Éric Chaney edit

Conseiller économique de l’Institut Montaigne Site personnel de l'auteur Écrivez à Éric Chaney
  • 2 juillet 2007

    Réformes, oui, choc fiscal, non !

    Réformes, oui, choc fiscal, non !

    Le programme économique sur lequel Nicolas Sarkozy a été brillamment élu ne cachait pas son drapeau : il est résolument réformiste et l’est en profondeur. L’objectif est de relever le potentiel de croissance de la France en lui faisant retrouver sa compétitivité perdue et en allant vers le plein emploi. Accessoirement, il n’est pas de meilleur remède pour rétablir l’équilibre de long terme des finances publiques. C’est une question d’actif-passif : en renforçant le potentiel de l’économie, les réformes augmentent l’actif public (le flux des revenus futurs) ; en nous faisant revenir au plein emploi et en réduisant le poids des dépenses publiques, elles diminuent le passif.

  • 13 février 2007

    Pendant la campagne ne jouons pas avec les chiffres !

    Pendant la campagne ne jouons pas avec les chiffres !

    Trois thèmes économiques semblent émerger des débats électoraux en France : le revenu, l'emploi et les finances publiques. Des sujets que les économistes mettraient au premier plan, comme les engagements sur les retraites non financés ou les dépenses de santé laissent le public plus indifférent, soit qu'il y ait consensus, soit que les principaux candidats ne souhaitent pas s'y appesantir. Mais il ne faut pas faire la fine bouche : les sujets débattus sont des vrais sujets de politique économique, cruciaux pour l'avenir de notre pays, et le débat est plus riche qu'en 2002. Or sa qualité dépend en partie du degré d’accord sur l'état des lieux. De ce point de vue, je crains qu'un débat creux et potentiellement dangereux sur la qualité des statistiques publiques ne rende les choses plus difficiles.

  • 30 novembre 2006

    A Stronger Euro Would Not Help Reforms

    As currency markets start to question the soft landing scenario for the US economy and are impressed by growth prospects in Europe, the volatility of exchange rates is increasing and the euro is on the rise, both on a trade weighted basis and against the US dollar. Whether the rally will last or not is a relative issue. Assuming that the US housing market downturn remains contained and does not spread over the whole US economy, markets should be mostly sensitive to the news flow from Europe. In this regard, the latest batch of business surveys, starting with the Ifo index, was bullish for the European currency. So was the conspicuous silence of ECB's President Jean-Claude Trichet who, although repeating that Asian currencies should be more flexible, has not commented on the recent strength of the euro.

  • 26 octobre 2006

    Arrêtons de taper sur l'Italie !

    Arrêtons de taper sur l'Italie !

    L'abaissement de la note de l'Italie par deux agences de notation financière va sans doute redonner de la vigueur à une théorie qui connu un certain succès sur les marchés, à savoir que l'Italie pourrait bien être la première victime d'une union monétaire mal conçue

  • 26 octobre 2006

    Enough Italy Bashing

    The downgrade of Italy by two credit rating agencies is likely to re-invigorate a theory that has some popularity in the financial markets, namely that Italy could well be the first casualty of an ill-conceived monetary union. The rationale: Italy has suffered from a huge loss of competitiveness, its productivity is at a standstill and its public debt is running out of control. Real life has demonstrated that the country cannot compete with her neighbours on a level playing field, i.e. not without the repeated 'shots in the arm' provided by devaluations. According to this line of reasoning, investors should ultimately impose a higher risk premium and, as debt servicing becomes more costly, their pessimism would turn into a self-fulfilling prophecy: Italians would start dreaming of a 1992-style devaluation as the only way to bail out their flagging economy, at the expense, of course, of their main trading partners.

  • 6 octobre 2006

    Le budget 2007 : un honorable compromis

    Le cru budgétaire 2007 devrait être plutôt bon pour l'économie française, si l'on prend en compte les exceptionnelles circonstances électorales du printemps prochain. On aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement augmente la dépense, quitte à laisser à son successeur le soin d'apurer les comptes. Les détails du projet de loi de finances montrent pourtant que ce ne sera pas le cas. Par conséquent, il me semble que c’est un honorable compromis entre les contingences électorales et la nécessité impérieuse de rationaliser la dépense publique, de simplifier le système fiscal et de réduire le poids de la dette. D'ailleurs, la dette publique brute devrait diminuer, en pourcentage du PIB, pour la première fois depuis 2001. Le prochain gouvernement aura encore du pain sur la planche en matière budgétaire : il devra réduire les effectifs dans la fonction publique et réformer plus radicalement l’assurance maladie et les régimes de retraite, deux sujets économiquement et politiquement explosifs ;mais en matière de fiscalité directe, ce gouvernement aura fait du bon travail dans l'ensemble.

