• 13 novembre 2009

    Délocalisations : quels effets sur l’emploi ?

    Délocalisations : quels effets sur l’emploi ?

    Depuis quelques décennies, les entreprises des pays industrialisés se sont engagées dans une politique de délocalisation, soit en confiant des activités peu qualifiées ou intensives en travail à des filiales étrangères, soit en achetant des biens intermédiaires à des sous-traitants étrangers. On a beaucoup débattu des effets sur l’emploi. Une étude récente sur des données allemandes permet d’affiner le regard : à l’échelle de l’entreprise, des effets négatifs sur l’emploi seraient d'abord le symptôme d’un retard technologique et donc d’un management défaillant.

  • 3 juillet 2009

    Faut-il instaurer une taxe carbone ?

    Faut-il instaurer une taxe carbone ?

    La taxe carbone consiste à imposer l’usage de combustibles fossiles à la hauteur de leur teneur en carbone pour combattre le changement climatique. Après avoir été abandonnée au début des années 1990, cette idée refait surface en Europe. A-t-elle une chance de voir le jour sous une forme efficace ? Pour répondre à cette question, il faut se demander comment elle pourra s’articuler aux systèmes de permis d’émission qui se développent aujourd’hui. Des systèmes hybrides, permis et taxes, sont théoriquement possibles, mais s’avèrent peu convaincants dans un contexte où certains agents économiques tenteront à toute force de négocier des exemptions.

  • 12 mai 2009

    Une crise de plus en plus européenne

    Une crise de plus en plus européenne

    Il y a dix-huit mois, la crise née des crédits subprime était à l’évidence américaine, et l’on débattait de ses effets sur le reste du monde. Au fil des mois, pourtant, elle est devenue de plus en plus européenne.

  • 10 mai 2009

    Sarkozy ou l'échec du réformisme autoritaire

    Sarkozy ou l'échec du réformisme autoritaire

    Ce n’est certes pas pour ses qualités de gestionnaire des différents ministères qu’il a occupés que les Français ont porté au pouvoir Nicolas Sarkozy. Le bilan de son action à l’Intérieur fut au mieux mitigé. Quant à son action aux Finances, elle fut trop brève pour laisser dans les esprits plus que le souvenir de quelques bons rapports d’experts et des mesures ponctuelles. C’est au contraire sa volonté affirmée de rompre avec un modèle économique devenu ennemi de la croissance et un modèle social facteur d’inertie et d’assistanat qui ont conduit les Français à le porter au pouvoir. Sa présidence ne serait pas « fainéante » et ses priorités étaient simples : la réforme, la réforme et encore la réforme. C’est à cette aune là qu’il nous appartient de dresser un premier bilan.

  • 7 mai 2009

    Faut-il allonger la durée des droits d’auteur ?

    Faut-il allonger la durée des droits d’auteur ?

    La Commission européenne doit examiner un texte visant à prolonger de 50 ans actuellement à 95 ans le droit d'auteur des musiciens et des maisons de disques — qu’on désigne par l’expression « droits voisins » des artistes interprètes et des producteurs de phonogrammes —, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis. L’objectif affiché par le commissaire en charge du dossier, Charlie McCreevy, est d'aider les musiciens vieillissants et de promouvoir de nouveaux artistes.

  • 12 mars 2009

    Mettre le risque en débat

    Mettre le risque en débat

    Quel rapport entre la fronde opposée à la Commission européenne par les États membres lors du Conseil environnement du 2 mars 2009 sur la levée de l'interdiction de cultiver des OGM en Autriche et en Hongrie, les décisions de tribunaux français demandant aux opérateurs téléphoniques d'enlever des antennes-relais et la tourmente financière actuelle ? Ces exemples sont les manifestations les plus claires du problème que pose à nos sociétés la notion de maîtrise du risque.

  • 27 février 2009

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Depuis la chute de Lehman Brothers, nos gouvernements s'efforcent de renflouer le secteur bancaire à force d'apports en capital. Pour autant, l'objectif de relance du crédit demeure hors d'atteinte. Au contraire, les problèmes semblent s'aggraver de semaine en semaine d'une manière inéluctable. Ainsi en sommes-nous arrivés au point où l'onde de choc frappe le crédit des États eux-mêmes. De nombreux commentateurs s'accordent sur la nécessité d'une action coordonnée. Peut-on imaginer par exemple une structure commune de défaisance ?

