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9 juillet 2013
Solaire : l’Europe dans le panneau
La Commission européenne a décidé d’appliquer à terme des droits de douane punitifs de 47,6%, et de 11,8% immédiatement sur les importations de panneaux solaires chinois, dans le cadre d’une procédure antidumping. L’initiative a été publiquement dénoncée par Mme Merkel alors que la Commission a agi dans le cadre de ses compétences, à la demande d’une firme allemande, et alors que l’industrie solaire allemande a été la principale victime du dumping chinois. L’annonce de Karel de Gucht a été saluée par les autorités françaises, qui n’ont pas d’actif significatif à défendre (hors Photowat). Cette décision a déclenché immédiatement des mesures de rétorsion chinoises contre les exportations européennes de vins. Cet épisode peut surprendre à bien des égards. lire la suite
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30 mai 2013
Comment réformer les retraites?
Les pouvoirs publics devraient s’attaquer aux problèmes structurels du système de retraite, notamment au déséquilibre financier de long terme et à la complexité et au manque d’équité du système. Comment? lire la suite
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15 mai 2013
L’agriculture française bénéficiaire de l’ouverture des marchés
Une fois n’est pas coutume, lorsqu’elle n’est pas prévue dans le cadre du G20 ou de l’OMC, la libéralisation commerciale des échanges agricoles envisagée par le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement (TTIP) suscite de fortes inquiétudes en France. Mais alors que les autorités françaises défendent ardemment le respect de l’exception culturelle, faudrait-il également exiger une «exception agricole»? Probablement pas. lire la suite
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10 mai 2013
France : comment dépenser mieux ?
La redistribution des revenus en France est l’une des plus élevée dans la zone OCDE. La France est aussi l’un des rares pays de l’OCDE où les inégalités de revenu après impôts et transferts sont restées globalement inchangées entre 1985 et 2008, et même en légère hausse depuis une décennie. Le système de transferts est en effet la clé de voûte du système de redistribution des revenus en France puisqu’environ 70 % des revenus redistribués transitent par ce canal. Les dépenses sociales - y compris les dépenses publiques consacrées à la famille, les aides au logement et les prestations de chômage, les pensions de réversion et d’invalidité et les politiques actives du marché du travail - représentent 10 % du PIB (hors niches fiscales et sociales), ce qui place la France au septième rang des pays de l’OCDE. lire la suite
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6 mai 2013
La BCE peut plus mais pas tout…
La BCE vient de baisser ses taux. Mais le mouvement est modeste et les marges de manœuvre quasi inexistantes. Maintenant que la récession est installée en Europe, la BCE doit aller plus loin, bien plus loin. lire la suite
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30 avril 2013
Austérité : les leçons de l’histoire
Quel est ce pays européen lourdement endetté dont le taux de chômage approchait des 30 % ? Quel est ce pays qui pratiquait alors une sévère politique d’austérité qui fera la fortune d'un parti extrémiste? Est-ce l’Espagne, le Portugal, l’Italie ou la Grèce ? Non, c'est en 1932 l’Allemagne du chancelier Heinrich Brünning, une Allemagne dont le PIB avait diminué de 25% depuis 1929. lire la suite
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29 avril 2013
La France malade de sa fiscalité
La France est un des pays de l’OCDE qui a connu, pendant ces derniers vingt ans, la croissance la plus faible du PIB réel par habitant. Cette mauvaise performance économique s’explique par des faiblesses structurelles dans de nombreux domaines, y compris la fiscalité. Le niveau très élevé des prélèvements obligatoires (43% du PIB en 2010) mais aussi la structure du système fiscal français pèsent lourdement sur l’économie. lire la suite
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8 avril 2013
Le nouveau marché syndical
Le 29 mars, le ministère du Travail a publié les résultats consolidés des élections professionnelles dans le secteur privé. Ces résultats compilent les voix recueillies par les différents syndicats lors des élections professionnelles d’entreprise. Ils ont été livrés par branches et au niveau national interprofessionnel. Ils serviront à établir la représentativité des syndicats dans chaque branche professionnelle et au plan national interprofessionnel. Quelles conclusions peut-on tirer de ces résultats ? lire la suite
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31 mars 2013
Et si Hollande n’avait pas raison…
François Hollande a parlé haut et clair : il n'entend pas mener les politiques d’austérité recommandées par les gardiens du « camp de redressement européen ». Il n’entend pas davantage faire les réformes structurelles prescrites par l’OCDE et le FMI ni charger la barque fiscale des Français au-delà de ce qui a été déjà décidé en 2012/2013. Son objectif est le soutien de l’activité et la préservation de l’emploi. Il ne respectera donc pas la trajectoire de réduction des déficits en 2013 et pas davantage en 2014. A l'inverse, il entend poursuivre sa politique des petits pas fondée sur une réduction modérée des dépenses publiques, sur un échenillage des prestations familiales, sur des réformes limitées et consensuelles du marché du travail et sur un mini-aménagement du millefeuille territorial accepté par les élus locaux. Charles Wyplosz a défendu ici les vertus de l’inaction. Mais être l’homme qui diffère la baisse sensible les déficits ne vaut pas brevet de responsabilité. Qu’on en juge. lire la suite
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29 mars 2013
Chypre : y a-t-il encore une zone euro?
