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25 mai 2011
Les Brics existent-ils ?
« L’apparition des Brics constitue une vraie révolution dans l’équilibre mondial qui devient plus multipolaire et plus démocratique », écrivait récemment Celso Amorim, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Lula. L’acronyme « Brics », rappelons-le, désigne le groupe des pays émergents constitué par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et plus récemment l’Afrique du Sud. Pourtant la difficulté de ces pays à se mettre d’accord sur une candidature commune au FMI face à madame Lagarde montre que cette unité est loin d’être acquise. lire la suite
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12 mai 2011
Les BRICs font aussi du cinéma
Cinéma et puissance ont-ils partie liée ? Les pays émergents qui aspirent à rayonner dans le concert des nations cherchent-ils à développer leur cinéma ? Une exploration des politiques des BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine) révèle une spirale vertueuse : développement économique, émergence d’une classe moyenne et effort pour financer des industries de l’image vont de pair. Cette dynamique diffère toutefois d’un pays à l’autre. lire la suite
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10 mai 2011
OMC : Obama veut-il un accord ?
L’Administration Obama s’apprête à se laisser mettre dans une position intenable sur la question du commerce international. Le 29 avril 2011 a eu lieu une réunion du comité de pilotage du Cycle de Doha, qui confirme ce qu’on pouvait pressentir. Obama estime qu’il ne peut gagner la bataille politique interne contre les protectionnistes américains sans l’appui des exportateurs. Or leur soutien exigerait des concessions plus importantes de part de la Chine, de l’Inde et du Brésil. Comme les grands émergents refusent d’aller plus loin en matière de réductions tarifaires, les négociations sont dans l’impasse. Tout indique que les États-Unis font pression pour une suspension du Cycle. L’Administration Obama semble vouloir éviter d’avoir à trouver un compromis avant 2012. Mais cette stratégie ne considère pas toutes les données du problème. lire la suite
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5 mai 2011
L’Asie centrale et les révolutions arabes
Vite comparés aux révolutions est-européennes de 1989, les événements du monde arabe ont suscité l’espoir d’une contagion démocratique aux autres régions du monde. Les républiques post-soviétiques d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan – viennent immédiatement à l’esprit. Qu’en est-il véritablement ? lire la suite
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4 mai 2011
Ukraine: un accord de libre-échange, mais avec qui ?
Depuis plusieurs années, l’Ukraine a semblé se diriger vers la conclusion d’un accord de libre-échange approfondi avec l’Union européenne. Les autorités ukrainiennes devaient lentement mais sûrement adopter l’acquis communautaire afin de pouvoir espérer profiter des potentialités offertes par la proximité du plus grand marché intérieur au monde. Or, la proposition concrète faite par Vladimir Poutine de rejoindre l’Union douanière avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan paraît être une tentative de contester ce bel ordonnancement. lire la suite
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29 avril 2011
Schengen à l’épreuve des révolutions arabes
L’afflux récent de migrants à Lampedusa a conduit Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy à demander une suspension temporaire de la libre circulation dans les pays de l’UE confrontés à des vagues de réfugiés et de migrants illégaux. Une telle mesure serait de la folie. L'UE a besoin de plus de mobilité, pas moins. lire la suite
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19 avril 2011
Le risque-pays victime des révolutions arabes
Le printemps arabe a exprimé l’aspiration des populations à une plus grande liberté politique, leur exaspération face à la montée des inégalités sociales dans un contexte d’inflation ; enfin, leur volonté de déloger du pouvoir ceux qui s’étaient emparé de l’Etat pour en confisquer les ressources. Cela modifie-t-il notre perception du risque dans ces pays ? lire la suite
