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11 octobre 2006
Ricardo est mort ! Champagne pour tout le monde ?
Le débat sur les délocalisations rebondit. On se rappelle que Paul Samuelson avait lancé fin 2004 une controverse sur les bénéfices qu'en tirent les Etats-Unis. Le prix Nobel, revisitant la thèse de l'avantage comparé émise par David Ricardo il y a près de deux siècles, s'était attiré les foudres d'une grande partie de la profession. Un récent article de Gene Grossman et Esteban Rossi-Hansberg, présenté fin août lors d’une conférence organisée sous les auspices de la Federal Reserve Bank of Kansas City, commence à circuler très largement : il propose un paradigme adapté aux formes contemporaines de la mondialisation, remplaçant le concept ricardien d'échange de produits par celui d'échanges de tâches (tasks). Le point crucial est que les gains de productivité associés à cette nouvelle forme d'échange, favorables aux moins qualifiés, auraient probablement été sous-estimés jusqu’ci. Champagne pour tous ? lire la suite
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10 octobre 2006
Pourquoi les chaussures asiatiques font mal aux Italiens
La décision de la Commission européenne de proroger pour deux ans les mesures anti-dumping sur les importations de chaussures chinoises et vietnamiennes a été saluée comme une victoire par les producteurs italiens, mais aussi par le ministre du Commerce extérieur, Emma Bonino, qui a activement négocié cette mesure alors même qu’elle est considérée comme la ministre la plus libérale de l'équipe Prodi. On peut cependant émettre quelques doutes quant à l’efficacité de cette mesure pour aider nos entreprises à retrouver des marges de manoeuvre, se réorganiser et faire face la concurrence internationale. --> En premier lieu, ces mesures risquent d'être davantage une fragile protection pour le manque d'efficacité de nos producteurs que la punition de comportements déloyaux. lire la suite
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5 octobre 2006
Chindia : restons calmes !
Depuis le rachat d'Arcelor au printemps dernier pour la coquette somme de 28,8 milliards de dollars, l'Inde vit sous le régime de la « Mittal mania » comme en témoigne la présentation par la presse indienne des dernières méga acquisitions de Tata Tea (l'américain Glaceau) ou de Videocon (Daewoo Electronics). Que faut-il en penser ? A-t-on affaire à de nouveaux conquérants, ou devrait-on observer le même cycle de passion retombée que l'on a connu avec les autres pays asiatiques ? Ne sommes-nous pas confrontés à un phénomène nouveau puisque selon la plupart des projections à l’horizon 2020-50, la Chine et l'Inde (Chindia) pourraient bien devenir les numéros deux et trois de l'économie mondiale, à parité avec les Etats-Unis et l'Union Européenne ? lire la suite
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28 septembre 2006
Le réformisme de Lula
A la veille de l'élection présidentielle, on peut faire une première évaluation du mandat de Lula. Le bilan présente des aspects positifs, mais il faut savoir si ces performances sont dues à de simples mesures d'accompagnement sur la lancée de tendances antérieures ou si l'on peut parler de réformes de fond. Posée ainsi, la question appelle une réponse beaucoup plus réservée. lire la suite
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15 septembre 2006
Démocratie et mondialisation : la poule et l'œuf
Depuis 1975, le nombre de pays où règne la démocratie a quadruplé. Durant la même période la part des échanges commerciaux est passée de 8 à 20% du PIB mondial et, selon le FMI, la proportion de pays qui ont libéralisé les mouvements de capitaux est passée de 25 à 38%. Il y a des exceptions, bien sûr, comme la Corée du Nord, qui rejette démocratie et ouverture économique et demeure un Etat-ermite. Mais il est difficile de trouver des coins du monde qui ne sont pas touchés par ces puissantes tendances, tout comme il est difficile d’imaginer des aspects de notre vie qui ne sont pas affectés par la mondialisation. lire la suite
