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20 avril 2022
Le programme économique de Marine Le Pen: une dangereuse chimère
Le programme de Marine Le Pen est une liste à la Prévert de dépenses nouvelles, largement sous-estimées, et financées à l’aide de recettes en partie fictives. Le plus étonnant dans toutes ces propositions, c’est que cet argent public ne permettra en rien de réduire les inégalités tant les dépenses sont mal ciblées. Surtout, ce programme ne se projette jamais vers les sources de notre pouvoir d’achat de demain. lire la suite
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13 avril 2022
Le Frexit par la ruse
Une France isolée et affaiblie, minant de l’intérieur une Union européenne qui est pourtant son principal instrument de puissance en matière de politique monétaire et commerciale: cette absurdité est au cœur du programme de Marine Le Pen. C’est d’autant plus troublant que la même absurdité serait à l’œuvre dans les domaines de la sécurité et des relations internationales. lire la suite
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31 mars 2022
Négociations salariales: cela se complique!
Le choc actuel est sans précédent. La hausse des prix des énergies d’origine fossile importées sera inévitablement payée par les ménages, par un pouvoir d’achat relatif abaissé par rapport à une situation sans cette facture à payer. Les négociations salariales dans les branches et dans les entreprises seront marquées par des contraintes contradictoires, car soulager les ménages à court terme peut leur coûter à moyen terme. Un bon mix, spécifique à chaque négociation, pourra être trouvé pour limiter la baisse de pouvoir d’achat absolue à court et moyen termes. lire la suite
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29 mars 2022
Guerre et stagflation
Avant l’invasion de l’Ukraine, on parlait déjà d’un risque stagflationniste. Mais la source du risque était censée s’effacer au fur et à mesure d’un retour à la normale dans les chaînes de production. Tout a changé, car le choc est bien plus important, il touche un plus large spectre de canaux, et surtout il risque d’être durable. Retour en 1973? lire la suite
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24 mars 2022
Financer l’Etat social: et si on s’appuyait sur la richesse liée à la terre?
Il faut l’admettre, nous n’arrivons pas à financer d’une manière pérenne notre modèle social. Il ne faut pas le remettre en cause, car il n’a pas démérité. Mais, mal financé, il pèse sur le travail (cotisations sociales), sur le capital et les investissements notamment par les impôts de production et, par le déficit, sur les impôts futurs. Ce triple mode de financement avait du sens lors de la création de la Sécurité sociale. Plus aujourd’hui. Mais une autre base fiscale existe. lire la suite
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4 mars 2022
French teachers: a declining social status?
If one compares the starting wage of a certified teacher with the median wage, the ratio was about 100% in 1980, and is now around 75%. The fall is very real, but not as apocalyptic. The decline in teachers’ wage and social status is real, but it needs to be measured correctly in order to be addressed. The fall in teachers’ wage can be partially attributed to economic structural factors, but also to reasons common to the structure of the French civil service and to teachers’ specific explanations. lire la suite
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27 décembre 2021
L’UE, le nucléaire et le gaz: sous les incohérences, des influences
Bruxelles vient de présenter le nouveau régime d’aides d’État qui a pour objectif principal de faciliter l’atteinte des objectifs climatiques de 2030 et 2050 en autorisant les subventions pour toutes les technologies contribuant à la transition énergétique. Or le nucléaire en est exclu, tandis que les productions électriques à base de gaz naturel y sont couvertes. Que cachent ces incohérences? lire la suite
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22 décembre 2021
Le «quoi qu’il en coûte» de Macron face à ses partenaires européens
En France, la réponse à la pandémie a creusé le déficit public à 9,2% du PIB en 2020, et 8,2% en 2021. La dette publique a crû de plus de quinze points. En Europe aussi les ratios d’endettement ont augmenté. Mais tous les pays n’ont pas la même trajectoire et cela aura des conséquences. lire la suite
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7 décembre 2021
Faut-il s’inquiéter de la dette COVID des émergents et des pays en développement?
La dette publique mondiale a grimpé en flèche en 2020. Il peut être tentant aujourd'hui de compter sur le rebond de la croissance et de l'inflation pour en réduire le poids. Mais les perspectives de croissance à moyen terme s'assombrissent et l'inflation ne contribue à réduire le fardeau de la dette que dans des circonstances particulières. Pour éviter des défauts de paiement dont on connaît le coût économique, social, et politique, la communauté internationale peut aider en coordonnant un allégement et une restructuration rapides de cette dette. lire la suite
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3 décembre 2021
Derrière la Grande Sécu, le tout-État en question
Le projet de la «Grande Sécu» a permis de nous interroger sur la légitimité de l’État à intervenir en matière de protection sociale, rapportée à celle d’autres acteurs. Le simple fait que cette option ait été envisagée doit attirer notre attention car elle est porteuse d’un projet de société qui gagne à être explicité, et mérite d’être débattu au regard du passé comme de l’avenir de la protection sociale. lire la suite
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29 novembre 2021
Les enjeux de la zone euro après la pandémie
Comment bâtir une zone monétaire efficace par un projet réel de solidarité dans l’Union? La réponse à la pandémie a permis des percées, mais beaucoup reste à faire. Des efforts tout à la fois individuels – pays par pays – et communs de la part des membres de l’Union, y compris transitoirement du Nord vers le Sud, sont nécessaires. lire la suite
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26 novembre 2021
Sûreté nucléaire: jusqu’où ne pas aller trop loin?
