Jacques Rupnik edit
Directeur de recherche émérite au CERI (Sciences Po) Site personnel de l'auteur Écrivez à Jacques Rupnik-
19 avril 2024
Les cent jours de Donald Tusk ou la déconstruction d’une démocratie illibérale
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023, le gouvernement de Donald Tusk s’est engagé dans une entreprise sans précédent: le démontage d’un régime « illibéral » qui sous l’égide du PiS avait progressivement compromis l’État de droit, l’Indépendance des médias et l’administration publique. La bonne nouvelle est que l’alternance fonctionne. La mauvaise nouvelle est que le démantèlement de l’héritage de près d’une décennie s’avère une tâche extrêmement difficile, exigeante et sans mode d’emploi préétabli. lire la suite
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27 février 2023
L’Europe de l’Est à l’heure atlantique
Si la guerre dans les Balkans il y a trente ans ne fut pas «l’heure de l’Europe» annoncée par Jacques Poos, l’infortuné ministre luxembourgeois, la guerre en Ukraine est incontestablement «l’heure de l’OTAN» et donc du rôle des États-Unis sur le vieux continent. Cela peut susciter une certaine perplexité en France ; c’est accueilli avec satisfaction à Varsovie. Quelles en sont les raisons, les antécédents, les limites et les implications pour l’UE? lire la suite
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15 juin 2022
L’Europe unie et divisée sur l’Ukraine
L’invasion russe de l’Ukraine redéfinit les enjeux et politise explicitement le projet européen. D’où l’importance du débat entre les pays fondateurs et les pays d’Europe centrale sur sa signification et ses transformations à venir. C’est face au retour de la guerre la seule façon de repenser l’avenir du continent. lire la suite
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12 mars 2021
Le variant illibéral
Forgé il y a vingt-cinq ans, le concept de démocratie illibérale perd de sa pertinence, après une dérive qui a vu un Viktor Orban le reprendre à son compte. La « démocratie illibérale » revendiquée en Hongrie ou en Pologne est-elle une version dégradée de la démocratie, ou n’est-elle pas plutôt, comme la Russie de Poutine, une version atténuée du régime autoritaire? lire la suite
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29 janvier 2020
Viktor Orban et les dilemmes de la droite européenne
Rien ne va plus entre le Parti populaire européen, principal bloc conservateur au sein du Parlement européen, et le Fidesz de Viktor Orban. Tandis que le PPE reproche au dirigeant hongrois ses atteintes à l’État de droit, aux normes et valeurs européennes, Orban accuse le PPE de manquement aux valeurs conservatrices et menace de quitter la famille, avant d’en être expulsé. Au-delà des guerres de communication, il y a la stratégie politique. lire la suite
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28 septembre 2015
L’Europe du Centre-Est à la lumière de la crise des migrants
Après avoir œuvré avec succès pendant un quart de siècle à surmonter le clivage Est-Ouest en Europe sur le plan économique et institutionnel, l’UE découvre la profondeur d’un clivage sociétal et culturel. Ce dernier ne sera pas surmonté par des admonestations ou autres menaces de couper les fonds, mais en démontrant qu’une nouvelle mouture viable de Schengen est mise en œuvre et surtout qu’une capacité d’intégration existe. lire la suite
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3 novembre 2006
Le vent mauvais du populisme est-européen
Les populistes de droite en Pologne et de gauche en Slovaquie dirigent maintenant des gouvernement, alliés à des partis nationalistes extrémistes. A Budapest, le principal parti d'opposition, le Fidesz, appelle ses supporters à manifester devant le Parlement pour la démission du gouvernement, le jour même où ce Parlement vient de confirmer par un vote de confiance le résultat des élections de mai dernier. A Prague, un gouvernement minoritaire de droite, qui après cinq mois de querelles et de mobilisation contre la « menace communiste » n'a toujours pas obtenu la confiance du Parlement, mène une purge à grande échelle de la haute administration. Enfin, l'entrée des Bulgares dans l'Union Européenne a été annoncée en transformant la campagne présidentielle en confrontation entre un ex-communiste qui se dit pro-européen et un proto-fasciste qui déclare détester les Turcs, les Tziganes et les Juifs. Pourquoi cette montée du populisme ? --> lire la suite
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3 novembre 2006
Why Eastern Europe is turning anti-liberal?
Right wing populists in Poland and left wing populists in Slovakia now run the government in alliance with extremist nationalist parties. In Budapest the main opposition party Fidesz calls its supporters to demonstrate in front of Parliament for the resignation of a government on the very day the Parliament had confirmed in a confidence vote the political outcome of the elections of last May. In contrast, in Prague, a minority right wing government that has not gained a confidence vote in Parliament after five months of bickering and mobilizing against the «communist threat» is carrying out a widespread purge of the upper echelons of public administration. Last but not least, the Bulgarian entry into the European Union has been heralded by turning the presidential race into a confrontation between an ex-communist (who claims to like the EU) and a proto-fascist (who says he hates Turks, Gypsies and Jews).Why is it so ? lire la suite
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13 mars 2006
Milosevic : fin de parcours
Le procès de Slobodan Milosevic, le premier chef d’Etat à être jugé par un tribunal pénal international pour crimes de guerre et génocide, n’ira donc pas à son terme. Tandis qu’à Belgrade certains lancent l’accusation absurde d’assassinat, l’autopsie devra déterminer s’il s’agit d’une mort naturelle ou d’un suicide. Cette dernière hypothèse n’est pas à écarter quand on connaît les précédents familiaux : son père, prêtre orthodoxe défroqué, s’est suicidé en public d’une balle dans la tête et sa mère, institutrice, s'est donné la mort quelques années plus tard. Il y a une semaine, l’ancien leader des nationalistes serbes de Croatie, Milan Babic, condamné par le TPIY mais disposé à témoigner contre Milosevic, s’était déjà suicidé dans sa cellule à La Haye… lire la suite
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19 décembre 2005
Tony Blair et l'Europe de l'Est: la grande désillusion
La présidence britannique se termine par un compromis budgétaire dont les principaux bénéficiaires seront les nouveaux pays membres. Pourtant, elle restera aussi comme le début d'un désamour entre Londres et l'Europe de l'Est. lire la suite
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