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6 septembre 2006
Pourquoi la Russie n’est toujours pas à l’OMC
Peu après son accession au pouvoir, Vladimir Poutine avait réactivé la négociation sur l’accession de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce. Il affirmait alors vouloir rejoindre l’OMC à l’horizon 2003. Nous sommes en 2006 et les officiels russes nous resservent les discours des années 1990 : c’est pour l’année prochaine. Or, pour y arriver, il va falloir changer d’approche. lire la suite
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21 juillet 2006
La mouvance Hezbollah, une internationale liée à l'Iran
Dans les milieux islamistes chiites, le terme Hezbollah désigne une mouvance internationale faite d'organisations et d'individus qui se connaissent, entretiennent des relations régulières et, surtout, sont liés par une relation organique à l'Iran. Cette relation organique la distingue d’autres courants islamistes chiites. Le parti iraquien Daawa, par exemple, entretient avec Téhéran une relation essentiellement tactique basée sur la défense d'intérêts ponctuels communs et non sur une dépendance financière ou idéologique. Contrairement à la mouvance Hezbollah d’ailleurs, Daawa n'adhère pas au principe du gouvernement du docteur de la loi (wilayat al-faqih) qui fonde la République islamique d'Iran. Si ses dirigeants révèrent l'ayatollah Khomeyni pour le rôle politique et religieux central qu'il a joué, ils ont d'autres références religieuses tout aussi importantes, en particulier l'Iraquien Mohammed Baqer al-Sadr, assassiné par le régime de Saddam Hussein en 1980, mais aussi le Libanais Mohammed Hussein Fadlallah. lire la suite
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11 juillet 2006
Vers un nouveau modèle de capitalisme industriel mondialisé
Quelles leçons les grands groupes peuvent-ils tirer de l'affaire Mittal-Arcelor ? lire la suite
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7 juillet 2006
Et si les OPAs étaient utiles ?
Les actionnaires d'Arcelor ont tranché. Réunis le 30 juin en assemblée générale extraordinaire, ils ont repoussé avec vigueur le projet de fusion avec le russe Severstal que soutenait la direction. Très probablement, ils lui préfèreront l'offre de Lakshmi Mittal, magnat indien de la sidérurgie. Il faut dire que celle-ci est alléchante, puisqu'elle valorise Arcelor à plus de 20 milliards d’euros, contre 10 seulement au début de l’année. lire la suite
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5 juillet 2006
L'Iran manipule-t-il le monde chiite ?
La nomination de Jawad al-Maliki au poste de Premier ministre du gouvernement irakien a relancé le débat sur les liens entre l'Iran et les nouveaux dirigeants de l'Irak. Ces derniers sont en effet pour beaucoup membres de partis islamistes chiites longtemps patronnés (Daawa), voire directement créés (ASRII, l'Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak) par la République islamique d'Iran. Malgré sa réputation de « dur », Jawad al-Maliki satisfait – dit-on – les Américains, les Kurdes et les sunnites parce qu'il appartient à une branche de Daawa qui a pris ses distances avec le régime iranien dès le début des années 1980. C'est ce qui explique qu'il ait passé la majeure partie de ses années d'exil en Syrie. Il faut le noter cependant, son prédécesseur Ibrahim al-Jaafari était également issu de cette branche. Dès lors, rien ne permet de d'affirmer que le prochain gouvernement irakien sera moins sensible aux instrumentalisations iraniennes que le précédent. lire la suite
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12 juin 2006
Le G7 est mort, vive le G5 !
