• 27 janvier 2010

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    En approuvant le 15 janvier 2010 la ratification du protocole 14 de la Convention européenne des droits de l'Homme, la Douma lève le dernier obstacle à l'adhésion de l'Union européenne à la Convention. Ce protocole permet principalement de simplifier les procédures de la Cour, ce à quoi s'opposait la Russie, dernier État à ratifier le texte parmi les 47 que compte le Conseil de l'Europe. Mais il permet aussi à l’UE de ratifier ce texte alors que, jusqu'à présent, seuls des États pouvaient adhérer. Cela n'est pas sans conséquence pour l'architecture juridique européenne.

  • 25 janvier 2010

    Il n’y a pas de Brics qui tiennent…

    Il n’y a pas de Brics qui tiennent…

    Depuis que Goldman Sachs a dans sa fameuse étude de 2001 inventé les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine), on ne parle désormais plus que d’eux. Avec la crise de 2008, cette référence aux émergents s’est accrue compte tenu du rôle central qu’ils jouent dans la dynamisation de la croissance mondiale à l’exception de la Russie. Pourtant, au-delà de certaines généralités, les Brics n’existent guère en tant qu’entité géopolitique. Et c’est succomber à une vision bien paresseuse de la réalité internationale que de vouloir à tout prix user de ce sigle bien commode.

  • 12 janvier 2010

    Ukraine: le remède chinois ?

    Ukraine: le remède chinois ?

    L’Ukraine fait figure d’ « homme malade de l’Europe ». Au sens littéral, c’est le pays qui a été le plus touché par l’épidémie de grippe A, avec plus de 300 victimes. Économiquement, elle n’est pas en meilleure santé : c’est bien d’un effondrement qu’il faut parler puisque le PIB a chuté de 18%, du fait de la chute de l’activité industrielle et des exportations d’acier, ainsi que des vulnérabilités du secteur financier. C’est dans ce contexte peu réjouissant que l’Ukraine se prépare à vivre des élections présidentielles. Si le précédent scrutin en 2004 avait donné lieu à une forte mobilisation des Ukrainiens, connue sous le nom de « Révolution orange », l’humeur du moment est donc nettement plus morose.

  • 2 octobre 2009

    Energie: la concurrence Europe-Russie

    Energie: la concurrence Europe-Russie

    L’importation de gaz par l’Union européenne devrait aller en s’accroissant au cours des prochaines décennies. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre tout l’intérêt des grands projets d’infrastructures au niveau européen, dont Nabucco fait partie. Nabucco est devenu un projet politique qui s’est affirmé notamment par le biais de la Commission européenne et qui s’est imposé comme prioritaire suite à la première crise russo-ukrainienne (2006). Depuis, Nabucco a gagné en visibilité, mais pas forcement en faisabilité. Qu'en est-il de la concurrence avec son rival South Stream, lancé par la Russie ?

  • 30 septembre 2009

    Bouclier antimissile : réactions centre-européennes

    Bouclier antimissile : réactions centre-européennes

    Abandonnant ce qui fut l’un des symboles de politique étrangère de son prédécesseur, Barack Obama envoie un signal fort. Des incertitudes budgétaires et techniques contribuent à expliquer l'abandon de ce projet, mais l'enjeu est aussi d’enterrer une des pommes de discorde avec la Russie. Les gouvernements tchèque et polonais paraissent résignés face à une décision qu’ils pressentaient depuis des mois. Mais en dépit de son dénouement, et au-delà des réactions immédiates («  le Kremlin se réjouit, les Centre-Européens sont inquiets », titrait un édito tchèque), l’affaire du bouclier antimissile aura permis d’éclairer la spécificité des perceptions de sécurité centre-européennes.

  • 15 mai 2009

    L’Europe centrale, premier violon du concert européen

     L’Europe centrale, premier violon du concert européen

    L’Union européenne vient de lancer sans fanfare ni trompette son partenariat oriental avec l’Europe orientale (Biélorussie, Ukraine, Moldavie) et les pays du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie). Ce partenariat a un objectif clair : rapprocher ces pays de l’UE sans les intégrer pleinement tout en les soustrayant à l’influence russe sans provoquer l’hostilité ouverte de Moscou.

  • 25 janvier 2009

    L'affaire du bouclier antimissile

    L'affaire du bouclier antimissile

    Avec l'arrivée d'une nouvelle administration américaine, l'avenir du bouclier antimissile en Europe centrale est incertain. La crise géorgienne a permis de préciser l'enjeu du projet. « La meilleure publicité pour le radar a été faite en Ossétie du Sud », a laissé échapper le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek. Ce lapsus contredit le discours officiel tenu jusqu'ici à Prague, à Varsovie et à Washington, qui évoquait une menace balistique émanant du Moyen-Orient et non de Russie. Les débats tchèques et polonais, qui divergent, permettent d'éclairer les stratégies des gouvernements.

  • 9 janvier 2009

    Russie-Ukraine: vrais et faux enjeux

    Russie-Ukraine: vrais et faux enjeux

    Chaque Saint-Sylvestre depuis 2005, les négociateurs ukrainiens en charge des relations énergétiques avec la Russie attendent minuit avec anxiété. Cette année, comme en 2006, les approvisionnements russes sont stoppés. La crise géorgienne et la solidarité ukrainienne pour Tbilissi n’ont pas facilité les rapports bilatéraux entre les deux voisins. Mais la précipitation et l’approximation diplomatique de décembre à Kiev expliquent en grande partie le scénario actuel. Comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, il faut s’attacher aux stratégies des différents acteurs.

