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3 juillet 2013
Que veut le Brésil ?
« Toutes mes excuses pour la gêne occasionnée, nous changeons le pays », indique une des affiches les plus reproduites lors des manifestations au Brésil, qui ne cessent de s’amplifier depuis la hausse de 20 centimes de reais des tarifs d’autobus de la ville de Sao Paulo. Ce qui passait pour un mouvement marginal, critiqué même à l’origine pour les embouteillages supplémentaires qu’il créait, a rapidement gagné en vigueur et en popularité. Plus d’un million de personnes se sont réunies le 20 juin 2013 pour montrer leur indignation et leur colère à une classe politique surprise et quelque peu débordée. Pourquoi cette indignation et cette colère ? lire la suite
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13 juin 2013
Naissance du G2
Le sommet sino-américain de Sunnylands des 7 et 8 juin peut être considéré comme un sommet de première importance. Il consacre de manière presque formelle la naissance du G2. La coopération reste certes fragile et à la merci de multiples risques. Mais le travail accompli est conséquent et l’Europe et le Japon feraient bien d’en prendre la mesure s’ils veulent éviter de rester sur la touche. lire la suite
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10 avril 2013
La crise des missiles de Corée
Selon les renseignements militaires sud-coréens, Pyongyang pourrait lancer à nouveau une fusée à longue portée très prochainement. Bien que la péninsule coréenne soit techniquement toujours en guerre depuis l’armistice de la guerre de Corée en 1953, la tension dans la péninsule coréenne n'a jamais été aussi forte depuis soixante ans. lire la suite
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8 février 2013
Egypte: la crise est partie pour durer
Depuis ce qu'il est convenu de nommer la révolution du 25 janvier, l'Egypte n'a connu aucune période de stabilité. Ni la désignation d'un premier Parlement, ni l'élection d'un président issu de l'opposition islamiste, ni l'adoption d'une nouvelle Constitution ne se sont accompagnées de cet apaisement que l'exercice même quelque peu chaotique de la démocratie aurait dû apporter. D'une certaine manière, la révolution n'a pas vraiment eu lieu : l'inquiétude face à la pression des forces libérales a conduit les militaires à contraindre le président Moubarak à partir, mais, ceci concédé, l'Armée a œuvré, en concertation avec les Frères musulmans, à éviter que les choses n'aillent plus loin. Pas davantage que les islamistes, elle n'aime les libéraux. lire la suite
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23 janvier 2013
Pour l’Europe, Obama n’est ni le problème ni la solution
Il n’est pas aisé d’évaluer les conséquences que le second mandat d’Obama aura sur l’Europe. Ceci pour au moins une raison : depuis 2008, les États-Unis ne sont ni un problème pour l’Europe, ni non plus la solution. Et tout porte à penser que cette réalité se renforcera dans les prochaines années. lire la suite
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15 janvier 2013
Le bilan économique de Mario Monti
Un an après sa prise de fonction, la Présidence du Conseil publiait un propos d’étape privilégiant cinq mots : crédibilité, cohésion, responsabilité, légalité et perspective. La classe politique et la presse italienne et internationale ont marqué l’événement soit pour louer sans réserves les succès du professore, soit pour relativiser son bilan économique. Quelques jours après, le parti fondé par Silvio Berlusconi mettait en cause la majorité. Son leader Angelino Alfano fustigeait la récession, le chômage, l’augmentation de la fiscalité, la réduction des dépenses publiques et la croissance de la dette… la conjonction de ces reproches ayant eu pour effet d’exaspérer le chef du gouvernement qui répliqua par l’annonce imprévue de sa démission. lire la suite
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3 décembre 2012
Egypte: à quoi joue Morsi ?