  • 25 février 2009

    Il faut sauver l’euro !

    Il faut sauver l’euro !

    Bruxelles vient de lancer des procédures officielles de déficit excessif contre la France, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et Malte alors même que l’économie européenne est en manque de demande. Il ya pourtant à peine trois mois elle appelait à un soutien budgétaire de la demande. La Commission serait-elle schizophrène ? Non mais elle doit tenir compte de l’inquiétude des marchés face au risque de défaut de paiement des États. Cette crainte est-elle justifiée ?

  • 13 février 2009

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Un renflouement massif des banques occidentales semble nécessaire s’il faut réamorcer le crédit et éviter une récession plus grave encore. Comment agir ? À regarder un bilan de banque comme d’ailleurs celui de toute entreprise, il n’y a que trois façons possibles. Soit on opère du côté de l’actif du bilan des banques, celui qui porte les prêts et titres financiers qu’elles ont acquis, dont pas mal d’actifs malsains. Soit on regarde du côté du passif de leur bilan, celui qui décrit leurs sources de financement, ce qui donne les deux autres façons possibles : la deuxième agit sur les fonds propres de la banque, en pratique par injection directe de capital par les États ; la troisième et dernière façon consiste à agir sur les emprunts et dettes qu’elles ont contractés, en prenant en compte que les banques commerciales se financent grâce aux dépôts bancaires (comptes à vue ou à terme par exemple) de leurs clients, mais beaucoup aussi par emprunts directs sur le marché.

  • 11 février 2009

    Plan auto : le pire des deux mondes

    Plan auto : le pire des deux mondes

    On croit rêver. Nicolas Sarkozy vient de déclarer au FT Deutschland qu’il faut produire en France les voitures achetées par des Français, comme il est légitime de produire en Inde les voitures achetées par les consommateurs indiens. La rumeur enfle, Sarkozy conditionnerait ses aides financières au secteur automobile à des décisions de relocalisation en France d’usines implantées en Tchéquie ou en Slovaquie. Cette « évidence de bon sens » qui est un immense lapsus protectionniste a été approuvée par M. Bayrou qu’on croyait sincèrement attaché au marché intérieur et, en tous cas, plus européen. Se sentant menacés les dirigeants slovaques ont répondu du tac au tac qu’on renverrait Gaz de France en France au lieu de lui confier la gestion de la distribution gazière en Slovaquie. La démonstration a ainsi été faite en temps réel, le protectionnisme appelle le protectionnisme, c’est un jeu à somme négative. À caresser les opinions publiques dans le sens du poil, on obtient le pire des deux mondes, celui de l’inefficacité économique et du discrédit politique.

  • 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 28 janvier 2009

    Une vertu en trompe-l'œil

    Une vertu en trompe-l'œil

    La Commission européenne a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Elle prévoit désormais une contraction du PIB de la zone euro de 1,9% en 2009. Onze des seize États-membres de la zone seraient ainsi en récession en 2009, la baisse du PIB pouvant aller jusqu'à -5% en Irlande. Sous l'effet des stabilisateurs automatiques et des plans de relance, la moitié des États-membres de la zone euro pourraient afficher en fin d'année un déficit budgétaire supérieur au seuil de 3% du PIB. La Commission prévoit des déficits particulièrement importants en Irlande (11% du PIB) et en Espagne (6,2%). Comment des pays aussi vertueux que l'Irlande et l'Espagne ont-ils pu soudainement sombrer dans des déficits abyssaux ?

  • 22 janvier 2009

    2009 : une bonne année pour l'euro ?

    2009 : une bonne année pour l'euro ?

    2008 fut l'année d'un choc financier asymétrique, 2009 sera celle d'un choc économique symétrique. Et de même façon que 2008 fut pour l'euro l'année de tous les dangers, l'année qui vient peut être celle de son salut. Mais pour que ce soit vrai, il est temps d'agir.