  • 5 septembre 2008

    Le monde unipolaire est terminé

    Le monde unipolaire est terminé

    Le monde est enfin entré dans la véritable après-Guerre froide. Avec l'intervention militaire de la Russie en Géorgie, une nouvelle ère commence pour les relations internationales. Cela ne sera ni un retour à la Guerre froide, comme veulent le faire croire au monde différents porte-parole des États-Unis, ni un retour au dix-neuvième siècle et à la politique classique de l’équilibre des puissances, comme pourraient l’espérer certains Russes. En démontrant que Moscou, elle aussi, a des « lignes rouges », le conflit géorgien a fait exploser le mythe d’un monde unipolaire.

  • 8 avril 2008

    Ukraine : la machine à remonter l’Otan

    Ukraine : la machine à remonter l’Otan

    Le Sommet de l’Otan à Bucarest a vu de vifs débats sur l’adhésion éventuelle de l’Ukraine, mais sur le plan intérieur, la cause semble entendue : soutenir les aspirations ukrainiennes à l’Otan, ce serait couronner l’esprit de la Révolution orange en encourageant la démocratie. Un examen attentif de la situation amène pourtant à davantage de prudence.

  • 3 mars 2008

    Russie : le retour du libéralisme ?

    La rhétorique économique officielle russe est redevenue libérale. Qu’en sera-t-il dans les faits ? Dmitri Medvedev semble conscient des échecs de Poutine et dans son discours de Krasnoyarsk le 15 février résonnaient des échos du fameux discours libéral de Mikhail Gorbatchev en décembre 1984, juste avant son accession au pouvoir. Tout en louant Poutine, Medvedev a en fait attaqué son bilan.

  • 7 décembre 2007

    Poutine démasqué

    Poutine démasqué

    La plupart des dirigeants politiques sont médiocres, certains sont des héros et quelques-uns ont simplement de la chance. En Russie, beaucoup voient le président Poutine comme un héros - un réformateur autoritaire qui a ramené la croissance économique et la stabilité. Mais scrutons son bilan d'un peu plus près.

  • 8 octobre 2007

    Russie : nouveau Premier ministre, nouveau Politburo

    En nommant Viktor Zoubkov au poste de Premier ministre, Vladimir Poutine a créé la surprise. 85 % des Russes n'avaient jamais entendu parler de lui, même si à l’âge de 66 ans il a eu largement le temps de se faire connaître. La Douma fédérale a approuvé sa nomination à une écrasante majorité. L’essentiel du débat a porté sur l’éventualité de le voir succéder à Poutine, mais puisque le Premier ministre est en Russie le premier décideur économique, on peut aussi se demander ce que sa nomination peut signifier pour l’économie du pays.

  • 12 janvier 2007

    Face à la Russie, l'Europe a besoin d'une politique énergique

    Face à la Russie, l'Europe a besoin d'une politique énergique

    Depuis 1994, l’UE demande avec insistance à la Russie qu’elle ratifie la Charte de l’énergie et le Protocole sur le transit. Mais les dirigeants européens ne semblent pas avoir réalisé que le Kremlin n’en pas la moindre intention. Il y a un an, l’Union Européenne s’est trouvée prise au dépourvu quand la Russie a coupé ses livraisons de gaz via l’Ukraine. Aujourd’hui la Russie coupe ses livraisons de pétrole via la Belarus, et l’Europe est à nouveau piégée. La Russie a montré comment elle compte opérer. Si elle ne développe pas une politique appropriée, l’Europe devra payer son indécision d’un coût toujours plus élevé.

  • 30 novembre 2006

    Ukraine: la démocratie progresse, la corruption aussi

    Ukraine: la démocratie progresse, la corruption aussi

    Depuis deux ans, l'Ukraine a subi des changements rapides et complexes qui peuvent déconcerter les observateurs étrangers, mais il reste possible de dégager les traits les plus saillants : avancées de la démocratie, retour de la corruption. Les thèmes dominants de la Révolution Orange étaient la liberté, la démocratie et la justice, alors que les thèmes économiques et sociaux en étaient notablement absents. On n’obtient souvent que ce qu’on demande : les réussites les plus spectaculaires et les plus rapides de la Révolution Orange furent la liberté d'expression et celle des médias. La diversité de ceux-ci semble solidement garantie par celle de leurs propriétaires, et leur qualité s'est beaucoup améliorée. Par ailleurs, divers mouvements populaires se sont succédé au niveau local, ce qui montre que les Ukrainiens n'ont plus peur.

  • 12 août 2006

    Poutine va-t-il renoncer à l'économie de marché?

    Poutine va-t-il renoncer à l'économie de marché?

    L'accord signé entre Poutine et Bush sur l'accession de la Russie à l'OMC ne doit pas faire illusion, car à en juger par les dernières interventions du président russe, on peut craindre que l'économie russe ne retrouve les mauvaises habitudes des années Brejnev.