Alors que les banques chypriotes ont ré-ouvert sous un régime de strict contrôle, deux questions se posent : est-ce que le plan de renflouement de Chypre est le nouveau cadre dans lequel s’inscriraient les renflouements d’autres états de la zone euro ? Est-ce que la zone euro est encore une véritable union monétaire ? La réponse à chacune de ces questions est négative, à mon avis, mais mérite d’importantes qualifications. lire la suite
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24 mars 2013
Pourquoi Chypre menace la zone euro
Cela fait presque deux ans que l’on sait que Chypre se trouve dans une situation intenable. Malgré cela, la mise en œuvre du plan de sauvetage a été marquée par un extraordinaire degré d’improvisation. Les premières décisions ont été si manifestement inappropriées qu’il fallut immédiatement reprendre les discussions. Au passage, la crédibilité de la zone euro, déjà mal en point après tant d’erreurs précédentes, a encore baissé au point que la survie de l’euro devient de plus en plus menacée. lire la suite
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7 mars 2013
Zone euro : l’austérité et la panique
La politique de la zone euro semble être dictée par les humeurs du marché. La peur et la panique conduisent à une austérité excessive pour le sud, excessive et sans doute vouée à l’échec, sans pour autant permettre une relance dans le nord. La dérive déflationniste qui en résulte a produit une seconde récession après celle due à la crise financière des conséquences peut-être encore plus graves. Il devient évident que l’austérité produit des souffrances inutiles, et les habitants de l’Europe pourraient finir par demander, par millions, d’être libérés du « joug européen ». lire la suite
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26 février 2013
Pour une rigueur sans austérité
Ce fut d’abord la Cour des Comptes qui l’a dit : non, la France n’atteindra pas les 3% du PIB pour son déficit 2013. Puis ce fut le FMI. Maintenant c’est la Commission européenne qui annonce ses propres chiffres. Pourquoi l’objectif ne sera-t-il pas atteint ? On va nous dire que c’est parce que la croissance est moins rapide que prévu. C’est exact, mais cela soulève deux questions. Pourquoi la croissance est-t-elle si faible, voire négative ? Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu ? La réponse à la première question est : la politique d’austérité. La réponse à la seconde : la dénégation des effets contractionnistes de l’austérité. lire la suite
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5 février 2013
France : un tournant social ?
L’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 est une forte étape dans la modernisation du droit social et de ses pratiques, tant par la méthode mise en œuvre que par son contenu. lire la suite
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15 janvier 2013
Le bilan économique de Mario Monti
Un an après sa prise de fonction, la Présidence du Conseil publiait un propos d’étape privilégiant cinq mots : crédibilité, cohésion, responsabilité, légalité et perspective. La classe politique et la presse italienne et internationale ont marqué l’événement soit pour louer sans réserves les succès du professore, soit pour relativiser son bilan économique. Quelques jours après, le parti fondé par Silvio Berlusconi mettait en cause la majorité. Son leader Angelino Alfano fustigeait la récession, le chômage, l’augmentation de la fiscalité, la réduction des dépenses publiques et la croissance de la dette… la conjonction de ces reproches ayant eu pour effet d’exaspérer le chef du gouvernement qui répliqua par l’annonce imprévue de sa démission. lire la suite
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24 décembre 2012
L’affaire Depardieu
Le débat public mêle donc considérations économiques et morales, patriotiques et artistiques, financières et identitaires. Tenons-nous en à la dimension fiscale du problème. lire la suite
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18 décembre 2012
Climat : l’Europe dindon de la farce ?
