-
23 septembre 2015
Maroc: les leçons d’une élection
Le Maroc électoral oscille entre le centrisme modernisateur et le conservatisme. Aucune force politique n’apparaît donc porteuse d’une alternative. La stabilité qui s’ensuit n’est pas sans avantages, mais elle peut être porteuse de déséquilibres. lire la suite
-
11 mai 2015
Algérie: en finir avec la voracité
Accueilli d’abord avec une étonnante désinvolture, le sévère contre-choc pétrolier amorcé en juin 2014 a commencé à éveiller les consciences à la tête de l’Exécutif algérien. Mais vue de l’extérieur, la réponse du gouvernement est non seulement tardive mais elle est surtout bien courte. Les conditions sont pourtant réunies pour lancer de vraies réformes. lire la suite
-
6 mai 2015
France-Maroc: une relation familière
Le refroidissement des relations franco-marocaines a pris fin le 31 janvier dernier. A cette occasion, des « spécialistes » du Maroc appellent à une normalisation de la relation entre les deux pays, souhaitant les sortir de cette « exceptionnalité » qui les qualifierait. Mais faut-il vraiment normaliser cette relation? lire la suite
-
13 février 2015
Le « Printemps arabe » après les élections tunisiennes
La réitération d’une élection démocratique en Tunisie ne peut pas ne pas évoquer, par contraste, la situation des autres pays touchés par ce que l’on appelait le « printemps arabe ». Faisons rapidement le tour des pays plus ou moins concernés. lire la suite
-
9 septembre 2013
Égypte: retour sur l'éviction de Morsi
Le président Morsi n’a pas été renversé à la suite d’un coup d’Etat ourdi solitairement par les militaires afin de préserver leurs seuls intérêts ou, pire encore, de s’arroger le pouvoir. Ce coup est, tout d’abord, et principalement, la conséquence inéluctable d’une série d’erreurs politiques et de fautes démocratiques accumulées par les Frères musulmans. lire la suite
-
28 août 2013
Egypte, Syrie: le désarroi de l’Occident
Les événements qui se sont déroulés cet été dans le monde arabe montrent à quel point le «printemps arabe» et son impact continuent de dérouter les gouvernements français et occidentaux, ainsi que les opinions publiques. lire la suite
-
8 février 2013
Egypte: la crise est partie pour durer
Depuis ce qu'il est convenu de nommer la révolution du 25 janvier, l'Egypte n'a connu aucune période de stabilité. Ni la désignation d'un premier Parlement, ni l'élection d'un président issu de l'opposition islamiste, ni l'adoption d'une nouvelle Constitution ne se sont accompagnées de cet apaisement que l'exercice même quelque peu chaotique de la démocratie aurait dû apporter. D'une certaine manière, la révolution n'a pas vraiment eu lieu : l'inquiétude face à la pression des forces libérales a conduit les militaires à contraindre le président Moubarak à partir, mais, ceci concédé, l'Armée a œuvré, en concertation avec les Frères musulmans, à éviter que les choses n'aillent plus loin. Pas davantage que les islamistes, elle n'aime les libéraux. lire la suite
-
3 décembre 2012
Egypte: à quoi joue Morsi ?