  • 6 octobre 2006

    French Budget: Walking the Fine Line

    The 2007 budget should be a decently good vintage for the French economy, given the extraordinary electoral circumstances that will prevail in 2007: Presidential election in May, followed by general elections in June. Against this backdrop, one would have expected the incumbent government to flatter the electorate by injecting some growth boosters by means of budgetary stimulus, leaving to its successor the task to clean up the fiscal mess. My reading of the draft budget as it is now in the hands of the National Assembly is that it is a fair compromise between electoral contingencies and the imperious necessity to rationalize public spending, streamline the tax system, and cut the ballooning public debt. Actually, the public debt should decline already this year, as a percentage of GDP, for the first time since 2001.

  • 7 septembre 2006

    Europe : renaissance de la productivité

    Un élément a échappé à l'attention des analystes concernant les statistiques récentes de PIB : la productivité du travail. Ce facteur clé du bien-être économique et ce catalyseur des performances boursières a sérieusement accéléré. La raison de cet aveuglement est la médiocre qualité du système statistique européen : très peu de pays fournissent des données de qualité dans des délais raisonnables, concernant la productivité par employé, sans même parler de la productivité horaire. Inutile de s'en prendre à Eurostat, l'Office européen des statistiques, qui ne peut pas inventer des données qui n'existent pas dans plusieurs grands pays européens. Toutefois, ce n'est pas parce que la productivité est aussi mal mesurée qu'il faut s'en désintéresser. Selon nos propres estimations, la productivité par salarié dans le secteur marchand, qui avait crû au rythme annuel de 0,7% de 1999 à 2005, a atteint 2,0% en rythme annualisé au premier semestre, avec même un pic à 2,4% au second trimestre.

  • 6 septembre 2006

    Euro-zone: The Revival of Productivity

    One thing has escaped analysts' attention about euro area GDP data so far this year - labour productivity. This key ingredient of economic welfare and catalyst of stock market performance has accelerated significantly. The reason for this oversight, unfortunately, is the poor performance of the European statistical system: very few countries produce timely and reliable data on productivity per worker, not to mention productivity per hour. Don't blame Eurostat for this woeful situation: this small EU Directorate cannot invent data that do not even exist at the national level of several large European economies. However, just because productivity is measured poorly, doesn't mean it should be overlooked. According to our tentative measurements, productivity per worker in the business sector, which grew on average by 0.7% from 1999 to 2005 on OECD estimates, reached 2.0% (annualised rate) in the first half of this year, peaking at 2.4% in the second quarter.

  • 31 mai 2006

    Les turbulences des marchés peuvent-elles faire dérailler la reprise ?

    La forte baisse des marchés d’actions et la remontée des primes de risque posent trois questions : quelle est la cause du changement d’humeur dans les marchés ? Ces décodeurs collectifs d’information nous disent-ils sur l'économie réelle quelque chose que nous ne voyons pas ? Enfin et quelles qu'en soient les causes, les turbulences financières peuvent-elles compromettre la reprise ? La réponse à cette dernière question est à mes yeux négative – à moins d’une série, peu probable mais pas impossible, de graves erreurs de politique économique.

  • 12 avril 2006

    Un euro fort ne favorise pas les réformes

    La récente appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar résulte d'un double changement de 'rating' sur les marchés des changes : pessimisme accru quant aux perspectives à court terme de l'économie américaine, et optimisme renforcé quant à la croissance européenne à moyen terme. Cela soulève deux questions. L'une conjoncturelle : l'euro continuera-t-il à être la seule variable d'ajustement face à la dépréciation cyclique du dollar ? L'autre structurelle : un euro fort est-il un moyen de pression efficace pour les réformes de fond dont l'Europe a tant besoin ?

