Elie Cohen edit
Economiste, directeur de recherche au CNRS Site personnel de l'auteur Écrivez à Elie Cohen-
11 février 2008
L’erreur industrielle de Nicolas Sarkozy
Affirmant sa volonté de sauver l’usine de Gandrange en s’appuyant sur le précédent d’Alstom, Nicolas Sarkozy veut une fois de plus montrer que le volontarisme étatique n’est pas un vain mot. Mais si le parallèle peut frapper les esprits il reste illusoire tant les situations sont différentes. Le président de la République fait fausse route. lire la suite
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25 janvier 2008
Fonds souverains : restons calmes !
Dans le bestiaire imaginaire des Français les fonds souverains sont en passe de rejoindre les fonds de pension. Dotés de ressources illimitées, ils seraient soit les acteurs d’une nationalisation rampante des joyaux industriels et financiers du monde développé, soit des flibustiers fondant sur des proies industrielles pour des bénéfices financiers à court terme. Sont-ils une menace dont il conviendrait de se protéger ? lire la suite
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4 décembre 2007
Les leçons de Galileo
Le spectacle donné par la Commission, le Conseil et le Parlement européens pour boucler le financement de Galileo fait irrésistiblement penser aux marathons agricoles. Tout y est : les négociations de la dernière heure qui durent des années, les ultimatums non suivis d’effets, les tractations infinies avec tel ou tel ministre national agrippé à son drapeau et aiguillé par son lobby catégoriel favori et à l’arrivée l’horloge arrêtée pour passer les derniers compromis qui dénaturent le projet initial. Et pourtant s’il est un projet qui incarnait le meilleur de l’esprit européen c’était bien Galileo. Pourquoi donc ce projet emblématique de la stratégie de Lisbonne s’est-il mué en symbole des impuissances européennes ? lire la suite
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19 octobre 2007
Faut-il brûler les stock options ?
Le scénario est immuable en France : un patron avide commet un excès financier, les médias le dénoncent vigoureusement, des parlementaires proposent de faire un exemple, un rapport de la Cour des Comptes publié au même moment justifie une nouvelle taxation, le gouvernement en catastrophe décide de légiférer. lire la suite
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5 septembre 2007
GDF-Suez : Un problème chasse l’autre
S’il fallait une preuve nouvelle de l’exception industrielle française, on la trouverait dans le dénouement provisoire de l’affaire GDF-Suez. La négociation a été menée personnellement par le Président de la république qui tel un PDG lançant une OPA amicale a traité avec le PDG de la proie, M. Mestrallet, et négocié directement avec les actionnaires de contrôle de Suez. lire la suite
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21 mai 2007
EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy
A peine intronisé, Nicolas Sarkozy s'envolait pour Toulouse rencontrer les syndicats d'EADS. Avec ce dossier, le nouveau chef de l'Etat a trouvé un chantier à la mesure de son zèle et de son ambition. Pourtant au terme de sa visite à Toulouse trois remarques s’imposent : les engagements de campagne connaissent une obsolescence rapide, dans le domaine industriel Nicolas Sarkozy est bien un président activiste, et enfin il ne craint pas le bras de fer avec nos partenaires allemands, ce qui l'obligera à d’amples compromis. lire la suite
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6 mars 2007
Airbus : les politiques dans les nuages
L'affaire Airbus montre qu'il n'est plus possible, à l'heure de la mondialisation, de penser une entreprise sur le modèle politique des rapports franco-allemands. lire la suite
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15 février 2007
Royal : demandez le programme !
Ségolène Royal avait placé la barre très haut. Après un long silence troublé par quelques déclarations approximatives, elle devait délivrer un programme articulé et exhaustif, fidèle aux orientations du PS, inspiré des débats participatifs. Autant dire une mission impossible, tant les contradictions entre ces trois orientations étaient manifestes. Pourtant, à en croire les commentateurs, elle a franchi cette redoutable épreuve avec compétence, émotion et autorité. Ségolène Royal aurait-elle gagné en un discours cette « capacité présidentielle » qui semblait lui faire défaut ? Pour en juger, il faut s'interroger sur le programme, sa réception, et son éventuelle mise en œuvre. lire la suite
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12 septembre 2006
Suez-GDF : politique politicienne contre politique publique
Il faut écouter les voix qui s'expriment au Parlement, et notamment celle d'élus de l'UMP réputés proches de Nicolas Sarkozy. Ils ont joué un rôle décisif dans la loi débattue ces jours-ci. Ils sont les acteurs d'une formidable régression politique dont il faut craindre dans l’avenir des retombées délétères sur l'intégration européenne, la politique économique et la réforme de l'Etat. Alors qu'au nom des exigences d’investissement nées du nouveau contexte énergétique il était possible de lever la règle des 70% de propriété publique qui limite les mouvements stratégiques de GDF, le gouvernement a choisi une voie autrement plus risquée. Il a élaboré un projet de loi qui mêle transposition de la dernière directive européenne de libéralisation du marché de l'énergie, privatisation de GDF, fusion avec Suez, régulation des prix de l’énergie, missions de service public, et il a enrobé le tout de considérations fumeuses sur le « patriotisme économique ». lire la suite
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29 juin 2006
EADS, cloué au sol
Qu'on ne s'y trompe pas, la crise actuelle n'est pas pour l'essentiel une crise industrielle. Les retards, les dépassements, les ajustements… sont le lot commun des nouveaux programmes dans l’aéronautique. Du reste Boeing en connaît en ce moment avec son « Dreamliner » : l'usage massif de composites dans la structure et de dispositifs électroniques innovants créent des problèmes de coût et de délais. Cette crise n'illustre pas davantage la cupidité devenue commune de nombre de dirigeants du Cac 40. Après tout, le délit d’initié n'a jamais tué un groupe industriel et le problème sera vite oublié quand M. Forgeard aura démissionné. Ce n'est pas enfin une crise de l'intégration européenne. L'aventure Airbus a toujours été pour l'essentiel franco-allemande et intergouvernementale. Autant il était abusif de faire d’EADS l'étendard des politiques communautaires, autant il est injuste de faire de l'Europe un bouc émissaire. La crise est bien plus sérieuse, elle trouve sa source dans les conditions mêmes qui ont présidé à la naissance d'EADS. Elle est le résultat d’une combinaison, vouée à l’échec dès l’origine, de volontarisme politique en industrie, de bricolage actionnarial et d’interventionnisme présidentiel. lire la suite
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28 février 2006
Suez-GDF : une guerre civile européenne ?
Nous sommes en août 14, vient de déclarer M. Tremonti : l’affaire Enel-Suez serait le prodrome des guerres civiles européennes. Cette phrase terrible est elle-même la réponse à une image marquante, celle d’un Premier ministre français flanqué de deux PDG muets pour annoncer la fusion de deux entreprises énergétiques cotées, en réponse à l’OPA subliminale d’Enel. Commedia dell’arte contre cocorico du coq gaulois, faut-il que l’Europe soit à ce point en crise pour permettre un tel spectacle ! lire la suite
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