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7 avril 2011
Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement
À son tour le Portugal demande l’aide du FMI et de l’Union européenne. Cela faisait des mois que la manœuvre était devenue inéluctable, des mois durant lesquels le gouvernement portugais a expliqué que le Portugal n’est pas la Grèce (irresponsable) ni l’Irlande (avec sa bulle immobilière). Mais le Portugal est comme tout le monde. Si les marchés financiers ont conclu que le gouvernement portugais ne peut pas emprunter ce dont il a besoin, il ne pourra pas financer ses déficits et, comme il lui est impossible de les éliminer, il ne lui restait plus qu’à aller obtenir un financement au FMI et au Fonds de l’UE. C’est aussi simple que cela. lire la suite
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5 avril 2011
Afrique, sida et gouvernance
L’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus touchée par le sida. L'Onusida estime que 2,2 millions de personnes ont été infectées par le virus en 2008, ce qui porterait à 24,1 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH/Sida dans le pire de cas. L’épidémie pose la question de la qualité des institutions, et au bout du compte elle peut apparaître comme une incitation à progresser sur ce plan. lire la suite
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31 mars 2011
Le précédent libyen
Lorsque nous considérons l’intervention libyenne à l’aune de ses précédents historiques, allons-nous penser que c’est un nouveau Rwanda, une nouvelle Somalie, ou encore autre chose ? Le Rwanda évoque la honte de l’inaction, la Somalie rappelle les coûts d’une action mal exécutée, et «autre chose» pourrait renvoyer à la promesse de faire enfin ce qui convient. lire la suite
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27 mars 2011
La Libye et le provincialisme allemand
L’abstention du gouvernement allemand lors du vote de la résolution 1973 sur la mise en place d’une zone exclusion aérienne en Libye a été une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une politique étrangère de l’Union européenne. lire la suite
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16 mars 2011
L’État japonais face à la catastrophe
Le tremblement de terre de magnitude 8,9 qui a frappé la région de Tohoku est le plus fort de l’histoire moderne du Japon. Même le célèbre séisme de 1707 n’avait atteint que le niveau 8,6. Celui qui causé la mort de plus de 120 000 personnes à Tokyo en 1923 ne mesurait que 7,9, et celui de 1995 à Kobe 7,3. Par rapport à 1995, la réponse du gouvernement est positive à de nombreux niveaux. Mais le Japon fait face à une crise nucléaire qui le pousse au delà de toute frontière, au-delà de l’extrême. La situation est devenue un test du rôle de l’État dans une situation de risque systémique extrême. Et au soir du sixième jour, cet État surpuissant se cherche toujours. lire la suite
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14 mars 2011
Égypte: replâtrage ou révolution ?
Alors que le roi du Maroc vient de proposer une refonte globale de la constitution, les amendements constitutionnels égyptiens paraissent bien modestes. Ils portent sur les conditions de participation à l’élection présidentielle, la limitation de la durée du mandat du chef de l’État – deux fois quatre ans au plus, la réglementation de l’état d’urgence et les modalités de la révision constitutionnelle. Pour l’essentiel, il s’agit des réformes proposées par Hosni Moubarak avant qu’il ne soit forcé de quitter le pouvoir. La temporalité envisagée est également la même que celle qu’il avait avancée : dans les quelques mois qui viennent, une élection présidentielle puis parlementaire. lire la suite
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24 février 2011
Égypte: faut-il avoir peur des Frères musulmans ?
Alors qu’un vent de démocratie semble s’être levé sur l’ensemble du monde arabo-musulman, le rôle que seront appelés à jouer les mouvements d’opposition islamistes dans les transitions politiques à l’œuvre soulève de multiples craintes. La plus significative concerne les fameux Frères musulmans. Mais qui sont-ils ? lire la suite
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17 février 2011
France 24 : un soft power à la française ?