Décidément, ce que l'on appelle l'architecture monétaire internationale est en ébullition. La manœuvre avait commencé lors de l'assemblée générale du FMI en avril dernier. Constatant que le G7 n'était pas arrivé à progresser sur les grands déséquilibres mondiaux - le déficit externe vertigineux des Etats-Unis, la grotesque accumulation de réserves des pays asiatiques et la question de la surévaluation présumée de leurs monnaies - les ministres des finances et banquiers centraux de la planète avaient prié le FMI de se saisir de la question. Le signal était donc donné : pour la première fois, le G7, incapable de démêler la question monétaire internationale du jour, charge le FMI de se saisir du problème. lire la suite
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8 juin 2006
Ça bouge au FMI
Ça bouge au FMI. Il y a deux mois, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre avait tiré une première salve. Il exprimait le souhait que l'on repense la gouvernance du FMI. Cela faisait longtemps – au moins depuis la crise asiatique en 1997-1998 – que les observateurs étaient arrivés à la même conclusion, mais le monde officiel gardait une attitude plus que prudente sur un sujet qui fâche. Et voici qu'Anne Krueger, numéro deux du Fonds, avance des propositions concrètes. Elle propose d'accroître, automatiquement si possible, le poids des pays asiatiques. En creux, cela signifie que le poids des autres pays devrait diminuer. Evidemment, personne ne se porte volontaire, et c'est bien là toute la difficulté de la question. Il est vrai qu'Anne Krueger est sur le départ. Peut-être est-ce la raison d'une prise de position qui va irriter plus d'un gouvernement... lire la suite
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6 juin 2006
Le populisme contre le développement
La décision bolivienne de nationaliser les industries pétrolières et gazières va entraîner de lourdes pertes pour le Brésil. Elle montre aussi que le populisme et les ruptures de contrat restent en Amérique latine une manière facile de botter en touche pour justifier le refus des réformes. Les pays de la région ont une tendance chronique à utiliser leurs ressources naturelles pour atteindre des objectifs politiques. lire la suite
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15 mai 2006
Sécurité énergétique : l'enjeu latino-américain
Nous assistons aujourd’hui à une évolution dans l’équilibre des pouvoirs entre pays producteurs et pays consommateurs, mais aussi entre gouvernements et compagnies pétrolières. L'entrée de grands acteurs émergents dans les marchés mondiaux de pétrole intensifie d’autant plus la compétition que certains d’entre eux tentent de mettre leurs réserves sous clé. Les prises de contrôle par les Etats vont croissant, et les conditions d'accès aux ressources se resserrent. Les compagnies et les institutions internationales n’ont pas donné de réponse satisfaisante à cette situation, et certains acteurs ont fait preuve de maladresse, voire d’arrogance. Il serait plus sage et plus constructif d’explorer de nouveaux modes de partenariat permettant d’accompagner l’évolution d’un type de relation aujourd’hui en fin de cycle. lire la suite
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7 mai 2006
Iran : ce que peut encore faire l'Europe
Depuis la rupture par Téhéran des accords nucléaires euro-iraniens en août 2005, la République islamique progresse rapidement dans ce qui ressemble dorénavant à un « crash programme » de maîtrise du cycle du combustible, pouvant déboucher sur des applications militaires. Le démarrage d'une première « cascade » de 164 centrifugeuses en mars a débouché dès la fin avril sur un enrichissement de 4,6 % d’uranium 235, soit la limite supérieure des applications électronucléaires. Avec l'intention proclamée de l'Iran d’aligner plusieurs milliers de centrifugeuses au tournant de 2006-2007 et l'annonce de la disponibilité de centrifugeuses dites P-2 (quatre fois plus productives que l'actuel modèle), l'Iran pourrait disposer de quoi fabriquer plusieurs armes nucléaires avant même la fin du mandat du président Bush en janvier 2009. lire la suite
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7 mai 2006
L'Iran manipule-t-il le monde chiite ?