La vie politique égyptienne a connu ces derniers jours un regain de tensions. Le président Mohammed Morsi, tout auréolé du succès de son entremise dans le conflit israélo-palestinien, a fait un coup de force : il s’est arrogé, par une « Déclaration constitutionnelle », le pouvoir d’édicter des lois et des décrets qui échappent à la censure des tribunaux et a interdit à la Haute Cour constitutionnelle de se prononcer sur toute demande relative à la Commission constitutionnelle, alors occupée à rédiger le projet de Constitution. Cette déclaration devrait aussi permettre de juger une nouvelle fois des responsables du régime précédent, c’est-à-dire de les condamner à des lourdes peines, puisqu’on doute qu’il s’agisse de les rejuger pour les absoudre. Enfin, il a en profité pour limoger à nouveau le Procureur général. C’est la troisième fois, déjà, que le président Morsi tente un coup de force : il y a eu, tout d’abord, la tentative de rétablir le Parlement dissout à la suite d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle et, ensuite, le premier limogeage du Procureur général. Chaque fois le président a dû revenir sur ses décisions. Pour l’instant, malgré d’assez importantes manifestations, il n’est pas revenu sur celle-ci. Il n’y a pas intérêt, car il s’agit d’une décision charnière : elle est censée permettre la stabilisation de la vie politique dans un équilibre favorable aux Frères musulmans. lire la suite
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19 novembre 2012
Bollywood ou le paradoxe indien
La relation entre la société indienne et son industrie des images est sans doute encore plus chargée de sens que dans les autres nations cinéphiles et dotées d’une production d’envergure comme les Etats-Unis, le Japon ou la France. Comment l’Inde a-t-elle pu faire émerger un imaginaire si puissant et si porteur ? Plusieurs aspects éclairent cette complicité entre un pays et ses œuvres cinématographiques. lire la suite
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15 octobre 2012
Egypte: une transition chaotique mais pluraliste
Cela fait plus d’une centaine de jours que Mohamed Morsi a succédé à Hosni Moubarak comme président constitutionnellement élu. Il ne s’est rien passé de catastrophique ; il ne s’est rien passé de rassurant. Certes, le nouveau président a réussi à écarter le maréchal Tantawi, qui faisait fonction de chef de l’Etat depuis que l’Armée avait pris le pouvoir. On ne connaît pas le détail de cette manœuvre. Sans doute indique-t-elle un accord provisoire avec l’Armée. Elle permet à une génération de cadets, déjà bien avancés en âge, de parvenir au premier plan. Il n’est pas douteux que leur impatience explique, au moins pour une part, la facilité apparente avec laquelle le président Morsi a pu écarter son prédécesseur. lire la suite
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10 octobre 2012
Comment le monde a changé Obama
Obama a été un président contraint par un nombre considérable d’acteurs et de facteurs, y compris internes. Quel bilan tirer aujourd’hui de sa politique étrangère ? lire la suite
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17 juillet 2012
Pour Moscou, Damas est un copain parfait
Depuis le début de la crise syrienne, les pays occidentaux ont à intervalles réguliers cru pouvoir infléchir la position de la Russie qui depuis mars 2011 soutient toujours le régime de Damas. Mais leurs espoirs ont été déçus. Dernièrement, un nouveau projet de résolution aux Nations unies a par avance été condamné par la Russie qui menace à nouveau d’user de son droit de veto. Pour elle, toute référence au chapitre VII de la charte des Nations unies, relatif aux menaces contre la paix, est inadmissible car susceptible d’ouvrir la voie à une intervention militaire. Comment expliquer le soutien acharné de Moscou à un régime condamné ? lire la suite
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20 juin 2012
Egypte: que se passe-t-il vraiment ?
Ce qui se passe en Egypte n’est sans doute pas très clair, mais la plupart des commentaires que l’on pouvait lire dans la presse francophone ne contribuent pas à le clarifier. L’annulation de l’élection de l’Assemblée du Peuple, par la Haute cour constitutionnelle, ne peut en aucun cas être décrite comme « un coup d’Etat institutionnel ». Cette juridiction, exemple d’indépendance sous la présidence de Moubarak, avait déjà, par la passé, annulé une élection législative, et ce toujours à propos du problème épineux des candidats indépendants. Par ailleurs, il était de notoriété publique que la loi électorale n’était pas bien rédigée. Techniquement, le coup d’Etat eût résulté du refus des militaires de donner suite à la décision de la Haute cour constitutionnelle qui s’impose aux pouvoirs publics. Cela dit, elle a constitué une aubaine pour eux. Pourquoi ? lire la suite
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14 juin 2012
Comment faire le ménage dans les banques ?