La vie politique égyptienne a connu ces derniers jours un regain de tensions. Le président Mohammed Morsi, tout auréolé du succès de son entremise dans le conflit israélo-palestinien, a fait un coup de force : il s’est arrogé, par une « Déclaration constitutionnelle », le pouvoir d’édicter des lois et des décrets qui échappent à la censure des tribunaux et a interdit à la Haute Cour constitutionnelle de se prononcer sur toute demande relative à la Commission constitutionnelle, alors occupée à rédiger le projet de Constitution. Cette déclaration devrait aussi permettre de juger une nouvelle fois des responsables du régime précédent, c’est-à-dire de les condamner à des lourdes peines, puisqu’on doute qu’il s’agisse de les rejuger pour les absoudre. Enfin, il a en profité pour limoger à nouveau le Procureur général. C’est la troisième fois, déjà, que le président Morsi tente un coup de force : il y a eu, tout d’abord, la tentative de rétablir le Parlement dissout à la suite d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle et, ensuite, le premier limogeage du Procureur général. Chaque fois le président a dû revenir sur ses décisions. Pour l’instant, malgré d’assez importantes manifestations, il n’est pas revenu sur celle-ci. Il n’y a pas intérêt, car il s’agit d’une décision charnière : elle est censée permettre la stabilisation de la vie politique dans un équilibre favorable aux Frères musulmans. lire la suite
-
15 octobre 2012
Egypte: une transition chaotique mais pluraliste
Cela fait plus d’une centaine de jours que Mohamed Morsi a succédé à Hosni Moubarak comme président constitutionnellement élu. Il ne s’est rien passé de catastrophique ; il ne s’est rien passé de rassurant. Certes, le nouveau président a réussi à écarter le maréchal Tantawi, qui faisait fonction de chef de l’Etat depuis que l’Armée avait pris le pouvoir. On ne connaît pas le détail de cette manœuvre. Sans doute indique-t-elle un accord provisoire avec l’Armée. Elle permet à une génération de cadets, déjà bien avancés en âge, de parvenir au premier plan. Il n’est pas douteux que leur impatience explique, au moins pour une part, la facilité apparente avec laquelle le président Morsi a pu écarter son prédécesseur. lire la suite
-
20 juin 2012
Egypte: que se passe-t-il vraiment ?
Ce qui se passe en Egypte n’est sans doute pas très clair, mais la plupart des commentaires que l’on pouvait lire dans la presse francophone ne contribuent pas à le clarifier. L’annulation de l’élection de l’Assemblée du Peuple, par la Haute cour constitutionnelle, ne peut en aucun cas être décrite comme « un coup d’Etat institutionnel ». Cette juridiction, exemple d’indépendance sous la présidence de Moubarak, avait déjà, par la passé, annulé une élection législative, et ce toujours à propos du problème épineux des candidats indépendants. Par ailleurs, il était de notoriété publique que la loi électorale n’était pas bien rédigée. Techniquement, le coup d’Etat eût résulté du refus des militaires de donner suite à la décision de la Haute cour constitutionnelle qui s’impose aux pouvoirs publics. Cela dit, elle a constitué une aubaine pour eux. Pourquoi ? lire la suite
-
13 avril 2012
Egypte: obscurs jeux de pouvoir
L’Egypte se trouve dans une situation compliquée et, à plus d’un titre, intrigante. Les forces armées dirigent le pays. Des élections libres ont cependant eu lieu. Elles ont amené une majorité radicalement islamiste à l’Assemblée du Peuple, composée de Frères musulmans et de Salafistes, les premiers obtenant 47,2% des voix et les seconds 24,7% ; le parti arrivant en tête derrière eux est le Wafd, avec seulement 7,6% des voix. Le jeu des marchandages constitutionnels a commencé. lire la suite
-
9 avril 2012
Maroc: les élections ne règlent pas tout !