  • 19 mars 2006

    Pourquoi le CPE n'est pas la solution

    Les politiques ont la mémoire courte. Il y a presque exactement treize ans, un gouvernement fraîchement désigné a tenté de changer les règles du salaire minimal pour que les jeunes sans qualification puissent être embauchés à moindre coût. Le « Smic jeunes », comme on l’a vite surnommé, a envoyé des milliers d'étudiants et de lycéens dans la rue, avant d’être retiré par le Premier ministre d’alors, Edouard Balladur. On tourne actuellement à Paris une nouvelle version de ce mauvais film : Dominique de Villepin voit se dresser contre son CPE une nouvelle génération d'étudiants. Le film pourrait bien finir de la même façon.

  • 19 mars 2006

    Euroland: The Insider Disease

    It seems that politicians have short memories. Almost exactly thirteen years ago, a freshly elected cabinet tried to change the rules setting the French minimum wage so that young and low skilled workers could be hired at a discount wage. Soon dubbed "minimum wage for youths", it sent thousands of college and high school students in the street and was quickly withdrawn by the then Prime minister Edouard Balladur. A remake of this bad movie is currently shot in Paris: the french prime minister Dominique de Villepin is confronted with a new generation of students rejecting a law introducing a more flexible labour contract with a two-year trial period for young workers. The endgame is likely to be the same as in 1993, in my view.

  • 7 mars 2006

    OPA : le protectionnisme franchira-t-il la barrière des espèces ?

    Il y a des raisons objectives aux réactions que soulève la vague d’OPA transfrontalières en Europe. D’abord, ce n’est que récemment que l’union monétaire a commencé à produire ses effets sur la réallocation du capital. Ensuite, la rhétorique du patriotisme économique étonne moins lorsqu’on sait que la France est plus ouverte aux investissements directs étrangers (IDE) que ses voisins, y compris la Grande-Bretagne. Enfin la frustration des italiens se comprend lorsqu’on sait que l’Italie est en queue de peloton pour les investissements hors de ses frontières. Au demeurant, l’affaire Suez n’a pas que des aspects négatifs. Sans l’initiative d’ENEL, Gaz de France serait restée majoritairement aux mains de l’Etat et EDF aurait pu continuer à regarder la concurrence sur le marché intérieur avec condescendance. Néanmoins, nous craignons que les politiques ne jouent dangereusement avec le feu. Giulio Tremonti, le ministre des finances italien, a été jusqu'à évoquer 1914, ce qui comportait un peu d’emphase électorale mais n’était pas faux sur le fond. Plutôt qu'à 1914, nous pensons à 1930 et au Smoot-Hawley Tariff Act de triste mémoire. Examinons tout cela.

  • 13 février 2006

    Energy Security: Why Markets Can Help

    «Energy security, in various interpretations, has become a standing issue on the G8 agenda», says the G8's chair, ahead of the St-Petersburg summit next July. This is indeed quite topical: Recent events have shown that we cannot take for granted that our houses will be correctly heated next winter, that power supply will not be rationed or that petrol stations will be open. To name but a few: when hurricane Katrina devastated some of the largest US refineries, European and Asian refiners were not able to compensate the loss of supply, thus, shortages happened; when Gasprom, Europe's biggest natural gas supplier, stopped gas supplies to Ukraine, the gas pressure fell in Poland, Germany, Italy and many other European countries; when Iran decided to resume its nuclear fuel program, markets shivered at the idea that the global oil supply could be reduced by 3 million barrels per day (3.8% of global production), as already happened in 1979-1980.

  • 13 janvier 2006

    La contribution sur la valeur ajoutée, un choix erroné

    Le président de la République a demandé au gouvernement de revoir l'assiette des contributions sociales versées par les employeurs. Jacques Chirac souhaite que la base de ces prélèvements ne soit plus les salaires bruts mais la valeur ajoutée, afin de relancer l'emploi et décourager les délocalisations. L'idée d'une contribution ou cotisation sur la valeur ajoutée (CVA) n'est pas nouvelle. Je pense que les arguments avancés pour la défendre sont économiquement sans valeur, et qu'au lieu de protéger les salariés en France elle aurait l'effet contraire, en détruisant de bons emplois. Pour couronner le tout, fiscalement neutre au départ, la CVA aggraverait les déficits publics.

  • 12 janvier 2006

    The Value-Added Contribution: A Flawed Strategy

    During his seasonal greetings to the press, President Chirac revealed that he had asked the cabinet to review the tax base of employers' social contributions. The reform he proposes would penalize capital intensive industries relatively to labour intensive ones; in the long term, it would backfire.