La compétitivité du nucléaire est aujourd’hui mise en doute au vu des coûts très élevés de l'EPR de Flamanville, mais aussi des coûts de la rénovation à quarante ans des réacteurs existants. Or une bonne partie de ces coûts sont des surcoûts, liés à des exigences de sûreté. Une comparaison avec les États-Unis amène à se demander si la France ne va pas trop loin en la matière dans une surenchère dans la précaution. lire la suite
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22 novembre 2021
Protection sociale: enjeux présidentiels
Les mécanismes de protection sociale français (33% du PIB) comptent parmi les plus performants de l’OCDE en termes de réduction des inégalités et de la pauvreté. La crise Covid, avec hausse exceptionnelle des dépenses et effondrement des recettes, conduit à un déficit extrêmement préoccupant. Le système se trouve aujourd’hui face à de nombreuses perspectives de recomposition, pour les prestations mais aussi pour l’organisation des services. lire la suite
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26 octobre 2021
France: 5% des dépenses sociales mondiales
La France représente aujourd’hui 5% de la dépense sociale mondiale, contre plus de 10% au début des années 2000. Elle reste cependant le pays consacrant la proportion la plus élevée de son PIB à la protection sociale. Ces données sont des faits, qui enclenchent d’inutiles controverses. lire la suite
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20 octobre 2021
Salaires: encourager la négociation collective
Dans un contexte de fortes revendication salariales, il est paradoxal de constater que le mode de calcul des exonérations de contributions sociales employeurs incite financièrement les branches d’activité à ne pas négocier un relèvement des minimas salariaux de branche lorsque ces derniers deviennent inférieurs au SMIC. Sans coût supplémentaire pour les finances publiques (au contraire), un dispositif simple envisagé en 2008 et abandonné depuis pourrait être repris, afin de mieux responsabiliser les partenaires sociaux à la négociation salariale au niveau des branches. Cela constituerait un message fort des pouvoirs publics, renforçant le rôle de la négociation collective en matière salariale. lire la suite
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6 juillet 2021
Pour une vraie réforme de l’assurance chômage
La volonté du gouvernement de réformer l’assurance chômage est légitime pour plusieurs raisons. En premier lieu, parce que les modes de contribution des employeurs et d’indemnisation des chômeurs peuvent inciter au recours à des contrats courts. Le recours à de tels contrats peut enfermer certains publics dans la précarité de la permittence, qui par ailleurs est onéreuse pour la collectivité. Ensuite, et surtout même sans doute, pour assurer la soutenabilité financière du régime de l’assurance chômage. Mais aborder ce second point oblige à envisager la réforme d’un paritarisme de gestion totalement défaillant, ce que le gouvernement n’a hélas pas envisagé. lire la suite
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15 avril 2021
L’argent magique, la gauche et le bon sens macroéconomique
La macroéconomie n’a jamais été aussi controversée. Nous serions entrés dans une ère d’argent magique. Le taux auquel l’État emprunte pourrait durablement être inférieur au taux de croissance de l’économie. Les rassuristes de la dette peuvent ainsi ironiser sur la rigueur, qui ne serait pas nécessaire. Mais si au contraire l’ordre de ces deux grandeurs est inverse, le taux de rendement du capital est supérieur à la croissance de l’économie, ce qui permet aux inquiétistes de s’alarmer de la hausse perpétuelle des patrimoines relativement au revenu et de plaider pour la taxation de la richesse privée et des entreprises. Le paradoxe est que rassuristes et inquiétistes sont alliés, alors qu’ils s’appuient sur des fondements macroéconomiques diamétralement opposés. lire la suite
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10 avril 2021
Faut-il cantonner la dette COVID?
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire prévoit de transférer la dette publique imputable à la crise sanitaire dans une structure ad-hoc disposant de ressources spécifiques pour la rembourser. L’utilité d’un tel cantonnement est discutable. Mais son estimation est une information intéressante, qui pourrait se révéler utile. lire la suite
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23 mars 2021
L’inflation, enfin
Voici plus de dix ans que les banques centrales du monde développé essaient vainement d’atteindre leurs objectifs d’inflation, en général 2%. Grâce à Joe Biden, ça pourrait changer. Un retour à la normale est plausible, mais loin d’être certain. Si les États-Unis y arrivent, ce qui est probable, les autres pays développés pourraient suivre. À quelles conditions? lire la suite
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4 mars 2021
Il n’y a pas de «dette Covid», mais un vrai sujet d’endettement
Par un jeu sémantique usant des termes «dette Covid» et «cantonnement», le gouvernement a renoncé à son principe de ne pas augmenter les impôts. On doit le regretter: à l’incohérence des annonces publiques s’ajoutent une mauvaise appréciation des inquiétudes des marchés, et une politique contreproductive pour la croissance future et donc la capacité de remboursement de l’État. Il y a indéniablement un problème de dette publique et privée dans notre pays. Mais il appelle d’autres réponses. lire la suite