• 28 novembre 2007

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Deux discours, deux langues, deux façons de penser, deux publics différents : un combat s'annonce-t-il sur l'avenir de l'Europe ? Le discours prononcé le 15 novembre à Bruges par le secrétaire britannique aux Affaires étrangères David Miliband et celui du président Sarkozy deux jours avant pourraient difficilement être plus différents dans le ton, le style et le vocabulaire. Chacun, clairement, avait l'autre en ligne de mire. Tous deux commencent avec un rappel historique : la raison d'être de l'UE fut toujours de dépasser un passé fratricide en s'unissant autour des valeurs communes (Miliband) et de la quête d'une destinée commune (Sarkozy). La destinée implique un projet politique, les valeurs des procédures communes. Ce n'est pas la même chose.

  • 26 novembre 2007

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Dans les changements continuels de l’économie mondiale, il y a au moins une constante : le mécontentement suscité par l’euro. Au début de la décennie, le principal motif de plainte était que l’euro était trop faible pour des économies en plein essor comme l’Irlande. Désormais, il est trop fort pour les pays comme l’Italie, qui ont un problème de croissance. Il est clair que la source du problème actuel est externe. Elle est liée à la chute du dollar, qui traduit une combinaison de problèmes économiques et financiers aux Etats-Unis, et au fait que les autorités chinoises persistent à indexer le renminbi sur le billet vert. Mais les récriminations ne cessent pas pour autant.

  • 23 novembre 2007

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Le problème central que pose le fonctionnement actuel de nos institutions est le suivant. Si l’on veut éviter la dérive présidentialiste, comment faut-il rééquilibrer les pouvoirs et clarifier les relations entre le président et son Premier ministre dans un régime où, selon la volonté de son fondateur « l’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu » et où, depuis l’instauration du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral en 2001, puis la victoire présidentielle et législative de Nicolas Sarkozy, et enfin sa pratique du pouvoir, la présidentialisation du régime s’est fortement accrue ? Comment prendre acte plus clairement de la primauté du président tout en renforçant les pouvoirs du Parlement et en encadrant ceux du président ?

  • 22 novembre 2007

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Le Conseil Constitutionnel vient de juger les statistiques dites « ethniques » non conformes à l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Prenons ce jugement au sérieux et réfléchissons à l’extension de son application à d’autres variables statistiques : celles portant sur le sexe des personnes.

  • 21 novembre 2007

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance.

  • 20 novembre 2007

    Mais qui est donc Hugo Chavez ?

    En visite à Paris, le président vénézuélien a fait la Une de la presse internationale pour sa récente altercation avec le Premier ministre et le roi d’Espagne qui lui lança le désormais célèbre "mais pourquoi tu ne la fermes pas". Qui est donc Chavez ? Que fait-il ? Que fera-t-il ?

  • 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 16 novembre 2007

    Réformer, mais avec qui ?

    Réformer, mais avec qui ?

    Derrière les mobilisations actuelles au sein de la SNCF, de la RATP ou d'EDF, se pose la question du rapport des syndicats aux évolutions de la société et aux réformes conjoncturelles ou de structure que celles-ci appellent. Le problème interpelle les grandes confédérations. Mais il interpelle aussi le pouvoir politique. Réformer, oui, mais avec qui ?

  • 15 novembre 2007

    Le bon usage de l'aide au commerce

    Le bon usage de l'aide au commerce

    « L'aide au commerce » n'est pas la solution miracle pour le développement et la mondialisation. Economistes et décideurs doivent regarder de plus près la conception spécifique de chaque mesure, évaluer son impact potentiel sur les termes de l’échange et considérer le couple spécifique donateur/bénéficiaire.

  • 13 novembre 2007

    La société de défiance: un mal français

    La société de défiance: un mal français

    La France est engagée dans un cercle vicieux dont les coûts économiques et sociaux sont considérables. Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés révèlent qu'ici plus qu'ailleurs, on se méfie de ses concitoyens. Les Français sont parmi les plus nombreux à n'avoir aucune confiance dans les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et la Justice. Ils sont également les plus rétifs à l'économie de marché.

  • 12 novembre 2007

    Le libéralisme est-il de gauche?

    Le libéralisme est-il de gauche?

    L'Europe continentale est engagée dans un débat passionné sur la poursuite de réformes favorables à l’économie de marché et à un plus grand libéralisme économique. Chacun sait ce que cela signifie :  compétition, flexibilité du marché du travail, libéralisation des services, baisse des impôts, privatisations. Le débat traditionnel est le suivant : ces réformes sont des réformes de droite, elles peuvent aboutir à plus d’efficacité – et peut-être même à plus de croissance économique – mais elles ont aussi tendance à augmenter les inégalités et à se faire au détriment des plus pauvres. Donc, et ici se fait jour l’argument classique des Européens «socialement compatissants», on ne peut avancer que très prudemment dans cette direction : les gouvernements doivent procéder soigneusement et se tenir prêts à faire marche arrière à n'importe quel point. Or, une bonne partie de ce raisonnement est fondamentalement fausse.

  • 9 novembre 2007

    1,70 dollars pour un euro ?

    1,70 dollars pour un euro ?

    La baisse régulière du dollar ces dernières années tourne aujourd’hui à la chute libre. Le catalyseur immédiat de cette accélération est l’impression croissante que la crise du crédit a mis la Réserve fédérale américaine le dos au mur et que, dans un contexte politique tendu, elle choisira plutôt de prendre des risques avec le dollar qu’avec l'activité économique. Bien sûr, une partie de cette dynamique est due à l'incertitude et à une grande défiance mutuelle au sein du secteur financier ; le temps devrait réduire cette incertitude, mais entretemps les investisseurs opportunistes – plus communément appelés spéculateurs –  passent leur temps à attendre une politique qui inverserait la tendance et ils croient aujourd’hui voir venir le temps de ce changement.