La nomination de Jawad al-Maliki au poste de Premier ministre du gouvernement irakien a relancé le débat sur les liens entre l'Iran et les nouveaux dirigeants de l'Irak. Ces derniers sont en effet pour beaucoup membres de partis islamistes chiites longtemps patronnés (Daawa), voire directement créés (ASRII, l'Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak) par la République islamique d'Iran. Malgré sa réputation de « dur », Jawad al-Maliki satisfait – dit-on – les Américains, les Kurdes et les sunnites parce qu'il appartient à une branche de Daawa qui a pris ses distances avec le régime iranien dès le début des années 1980. C'est ce qui explique qu'il ait passé la majeure partie de ses années d'exil en Syrie. Il faut le noter cependant, son prédécesseur Ibrahim al-Jaafari était également issu de cette branche. Dès lors, rien ne permet de d'affirmer que le prochain gouvernement irakien sera moins sensible aux instrumentalisations iraniennes que le précédent. lire la suite
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25 avril 2006
Oui à l'expérimentation, mais pas dans n'importe quelles conditions
Les expérimentations peuvent fournir des renseignements très utiles aux décideurs. Quand elles sont bien conçues, elles sont aux prises avec le difficile problème de la sélection, que doivent affronter toutes les évaluations empiriques. Ce problème survient quand nous ne pouvons pas observer tous les facteurs qui déterminent la participation à un programme particulier. Il faut alors se demander pourquoi cet ensemble particulier d'individus a participé au programme. Était-ce parce que les participants en tiraient un profit particulier ? Ou parce que le marché du travail leur offrait peu d'opportunités ? Les expériences résolvent partiellement ce problème en n'autorisant l'accès à un programme qu'à des individus qui l'ont souhaité. Après quoi, nous pouvons observer à qui il a vraiment bénéficié. lire la suite
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22 avril 2006
L'incroyable M. Lassalle
Le groupe japonais Toyo Aluminium est revenu le vendredi 14 avril sur sa volonté d'extension de son usine Toyal hors de la circonscription du député UDF des Pyrénées Atlantiques, Jean Lassalle, qui met ainsi fin à 31 jours de grève de la faim. Ce fait divers, repris par la plupart des médias, mais surtout mis en avant par le gouvernement et les décideurs publics locaux, est révélateur de la confusion qui règne en France sur les mutations économiques en cours. lire la suite
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8 avril 2006
Pour les marchés financiers l'Europe n'est plus un espace pertinent
Nombreux étaient ceux qui pensaient que l'introduction de l'euro avait sonné le glas des marchés nationaux en Europe, et obligerait à organiser les structures du marché des capitaux à l'échelle du continent. Mais l'offre du Nasdaq sur le London Stock Exchange nous ramène à une nouvelle réalité : celle d'un marché financier qui a déjà dépassé l'étape européenne pour devenir résolument transatlantique. Le retrait de la proposition américaine le 30 mars n'y change rien : l'important, c'est qu'une telle offre est devenue tout à fait envisageable. lire la suite
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20 mars 2006
OMC : en cas d’échec, y a-t-il un plan B ?
Le cycle de négociations multilatérales engagé à Doha, plus connu comme le « Cycle du développement », est à un stade critique. La date butoir pour s’entendre sur le minimum syndical – les coefficients des formules utilisées, les exceptions, une relance des discussions dans les services – est fin avril. Pourquoi une telle hâte alors que le sommet de Hongkong de décembre dernier avait laissé des pans entiers de la négociation dans l’ombre ? La raison est simple : la fenêtre de négociations pour les autorités américaines se refermera à la fin de l’année ; ensuite, il faudra redemander un mandat du Congrès, et ce dernier ne sera pas trop enclin à le donner. L’économie américaine se désindustrialise à toute allure, il n’y a plus d’adjectifs pour qualifier le déficit courant. Il sera difficile d’expliquer les bienfaits de la mondialisation à des sénateurs voyant les dollars accumulés en Chine rôder autour des entreprises américaines. Le doute s’installe à tous les niveaux : après le Nobel Paul Samuelson, père de la théorie moderne de la spécialisation des pays et parangon du libre-échange, ayant avancé que les délocalisations pouvaient appauvrir l’Amérique, Paul Krugman stigmatise la politique du Président Bush accusé de « ne s’intéresser qu’aux riches et aux plus riches », et incapable d’empathie à l’égard du cœur de la société américaine frappée par les effets d’une « concurrence indienne ». lire la suite