet contient aussi un autre symbole, plus ambigu. Si Independence Day est une fête de la liberté autrefois acquise à la couronne britannique, il est moins sûr que les tirs de missiles nord-coréens soient la manifestation d'une véritable indépendance de Pyongyang sur la scène internationale. Certes, Pyongyang est un électron libre dans l'espace de la politique mondiale, un « Etat-voyou » qui ne se sent lié par aucune sorte de contrat social établi à l'échelle globale. Mais la Corée du Nord est-elle vraiment, absolument, autonome ? Ses efforts déployés pour susciter une réaction des Etats-Unis ne sont-ils pas l'illustration, au contraire, de sa dépendance, ou plus précisément de sa position paradoxale dans un monde globalisé ?