Les élections législatives de novembre 2011 ont consacré la victoire électorale du Parti Justice et Développement (PJD) et, par là même, la capacité du pouvoir marocain à boucler positivement la période d’incertitude inaugurée, à l’échelle régionale, par le renversement du président Ben Ali, en Tunisie, et, à l’échelle nationale, par la protestation du Mouvement du 20 février (M20F). C’est en ce sens que l’on a pu parler de victoire politique de la monarchie. lire la suite
-
24 janvier 2012
Regard froid sur le printemps arabe
L’année dernière, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient étaient agités par ce que l’on a appelé le « Printemps arabe ». On a cru à un jeu de dominos partant de Tunisie, atteignant l’Égypte puis le Bahreïn, le Yémen, la Libye, la Syrie voire, revenant vers l’Ouest, le Maroc. Un an après, la réalité apparaît plus contrastée, plus complexe et, finalement, moins triomphale. lire la suite
-
6 décembre 2011
Égypte: la démocratie électorale fait ce qu’elle peut…
Aux élections législatives du weekend dernier, les Frères musulmans ont obtenu plus de 36% des voix, les salafistes plus de 24% et le parti islamiste modéré Wasat (Le Centre) un peu plus de 4%. Cela fait 65% des voix en faveur des islamistes. Il n’y avait aucune raison sérieuse pour que l’effervescence libérale de la place Tahrir modifie la sociologie égyptienne. Mais comment comprendre la nouvelle donne politique ? lire la suite
-
2 décembre 2011
Maroc: la victoire électorale de la monarchie
La victoire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) est une victoire pour le système politique marocain. Démonstration est faite, en effet, de ce que réformer un système politique est possible, et que cela accouche plus vite, plus efficacement et avec moins de souffrances de transformations sérieuses. Il faut souligner quatre traits fondamentaux du processus ayant permis l’intégration politique de l’islamisme : l’inscription de la réforme politique marocaine dans la durée ; la capacité à gérer politiquement la contestation ; le choix de la transformation contrôlée du système ; le pari légitimiste de l’islamo-démocratie conservatrice. lire la suite
-
27 novembre 2011
Les révolutions arabes vues par les Arabes
Nous disposons aujourd’hui de la première étude d'opinion relative à la perception qu’ont les populations arabes du «printemps arabe». Ce sondage, réalisé par l’université du Maryland et rendu public le 21 novembre, a été conduit en octobre dernier au Liban, en Égypte, en Jordanie, au Maroc et aux Émirats Arabes Unis. lire la suite
-
10 novembre 2011
Le printemps des islamistes ?
Le score avantageux des islamistes tunisiens du parti Ennahda, le score probablement semblable des Frères musulmans égyptiens, lors des élections qui débuteront à la fin du mois de novembre, ainsi que le possible bon score des islamistes modérés du PJD marocain, lors des élections du 24 novembre prochain, suggèrent que le Printemps arabe aurait finalement profité aux islamistes. C’est vrai et c’est faux. lire la suite
-
28 septembre 2011
Égypte: les libéraux sont mal partis
Dans une lettre adressée à Raymond Aron au lendemain des événements de Mai 68, Georges Pompidou expliquait la stratégie qu’il avait suivie : laisser les étudiants réoccuper la Sorbonne, éviter de braquer l’opinion par une répression déterminée et attendre que celle-ci se lasse du désordre, pendant que se faisait le tri entre radicaux et modérés. C’est, pour l’essentiel, la stratégie suivie par les militaires égyptiens, depuis le coup d’État qui les a ramenés sur le devant de la scène. lire la suite
-
14 juillet 2011
Printemps arabe : des Européens sans Europe
Il y a six mois commençait à Tunis le printemps arabe. Beaucoup d’observateurs y ont vu un enjeu géopolitique qui concernait d’abord et avant tout l’Europe, pour des raisons géographiques et historiques évidentes. Les États-Unis sont très présents mais, pour des raisons de politique intérieure, ils cherchent à donner l’impression de ne pas trop s’y impliquer. Pourtant, dans l’engagement de l’Europe il y a un immense paradoxe : les Européens sont bien présents, mais l’UE est totalement absente. lire la suite
-
21 juin 2011
Maroc : la pratique tranchera
Le projet constitutionnel présenté par le roi Mohammed VI, le vendredi 17 juin, est indéniablement novateur. Certes il y a dans ce pays une pratique ancienne consistant à inscrire les réorientations sociopolitiques majeures dans une révision de la loi fondamentale. Mais cette fois nous avons affaire à une réorganisation sensible de l’architecture constitutionnelle du régime. Certains se réjouissent déjà de ce texte, d’autres en soulignent les limites. Il n’est guère possible de trancher entre ces deux interprétations, car en définitive c’est la pratique qui fera éclore ou au contraire bloquera les potentialités de ce nouveau texte. lire la suite