Au terme de deux semaines de discussion ponctuées par des séances marathon de négociations de dernière minute et au delà, la Conférence sur le climat de Doha au Qatar a finalement abouti à un accord. Certains y verront le signe que le processus amorcé de depuis Rio en 1992 ou Kyoto en 1997 continue et pourrait mener un jour à une convention internationale bien plus importante. En effet, dans la résolution finalement « adoptée » contre des objections majeures de la part de la Russie et de manière moindre de celle des Etats-Unis figure une continuation du Protocole de Kyoto jusqu’en 2020 et la perspective très vague d’un accord beaucoup plus global entre 2015 et 2020 ainsi que des mesures de compensation également peu précises pour les pays les plus pauvres victimes du changement climatique. Le problème est que les pays qui ont accepté de reprendre les obligations du protocole de Kyoto jusqu’en 2020 sont en majorité des pays européens puisqu’entretemps le Canada, la Russie et le Japon ont décidé de le quitter. lire la suite
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12 décembre 2012
Y a-t-il un incivisme fiscal ?
Starbucks vient d’annoncer que, quoi qu’il arrive, la société paierait pour les deux prochaines années un montant de 10 millions de livres de taxes au Trésor britannique sur une base volontaire. Même dans l’hypothèse de résultats déficitaires, la chaine de Seattle s’engage à acquitter plus qu’elle n’a jamais payé depuis les treize ans de son installation outre-Manche. Ce surcroît de civisme n’a rien à voir avec une soudaine conversion au capitalisme rhénan ou à la nomination d’un CEO crypto-marxiste. Il s’agit au contraire d’éviter à tout prix que l’image de la chaîne soit durablement affectée par la violente polémique qui agite la société britannique : alors que l’économie du Royaume-Uni affiche semaine après semaine des perspectives de plus en plus noires, alors que le gouvernement conservateur persiste dans une politique de coupes drastiques dans les budgets publics, il est apparu que des firmes aussi prestigieuses que Starbucks, Google ou Amazon ne s’acquittaient de pratiquement aucun impôt au Royaume-Uni. lire la suite
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29 novembre 2012
Faut-il nationaliser Mittal?
La nationalisation d’une entreprise localisée sur le territoire national est parfaitement légale dès lors qu’une loi est votée et qu’une indemnisation est prévue. Le périmètre de l’activité nationalisée est facilité par l’existence d’une entité juridique contrôlant l’ensemble des activités du site de Florange. Le gouvernement peut donc soumettre au Parlement une loi et il aura la majorité nécessaire pour la faire adopter. Mais est-ce la bonne solution ? C’est toute la question aujourd’hui. lire la suite
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28 novembre 2012
L’étrange fiscalité de l’intéressement
Durant l’été 2012, le gouvernement a fait voter une hausse de 8 à 20% du « forfait social », cette taxe pesant sur tous les éléments de la rémunération du salarié qui échappent aux cotisations sociales, dont essentiellement la participation et l’intéressement (ci-après la « participation »). Ce n’est, en accéléré, que la poursuite d’une montée continue depuis 2009 : le « forfait » a été mis en place cette année-là au taux de 2%, puis augmenté de deux points chaque année, jusqu'au récent bond à 20%. C’est un mouvement majeur dans sa philosophie fiscale. Comme tel, il mérite un vrai débat national et non ce grignotage subreptice et peu démocratique. L’Etat doit-il encore largement subventionner les formules de participation salariale ? La réponse doit être donnée clairement : c’est non ! lire la suite