• 9 novembre 2010

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    À l’approche du sommet de Séoul, le Secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a récemment proposé que les pays du G20 « mettent en œuvre des politiques en accord avec la réduction des déséquilibres externes en-dessous d'un certain pourcentage du PIB » (il envisageait 4%). Les pays qui enregistrent des déficits persistants devraient stimuler l'épargne, et les pays en excédent persistant « stimuler les sources internes de croissance et soutenir la demande mondiale ». Le Fonds monétaire international serait chargé d'évaluer les efforts, de suivre les progrès en direction des objectifs fixés, et de vérifier la cohérence de l'ensemble.

  • 5 octobre 2010

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La « guerre des devises » évoquée par le ministre des Finances brésilien présente des dangers énormes pour le commerce mondial et les systèmes financiers. Peut-on l’éviter ? Oui, si les États-Unis, le Japon et l’Union européenne s'engagent ensemble dans une politique d’assouplissement quantitatif, de façon à ce que chacune des trois grandes économies puisse exporter davantage vers les autres. Pour les marchés émergents, le risque réside dans l'inflation, la formation de bulles, et la tentation de prendre des mesures de rétorsion. Pour protéger leurs secteurs clés, ils devraient encourager la demande intérieure de produits manufacturés.

  • 21 septembre 2010

    Commerce ou environnement, il faut choisir ?

    Commerce ou environnement, il faut choisir ?

    Est-il vraiment dans l’intérêt de l’Europe de provoquer une guerre commerciale sur le changement climatique ? Certains le pensent : Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont récemment proposé aux autres dirigeants européens d’imposer des tarifs aux pays qui ne vont pas aussi loin que l'UE dans la réduction de leurs émissions. Mais c’est une politique à courte vue. Si elle était mise en œuvre, non seulement elle nuirait à une économie européenne très dépendante de ses importations de biens intermédiaires, mais elle limiterait sa capacité à réduire efficacement et à coût raisonnable ses émissions de CO2.

  • 1 juillet 2010

    Pourquoi la dette américaine est-elle volatile ?

    Pourquoi la dette américaine est-elle volatile ?

    Les Etats-Unis ont emprunté 6500 milliards de dollars au reste du monde depuis le début des années 1990, dont 4500 milliards sur les seules huit dernières années. Pourtant, emprunter ne conduit pas forcément à s’endetter.

  • 28 juin 2010

    Le feuilleton de la monnaie chinoise

    Le feuilleton de la monnaie chinoise

    La Chine est-elle sur le point d’assouplir sa politique de change ? Depuis l’été 2008, la banque centrale chinoise a maintenu la valeur du yuan par rapport au dollar américain. Cela lui a valu de vertes critiques allant crescendo de la part du Congrès américain et de plusieurs économistes.

  • 17 juin 2010

    L’Europe déclassée ?

    L’Europe déclassée ?

    Qui se souvient qu’en 2007, sur une initiative française, un groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe a été mis en place ? Présidé par Felipe González, le « groupe des sages » a rendu son rapport au Conseil européen du 17 juin. On comprend que les priorités du moment invitent plus à chercher des parades aux attaques des marchés qu’à envisager le futur lointain de l’Union. Mais cette réflexion à un horizon de vingt ans est capitale à plus d’un titre. D’abord parce que le soulagement qui a pu accompagner l’adoption du Traité de Lisbonne pose la question de l’après-Lisbonne : quel est le nouvel horizon que l’Europe se donne à moyen terme ?

  • 16 avril 2010

    La Chine a-t-elle manipulé sa monnaie ?

    La Chine a-t-elle manipulé sa monnaie ?

    Faire porter aux étrangers la responsabilité de nos problèmes est malheureusement une règle cardinale en politique, et même les plus ardents internationalistes y souscrivent. Après sept ans d'une frénésie de consommation aux États-Unis, attestée par un taux négatif d’épargne des ménages, un effet de levier excessif, des niveaux d’emploi historiquement élevés et des déficits extérieurs record, les commentateurs de la plus grand économie du monde ne veulent pas admettre ce que tous les modèle macroéconomiques indiquent pourtant de façon flagrante – que les politiques fiscales et monétaires des États-Unis étaient trop accommodantes.

  • 12 mars 2010

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    L’euro est passé de 1,51 dollar le 25 novembre 2009 à 1,35 dollar le 23 février dernier, soit une dépréciation de 10%. Faut-il s’en réjouir ? Pas si sûr. La sortie de crise récente a montré que les mouvements de change pouvaient être pénalisants pour la zone euro. Alors que les moteurs asiatiques ont rapidement soutenu la demande mondiale début 2009, ils ont peu bénéficié à la zone euro, peut-être en partie parce que sur la même période la zone euro souffrait des effets de la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro (le dollar s’est déprécié de près de 20% entre l’automne 2008 et la fin 2009). Si cela est vrai, à l’inverse, la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro devrait donc être bénéfique pour les échanges de la zone euro. 

  • 9 février 2010

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Soyons clairs. Si le Turkménistan n’avait pas de gaz personne ne s’y intéresserait. Mais précisément parce qu’il en recèle beaucoup, il fait l’objet de convoitises de la part de trois acteurs majeurs : la Russie, l'Europe et la Chine.

