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3 mars 2006
Sale temps pour la nouvelle Europe
Les nouveaux membres de l’UE ont vocation à adopter l’euro dès que possible. La définition du mot « possible » est claire : comme les pays de la vieille Europe, ils doivent satisfaire aux critères de convergence de Maastricht. Or la Commission a récemment publié son évaluation de la situation. Un seul pays, la Slovénie, peut envisager d’adopter l’euro en 2007, la date la plus rapprochée prévue. Recalées l’Estonie et la Lituanie qui ont adopté l’euro de facto depuis plusieurs années. Recalés tous les autres pays qui, pourtant, souhaitaient devenir des membres à part entière de l’Union. lire la suite
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2 mars 2006
Y aura-t-il des Mittal chinois ?
Avec la tentative d’OPA de Mittal sur Arcelor, les projecteurs sont braqués aujourd’hui sur les firmes indiennes. Mais qu’en est-il des chinoises ? Doit-on s’attendre à voir dans les années à venir des firmes d’origine chinoise émerger sur le modèle de Mittal ? En quoi celles qui se lancent aujourd’hui dans un processus d’internationalisation sont-elles différentes des firmes indiennes ? La nature multinationale de Mittal, firme apatride dirigée par un patron indien, résidant au Royaume-Uni et ayant bâti son empire à l’étranger, est assez éloignée du mode de développement des grands groupes chinois. Plusieurs raisons expliquent cette différence. lire la suite
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1 mars 2006
Face à Microsoft, la Commission parviendra-t-elle à s’imposer ?
Le 23 février dernier, une nouvelle plainte était déposée par IBM, Sun Microsystems et autres Oracle contre Microsoft pour pratiques abusives en Europe. L’âpreté du conflit entre les parties prenantes, l’appui intéressé que prêtent de grandes entreprises à l’autorité européenne, le caractère apparemment insoluble des problèmes soulevés, font de cette affaire l’un des cas emblématique du pouvoir de régulation de l’exécutif européen. Face à Microsoft, Bruxelles parviendra-t-elle à s’imposer ? lire la suite
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28 février 2006
Suez-GDF : une guerre civile européenne ?
Nous sommes en août 14, vient de déclarer M. Tremonti : l’affaire Enel-Suez serait le prodrome des guerres civiles européennes. Cette phrase terrible est elle-même la réponse à une image marquante, celle d’un Premier ministre français flanqué de deux PDG muets pour annoncer la fusion de deux entreprises énergétiques cotées, en réponse à l’OPA subliminale d’Enel. Commedia dell’arte contre cocorico du coq gaulois, faut-il que l’Europe soit à ce point en crise pour permettre un tel spectacle ! lire la suite
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27 février 2006
Puissances émergentes, puissances gourmandes
L’Inde et le Brésil veulent jouer dans la cour des grands. Ils aspirent à obtenir un siège permanent dans un Conseil de Sécurité réformé. Pour eux la mondialisation est une occasion unique de faire coïncider puissance politique et puissance économique. Ils ont fait un pari politique sur la mondialisation, qu’il faut essayer de comprendre. lire la suite
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25 février 2006
Les classements internationaux d’universités ont-ils un sens?