Les crises tunisienne et égyptienne ont montré les limites de l’appareil diplomatique de la France. Elles ont montré aussi la force de son appareil audiovisuel extérieur, notamment la chaîne France 24. Des milliers de témoignages ont afflué de Tunisie au cours du mois de janvier pour souligner le rôle joué par France 24 dans l’amplification du mouvement qui a abouti au départ du président Ben Ali. Les révolutions tunisienne et égyptienne sont en train de confirmer le rôle crucial des chaînes d’information internationales satellitaires, véritables instruments de soft power dans la mondialisation de l’information et des luttes d’influence. La vague de contestation dans le monde arabe pourrait jouer pour ces chaînes le rôle qu’avait joué la Guerre du Golfe pour CNN au début des années 1990. Les grands bénéficiaires en Tunisie et en Egypte ont été Al-Jazeera et Al-Arabiya. Mais juste derrière, France 24 commence à s’imposer notamment en arabe et en français. lire la suite
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16 février 2011
Guerre des monnaies : petits et gros mensonges
Le taux de change chinois suscite toutes sortes de vaticinations, y compris chez des économistes fort respectables. Les détracteurs de la Chine, qui du haut de leur modeste taux de croissance donnent des leçons à ceux qui ont accompli le plus grand miracle économique ayant jamais eu lieu sans appropriation de terres ou de main-d’œuvre étrangères, aiment évoquer les déséquilibres de compte courant. Une meilleure mesure de la compétitivité serait la balance commerciale, car il y a dans le compte courant des flux spéculatifs qui contournent les restrictions de change, et qui ont explosé depuis que les détracteurs de la Chine ont fait naître le mythe de la hausse inéluctable du renminbi. L’excédent commercial chinois annuel avec le reste du monde était de 184,5 milliards de dollars à la fin de 2010, soit 3,6% du PIB. Or plus de dix grandes économies ont un excédent commercial dépassant ce chiffre d’au moins un point. Une comparaison avec l’Allemagne est éclairante : ce pays pourtant pauvre en ressources naturelles présente le premier excédent commercial du monde : 205,4 milliards de dollars, soit 6,0% de son PIB. lire la suite
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15 février 2011
Égypte: que veulent les militaires ?
Le départ de Hosni Moubarak a été ressenti comme une victoire révolutionnaire, pourtant il n’apporte rien que les manifestants de la place Tahrir n’avaient déjà obtenu : la certitude qu’il ne se représenterait pas, que son fils ne serait pas candidat à sa succession, que la Constitution serait amendée et le Parlement dissout. Ce qui change, c’est le cadre de l’accomplissement de tout cela. Hier, il s’agissait d’un cadre constitutionnel ; aujourd’hui, le cadre est celui, inconstitutionnel, d’un coup d’État. Depuis le début de cette crise, on s’aperçoit chaque jour davantage que l’acteur pivotal du régime, c’est l’armée. Que l’armée n’est pas neutre, qu’elle a un agenda et des intérêts. lire la suite
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7 février 2011
« Révolution numérique » et révolutions politiques
Interrompus le 28 janvier à la demande des autorités égyptiennes, les services d’Internet et de téléphonie mobile n’étaient rétablis que cinq jours plus tard, sous la pression des États-Unis et par crainte des conséquences de ce black out pour l’économie. Au même moment, en Chine, la censure bloquait, dans les moteurs de recherche, les mots-clefs permettant d’accéder à l’information sur les événements en cours en Tunisie et en Égypte, tandis que l’appareil de propagande était mobilisé pour stigmatiser les scènes de chaos. Des régimes autoritaires ne pouvaient mieux illustrer leur inquiétude face à des technologies de la communication capables de véhiculer une information instantanée, des mots d’ordre, des appels à manifester, échappant largement au contrôle étatique. lire la suite
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4 février 2011
Égypte: regard froid sur une crise brûlante
Le mouvement de protestation contre le président Moubarak a abouti, pour l’instant, à un résultat paradoxal : le retour des militaires au cœur du régime et l’éviction des réformateurs du parti au pouvoir. Le nouveau vice-président, Omar Souleiman, est un général, chef des services de renseignements, et très proche de Hosni Moubarak. Il s’est illustré durant les années 1990 dans la lutte contre les islamistes. Le nouveau Premier ministre, Ahmed Chafik, est également un général. lire la suite
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2 février 2011
Énergie : le retour de Nabucco
Depuis son lancement en 2002, le projet de gazoduc Nabucco a eu plusieurs vies. À de nombreuses reprises il a été donné comme mort mais il a finalement su renaître de ses cendres. Même lorsqu’il devint projet prioritaire européen, Nabucco avança peu et recula beaucoup, suscitant les moqueries à peine masquées de Vladimir Poutine, alors président de la Russie et principal promoteur de South Stream, le projet concurrent. Ce schéma dépeint bien la situation de Nabucco avant la crise. Cette dernière a apporté un bol d’air nouveau pour le projet européen qui a su l’utiliser à bon escient. Les derniers développements en Azerbaïdjan et au Turkménistan le montrent bien, car Nabucco est en train de résoudre son principal problème, le manque de sources d’approvisionnement. lire la suite