  • 8 novembre 2007

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Le Traité réformateur a donc été finalisé par la Conférence intergouvernementale. Il reste aux chefs d’Etat et de gouvernement à le signer à Bruxelles le 13 et 14 décembre prochain. Ce traité n’a rien de particulièrement excitant. Pour autant, il mérite d’être ratifié car il va permettre à l’Union à 27 de continuer sa progression, en espérant qu’elle retrouvera d’ici quelques années le souffle permettant de passer à une réforme plus ambitieuse.

  • 7 novembre 2007

    Le défi asiatique du développement durable

    Le défi asiatique du développement durable

    La phase actuelle de réchauffement climatique coïncide avec l’émergence économique et industrielle de vastes régions en développement. Il en découle une querelle autour de plusieurs malthusianismes. De la taille des populations en émergence naît une inquiétude dans les économies développées, et avec elle une vision antagonique de l’accès aux ressources. Légitimée par le maintien pour tous d’un environnement global, elle recouvre parfois une conception asymétrique des efforts de chaque nation. Ce sont les émergents qui perturbent le monde. A cette approche répond assez directement la position inverse : la défense d’un ambigu « droit au développement », souvent promue par les plus riches des pays concernés. Le risque majeur, dans un système de négociations articulées sur les relations internationales, est l’oubli de la nécessaire réflexion sur la réinvention du développement.

  • 6 novembre 2007

    TVA sociale : une grande assiette pour un plat réchauffé ?

    TVA sociale : une grande assiette pour un plat réchauffé ?

    Les gains attendus d’une substitution de la TVA aux cotisations sociales proviennent essentiellement à long terme comme à court terme du passage du financement de la protection sociale vers une plus large assiette. Mais l’assiette retenue est-elle réellement plus large ? A priori, la réponse semble être affirmative. En France, la masse salariale nette de cotisations sociales patronales, assiette des dites cotisations, s'élève à environ 660 Md€ alors que l'assiette théorique de la TVA est de l’ordre de 1025 Md€. En faisant abstraction de la réaction des assiettes fiscales à une modification des taux de prélèvement, une hausse d’un point de TVA pourrait ainsi permettre à court terme la baisse d’1,56 point du taux de cotisation. Mais plus large à court terme, l’assiette de la TVA l’est-elle aussi durablement à long terme?

  • 5 novembre 2007

    Les superstars européennes

    Les superstars européennes

    L’essentiel du débat public sur les questions de mondialisation – incluant la question de l’agenda de Lisbonne – raisonne en termes de secteurs perdants ou gagnants. En réalité, c’est au sein des secteurs qu’il faut chercher gagnants et perdants. Il faut s’intéresser aux entreprises, plutôt qu’aux secteurs, comme vient de le montrer un groupe de chercheurs européens travaillant conjointement sur des bases de données nationales d’entreprises dans leurs pays respectifs, dont la France.

  • 3 novembre 2007

    Les dragons du Web

    Les dragons du Web

    Les trésors amassés par l'humanité sont en passe d'être totalement numérisés. Des pans entiers de notre vie privée sont transférés en ligne. Or l'accès à ces informations est de fait organisé par un nombre très restreint de sociétés, le plus souvent américaines. Que risquons-nous à laisser ces dragons garder nos trésors ?

  • 2 novembre 2007

    Une astuce financière contre la pénurie de taxis

    Une astuce financière contre la pénurie de taxis

    Les chauffeurs de taxi ont su une nouvelle fois montrer leurs muscles et, foin des beaux projets, le gouvernement a reculé. On parlait cette fois d’introduire dans le projet de loi de finances 2008 une remise en cause de l’avantage fiscal des taxis en matière de TIPP. Quelques blocages de rue parisienne le 26 septembre ont suffi. Le mouvement a été d’autant plus suivi qu’il donnait l’occasion aux taxis d’envoyer un signal fort à tous ceux qui, de façon croissante, appellent à remettre en cause le système des licences (les « plaques » dans le jargon des taxis).

  • 31 octobre 2007

    Principe de précaution, le nombrilisme français

    Principe de précaution, le nombrilisme français

    La France a ouvert un débat sur le principe de précaution à la suite de l’ambition prêtée à la Commission présidée par M. Attali de remettre en cause ce principe tel qu'il est écrit dans la Charte de l'Environnement française. Le principe de précaution serait un frein à la croissance. Or dans les multiples voix qui se sont prononcées sur le sujet, bien peu ont relevé une évidence : le principe de précaution n’a pas été découvert par le génie français mais est depuis près de quinze ans un des piliers du droit européen de l’environnement.

  • 29 octobre 2007

    L’affaire de la monnaie chinoise

    L’affaire de la monnaie chinoise

    La controverse monétaire entre la Chine et le G7 s’amplifie. Le 8 octobre, les ministres des Finances de la zone euro se sont rapprochés de la position américaine et ont annoncé l’envoi d’une mission à Beijing en vue de faire pression pour une réévaluation du renminbi. Le 19 octobre, le Groupe des Sept, montrant du doigt la Chine, a souligné qu'elle devait « permettre une appréciation accélérée de son taux de change réel ». Parallèlement, pas moins de trois propositions de loi sont en discussion au Congrès américain. Si elles sont adoptées, ces lois donneront instruction à l’administration américaine d’être plus agressive, d’enrôler le Fonds monétaire international dans son offensive, et d’entamer une action contre la Chine à l’Organisation mondiale du commerce.