Lorsqu’en 2003, le site Internet de l’Université Jiao Tong de Shanghaï rendait public le premier classement mondial des 500 meilleures universités, cet objet nouveau a d’abord été accueilli, dans les milieux universitaires, avec un scepticisme condescendant. Qu’une université chinoise quasi-inconnue ose prétendre classer les meilleures universités du monde... En 2004, pourtant, un périodique britannique, le Times Higher Education Supplement, emboîtait le pas en proposant son propre ranking. La controverse fait depuis lors rage, sur la méthodologie, les critères, la pertinence même d’un classement pour évaluer les performances des établissements d'enseignement supérieur. Mais faute d’autres instruments de comparaison, ces classements ont fini par faire autorité. lire la suite
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20 février 2006
L’OMC, l’Europe et les OGM
La question des OGM jugée en ce moment à l’Organisation mondiale du commerce oppose les Etats-Unis, le Canada et l’Argentine (les plaignants) à l'Union Européenne (le défenseur). Le 6 février 2006, le panel OMC a communiqué aux parties ses conclusions préliminaires ; celles-ci ne modifieront pas le cadre juridique dans lequel l’Union Européenne prend des décisions sur les OGM. Les commentaires suggérant le contraire se sont tout simplement trompés. lire la suite
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19 février 2006
Mondialisation : pourquoi l’Europe perd du terrain
Insuffisamment attractive pour les entreprises étrangères, l’Europe ne parvient pas à faire glisser ses activités traditionnelles vers les nouveaux secteurs dans lesquels elle devrait avoir un avantage comparatif. Mais en partant de l’analyse de ses handicaps, on peut convertir la menace en opportunité. lire la suite
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15 février 2006
Mittal ou le business model du capitalisme émergent
Le groupe Mittal s’est construit en moins de quinze ans sur des investissements allers-et-retours entre pays émergents et pays post-socialistes (d’abord les pays émergents : Indonésie, Mexique, puis le Kazakhstan post-socialiste avec pour débouché la Chine, pays à la fois émergent et « socialiste », véritable cœur de son expansion ensuite tous azimuts). Il est ainsi à la fois très représentatif des grands groupes des pays émergents, et donc annonciateur de leur essor, mais aussi de celui de quelques groupes d’« oligarques » de l’est. Ne nous laissons pas surprendre à nouveau. lire la suite
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14 février 2006
Le capitalisme à la Mittal
La carte du capitalisme mondial est en train de changer à grande vitesse. Les multinationales des pays émergents s’imposent désormais sur la scène internationale. Si depuis quelque temps déjà les noms des sud-coréens Samsung et LG étaient déjà connus du grand public, d’autres acteurs font désormais irruption à leur tour sur la scène internationale. Ainsi, en 2005, le géant chinois Lenovo s’est fait une place au soleil des firmes multinationales en gobant les PC de l’américain IBM. Début 2006, c’est au tour du géant Mittal, basé à Amsterdam mais dont le capital est d’origine indienne, d’acquérir une notoriété internationale en portant son dévolu sur l’européen Arcelor. Ces exemples ne sont pas cependant des cas isolés, bien au contraire. lire la suite
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14 février 2006
Laisse passer Trichet, je laisserai passer Stark
Juergen Stark vient d’être nommé au conseil d’administration de la Banque centrale européenne (BCE), en remplacement de son compatriote Otmar Issing, qui termine son mandat de huit ans, non renouvelable. Avec lui, tous les six membres initialement nommés quand la BCE a été créée auront été remplacés. Et les grands pays (Allemagne, Espagne, France et Italie) ont réussi le coup de se réserver chacun un des quatre sièges. Comme tous les autres anciens et nouveaux membres du Conseil d’administration, Stark vient de la haute administration économique (ministères des Finances ou banques centrales, parfois les deux). Cela garantit un conseil homogène, sans opinions divergentes. La machine va pouvoir ronronner à l’abri de toute influence pernicieuse sur son mode de pensée et surtout sans débat interne sur sa compréhension de ce qu’est, ou doit être, la politique monétaire. lire la suite
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12 février 2006
Bolkestein : les marchés de la vieille Europe ne sont pas plus ouverts que ceux de la nouvelle Europe
L’une des raisons majeures qui ont motivé cette directive était que le marché des services, entravé par les règlements nationaux, est beaucoup moins intégré que celui des marchandises, qui était l’objet principal du programme de 1992. Cette justification est-elle corroborée par les données dont nous disposons ? lire la suite
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12 février 2006
Du bon usage de la Directive Bolkestein
Dès l’origine, le débat à propos de la Directive Services n’a cessé d’entremêler chicaneries de techniciens et controverses sur les principes. La discussion de fond peut cependant se ramener à trois questions : faut-il ouvrir les marchés des services à la concurrence ? Selon quelles bases organiser la compétition entre prestataires appartenant à des pays de niveaux de développement très distants ? L’unification du droit doit-elle reposer sur le principe du pays d’origine ? Reprenons-les successivement. lire la suite
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12 février 2006
Bolkestein : la mort du principe du pays d’origine ?