En Grèce, le problème c’était un Etat insolvable, qui mettait les banques à genoux. En Espagne, le problème ce sont désormais des banques insolvables, qui mettent l’Etat à genoux. Pour ces deux problèmes une solution européenne s’impose. Oui, mais laquelle ? lire la suite
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13 juin 2012
Contenir la Chine : le mauvais calcul d’Obama
Depuis novembre dernier, le TPP (Partenariat Trans-Pacifique) fait parler de lui. Cet accord, promu par les États-Unis pour réorienter le commerce en Asie-Pacifique, est vu par certains comme un ferment porteur de grandes innovations dans la gestion du commerce mondial. D’autres, plus inquiets, y voient l’instrument d’une confrontation géopolitique inquiétante entre Chine et États-Unis en pleine campagne électorale américaine, avec comme risque un émiettement accru du système commercial mondial. Qui a raison ? lire la suite
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13 avril 2012
Egypte: obscurs jeux de pouvoir
L’Egypte se trouve dans une situation compliquée et, à plus d’un titre, intrigante. Les forces armées dirigent le pays. Des élections libres ont cependant eu lieu. Elles ont amené une majorité radicalement islamiste à l’Assemblée du Peuple, composée de Frères musulmans et de Salafistes, les premiers obtenant 47,2% des voix et les seconds 24,7% ; le parti arrivant en tête derrière eux est le Wafd, avec seulement 7,6% des voix. Le jeu des marchandages constitutionnels a commencé. lire la suite
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9 avril 2012
Maroc: les élections ne règlent pas tout !
Les élections législatives de novembre 2011 ont consacré la victoire électorale du Parti Justice et Développement (PJD) et, par là même, la capacité du pouvoir marocain à boucler positivement la période d’incertitude inaugurée, à l’échelle régionale, par le renversement du président Ben Ali, en Tunisie, et, à l’échelle nationale, par la protestation du Mouvement du 20 février (M20F). C’est en ce sens que l’on a pu parler de victoire politique de la monarchie. lire la suite
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12 mars 2012
Pourquoi les Suisses ne veulent pas plus de vacances
Les citoyennes et citoyens helvétiques ont confirmé dimanche leur caractère assidu à la tâche en refusant nettement de s’octroyer des congés payés supplémentaires. Les Suisses étaient appelés à se prononcer sur une initiative (une loi proposée par un comité ayant réuni suffisamment de signatures dans la population) qui proposait de porter le nombre de semaines de vacances annuelles de quatre à six. Le verdict des urnes est net : deux tiers des Suisses ont rejeté cette proposition, et le verdict est le même dans la totalité des cantons, quoique moins marqué dans la partie francophone du pays. lire la suite
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24 février 2012
Syrie: le sens du veto russe
Pourquoi la Russie et la Chine ont-elles bloqué la résolution des Nations unies condamnant le régime syrien ? Derrière ce blocage, il y a à l’évidence la solidarité de régimes autoritaires. Mais cette explication, si importante soit-elle, ne suffit pas pour expliquer le comportement de ces deux États. lire la suite
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24 janvier 2012
Regard froid sur le printemps arabe
L’année dernière, l’Afrique du Nord et le Proche-Orient étaient agités par ce que l’on a appelé le « Printemps arabe ». On a cru à un jeu de dominos partant de Tunisie, atteignant l’Égypte puis le Bahreïn, le Yémen, la Libye, la Syrie voire, revenant vers l’Ouest, le Maroc. Un an après, la réalité apparaît plus contrastée, plus complexe et, finalement, moins triomphale. lire la suite
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8 janvier 2012
Le modèle allemand est mité
Des deux côtés du Rhin, il est admis que, en ce qui concerne la discipline budgétaire, l’Allemagne est vertueuse et la France frivole. Cette vision a le mérite de conforter les préjugés ethniques qui servent de mode de raisonnement, mais elle a l’inconvénient de ne pas correspondre à la réalité. Si l’on classe les 27 pays de l’Union Européenne en fonction de la taille de leur dette publique (en pourcentage du PIB), l’Allemagne occupe la 8e position, juste derrière la Grande-Bretagne et la France, mais ces trois pays arrivent dans un mouchoir de poche. Ils sont effectivement ex æquo en 6e position. Depuis quarante ans, les dettes publiques de la France et de l’Allemagne ont considérablement augmenté et ont presque toujours été pratiquement égales. Contrairement aux préjugés ethniques, les Allemands parlent beaucoup de leur vertu et les Français s’autoflagellent. lire la suite