  • 12 janvier 2009

    Le juge européen et l’environnement

    Le juge européen et l’environnement

    Alors qu'entre 1958 et 1997 seulement quinze questions préjudicielles ont été posées par le Conseil d’Etat à la Cour de justice européenne, dix l’ont été au cours des seules années 2007 et 2008. Cela nous donne une idée de l'importance considérable prise par la justice européenne dans le droit interne français. Cette influence du droit européen s'est récemment manifestée dans le domaine de l'environnement. La société Arcelor, mécontente des charges qu'on lui imposait dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, a saisi les tribunaux français et européens.

  • 18 décembre 2008

    Europe : un style Directoire ?

    Europe : un style Directoire ?

    Un récent rapport détaille comment la Présidence française de l’Union européenne (PFUE) est parvenue avec une certaine réussite à mener différents dossiers. Certaines priorités figuraient dans le programme initial : énergie-climat, immigration, PAC, défense et, de façon moins explicite, l’Union pour la Méditerranée. D’autres enjeux ont été imposés par une actualité internationale particulièrement chargée avec notamment le conflit russo-géorgien en août et la crise financière à partir de septembre. La PFUE n’est certes pas parvenue à résoudre l’ensemble de ces dossiers mais un examen attentif de chacun des problèmes permet d’affirmer qu’elle a fait au mieux, corrigeant là ses erreurs initiales (Méditerranée), concédant ici d’inattendus compromis (immigration) et cherchant surtout à palier les faiblesses connues de l’Europe par un activisme aussi décontracté qu’inépuisable.

  • 17 décembre 2008

    Le mirage de la relance ciblée

    Le mirage de la relance ciblée

    La relance budgétaire est une opération de bon sens. On ne devrait jamais accepter un déficit budgétaire de bon cœur car il est rarement justifié. Après trois décennies de gabegie, la dette publique est élevée et pèse sur l’économie. Mais il n’y a pas le choix. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Bravo, donc, pour la relance et, courage. Si les prévisionnistes ne se trompent pas – ce serait original ! – il en faudra sans doute beaucoup plus. Mais il est étrange de voir comment une bonne idée peut être immédiatement galvaudée. Tous les groupes d’intérêt n’ont compris qu’une chose : le porte-monnaie de l’État – le vôtre, le mien, celui des contribuables – s’entrouvre. Et le gouvernement semble avoir compris la même chose : le temps est aux bonnes œuvres, celles qui vous valent des reconnaissances durables. À ce jeu très en vogue, ce n’est ni le sens de l’intérêt général ni la qualité du raisonnement économique qui compte, mais le toupet et la gourmandise. De quoi faire pâlir les banquiers.

  • 8 décembre 2008

    L’Europe ne croit pas à la récession

    L’Europe ne croit pas à la récession

    La crise financière globale qui sévit depuis le printemps 2007 est en train de se transmettre de manière violente à l’économie réelle. Le G20 a appelé à des soutiens massifs à l’économie globale. La plupart des pays de l’OCDE ont répondu par des plans de soutien massifs à leur économie, mais pas les trois grands de la zone euro, Allemagne, France, Italie. Pourquoi ? Le pari est-il tenable ?

  • 20 novembre 2008

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Intervenant le 21 octobre devant le Parlement européen, Nicolas Sarkozy a proposé que les pays européens créent leurs propres fonds afin de protéger les entreprises nationales des « prédateurs » étrangers. L'enjeu de cette proposition est plus politique qu'économique. Non seulement elle pose un problème de faisabilité, mais une bonne partie de la paranoïa européenne sur les fonds souverains étrangers est fondée sur des hypothèses erronées.

  • 24 octobre 2008

    Salaires : le bel avenir de la participation

    Salaires : le bel avenir de la participation

    La participation et l’intéressement sont au cœur de la loi en faveur des revenus du travail, examinée en ce moment par la Commission des Finances au Sénat. Mais connaît-on vraiment leur efficacité économique ? Des études récentes sur le cas du Royaume-Uni permettent d’affiner cette connaissance.

  • 23 octobre 2008

    La France, l’Europe et la PAC

    La France, l’Europe et la PAC

    La France a profité de sa présidence de l’Union Européenne pour relancer le débat sur une réforme à long terme de la Politique agricole commune : quels devraient être les objectifs après 2013, et quels seraient les instruments politiques adéquats ? Cette initiative est louable. Les déclarations du gouvernement français orientent cependant le débat dans le mauvais sens.