Les 14 et 16 février 2006, le Parlement européen votera en première lecture sur la proposition de directive relative au marché intérieur des services (dite « Bolkestein »). Certains éléments de la proposition semblent satisfaire tout le monde (simplification des procédures, guichet unique, droit à l’information, qualité des services, assistance mutuelle, etc.). D’autres cristallisent encore les tensions et les négociations au sein du Parlement européen et avec la Commission. Il en est ainsi du principe dit du pays d’origine (PPO) sur lequel un compromis devrait être dégagé pour en rejeter la formulation mais en conserver l’esprit. Il en est de même du champ d’application du texte au regard des activités de service public. Ces deux points posent en fait une question commune : peut-on vraiment traiter la libre prestation des services comme l’on a traité jusqu’à présent la libre circulation des marchandises ? lire la suite
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12 février 2006
Bolkestein : le grand fiasco de la Commission
La Directive Bolkestein représente un effort de la Commission pour ouvrir les services à la concurrence afin de doper richesse et emploi en Europe. Paradoxalement, la Directive Services, qui en toute bonne logique eût dû être combattue par la droite corporatiste anti-libérale et les lobbies des professions réglementées, a été attaquée par la gauche et les syndicats de travailleurs, alors que ces derniers étaient peu ou pas concernés en tant que travailleurs et étaient bénéficiaires en tant que consommateurs! Les oppositions à la directive n’expliquent cependant pas tout. Dans cette affaire la Commission a commis de graves erreurs qui expliquent son échec. lire la suite
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11 février 2006
Contre les ghettos : cibler les personnes et plus seulement les territoires
Les violences urbaines de novembre 2005 ont mis en évidence l’échec de près de trois décennies de politique de la ville. L’insuffisance relative des moyens mis en œuvre au regard des besoins immenses explique sans doute une partie de cet échec. Mais l’échec tient peut-être aussi à la difficulté de concevoir une politique qui doit nécessairement intervenir dans une multiplicité de domaines tels que le logement, l’éducation, la santé, l’emploi ou la sécurité. C’est le caractère cumulatif de ces différents facteurs qui contribue à la ghettoïsation des banlieues. lire la suite
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8 février 2006
Contrat de travail unique, problèmes multiples
Avec le Contrat première embauche qui suit de peu le Contrat nouvelle embauche, on est naturellement conduit à se demander s’il n’y a pas là l’amorce d’un processus d’unification des contrats dans une formule inspirée du CNE-CPE. Une telle perspective est désormais plausible et l’on murmure que le gouvernement explorerait sérieusement cette voie. lire la suite
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6 février 2006
Le nouveau welfare : l’aide et la contrainte
Lancée en 1996 sous la présidence de Bill Clinton, l’expérience américaine du welfare reform avait pour enjeu de « réconcilier la responsabilité personnelle et les opportunités de travail ». Pour ses auteurs, il s’agissait d’utiliser à la fois la carotte et le bâton pour inciter les mères célibataires – qui sont les bénéficiaires-types du welfare – à retrouver un emploi. A l’heure des premiers bilans, différents spécialistes parmi lesquels Rebecca Blank ont entrepris l’évaluation de cette réforme et de ses effets. Que peut-on en retenir ? lire la suite
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1 février 2006
« Bush le petit »
Le Discours sur l’état de l’Union est un exercice incontournable, qui doit invariablement aboutir à la conclusion que cette Union est forte. Mais il est surtout l’occasion annuelle d’une opération de communication de grande ampleur dont les présidents successifs ont fait largement usage. Le président Bush a mis à profit cette tribune en 2002 pour apparaître en père de la nation au lendemain du traumatisme du 11-Septembre et dénoncer l’« axe du mal », pour se poser en chef de guerre en 2003, à quelques semaines de l’intervention en Irak, pour savourer sa réélection par l’annonce, en 2005, d’un ambitieux programme de réformes pour son second mandat. lire la suite
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31 janvier 2006
Face aux disparités régionales, la régionalisation des salaires est-elle une solution ?
Les disparités régionales dans l’Union européenne restent fortes. En comparant un groupe représentatif de 50 régions européennes et les Etats-Unis, les variations en termes de revenu par habitant étaient à la fin des années 1990 deux fois plus fortes chez nous. La combinaison entre rigidité des salaires et faible mobilité de la main-d’œuvre contribue à creuser d’inacceptables inégalités entre les régions ; les décideurs auront à faire des choix, soit en faveur d’une plus grande mobilité de la main-d’œuvre, soit d’une plus grande flexibilité des salaires. lire la suite