  • 31 janvier 2010

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    La contrefaçon a mauvaise presse : travail volé, marques pillées, insécurité sur les produits, notamment pharmaceutiques… La perte d’emploi pour l’économie française notamment est importante, et ce au profit des pirates, le plus souvent venus de Chine. Mais les choses sont-elles aussi simples ? N’y aurait-il pas aussi des effets bénéfiques de la contrefaçon ?

  • 19 janvier 2010

    L’Europe victime du dollar faible ?

    L’Europe victime du dollar faible ?

    Le dollar a bien perdu de sa superbe lors de la décennie écoulée : s’il fallait 1,07 euros environ pour acheter un dollar en 2001, le billet vert est aujourd’hui accessible pour seulement 70 centimes. Les Etats-Unis trichent-ils en dépréciant leur monnaie pour sortir plus vite de la crise au détriment du reste du monde ?

  • 12 janvier 2010

    Ukraine: le remède chinois ?

    Ukraine: le remède chinois ?

    L’Ukraine fait figure d’ « homme malade de l’Europe ». Au sens littéral, c’est le pays qui a été le plus touché par l’épidémie de grippe A, avec plus de 300 victimes. Économiquement, elle n’est pas en meilleure santé : c’est bien d’un effondrement qu’il faut parler puisque le PIB a chuté de 18%, du fait de la chute de l’activité industrielle et des exportations d’acier, ainsi que des vulnérabilités du secteur financier. C’est dans ce contexte peu réjouissant que l’Ukraine se prépare à vivre des élections présidentielles. Si le précédent scrutin en 2004 avait donné lieu à une forte mobilisation des Ukrainiens, connue sous le nom de « Révolution orange », l’humeur du moment est donc nettement plus morose.

  • 1 octobre 2009

    Faut-il conclure le cycle de Doha ?

    Faut-il conclure le cycle de Doha ?

    Il y a quelques mois beaucoup d’observateurs s’inquiétaient du risque de protectionnisme. Dans le contexte de crise économique mondial depuis octobre 2008, chaque gouvernement serait tenté de recourir à l’arme protectionniste, quitte à pénaliser ses voisins. L’interdépendance des économies pourrait alors conduire à une série de représailles et de contre-représailles, nuisible au bout du compte à l’économie mondiale et à chacune de ses composantes. Aujourd’hui il apparaît que le commerce mondial reprend doucement et que le recours au protectionnisme n’a finalement pas eu lieu de manière significative. Les États ont essayé de réagir à la crise en privilégiant la coopération commerciale au repli protectionniste. Faut-il alors soutenir une conclusion du Doha Round, cycle de négociations commerciales multilatérales organisé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et qui impliquerait une nouvelle libéralisation multilatérale du commerce ?

  • 25 septembre 2009

    Y a-t-il un risque protectionniste ?

    Y a-t-il un risque protectionniste ?

    Le rendez-vous de Pittsburgh et la réunion ministérielle de l’OMC fin décembre sont l’occasion pour les décideurs de se pencher sur un dossier en déclin dans la hiérarchie politique actuelle. La menace d’une recrudescence abrupte du protectionnisme écartée, l’espoir d’une avance rapide de la libéralisation multilatérale enterré, le plus probable est que les gouvernements tergiverseront. Une voie possible serait d’améliorer les mécanismes de transparence qui relèvent de la seule responsabilité de chaque pays.

  • 5 juin 2009

    Pourquoi le protectionnisme n'est pas la solution

    Le Centre d'études européennes de Sciences-Po organisait avec Telos le 19 mai une conférence-débat autour de Pascal Lamy, Directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce sur le thème : Face à la crise : pourquoi le protectionnisme n'est pas la solution ? Extrait 1 : Extrait 2 :

  • 14 avril 2009

    Le monde après le G20

    Le monde après le G20

    Si l’on attendait du sommet de Londres qu’il mette fin à la crise par de mâles décisions qui auraient tout à la fois restauré la confiance, puni les coupables, et établi les règles de fonctionnement d’un nouveau monde, on peut être déçu. En revanche, si l’on était resté sur le pâle résultat du précédent sommet, animé de bonnes intentions, mais pauvre en décisions concrètes, on est agréablement surpris. Laissant de côté leurs désaccords, les dirigeants du G20 ont concentré leur tir sur les points de rupture de l’économie mondiale : les pays présentant de forts risques de crise de balance des paiements, et le financement du commerce mondial. Ils ont voté leur confiance aux institutions de Bretton Woods et leur ont donné une nouvelle légitimité. Ce faisant, ils ont augmenté la probabilité d’une sortie de récession dans les 12 mois à venir, et réduit celle d’un enlisement déflationniste.

  • 25 mars 2009

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    Faut-il craindre un retour du protectionnisme ? En 1929, la Ligue des Nations, comme le G20 aujourd’hui, avait appelé à adopter une trêve tarifaire pour les deux ou trois ans à venir. L’histoire montre que ce type de déclarations n’engage personne, y compris ceux qui les font. En attendant, il est normal de rester vigilant mais il ne faut pas décrier un protectionniste aujourd’hui chimérique, au risque de perdre toute pertinence dans les débats à venir. Comme nous l’enseigne Esope, à trop crier au loup, on en voit le museau.

  • 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 4 février 2009

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Si la crise actuelle évolue vers un désastre comparable à la Grande Dépression, ce sera probablement du fait d'un manque de coopération entre les grandes économies. L'histoire de l'économie mondiale moderne et de son effondrement dans les années 1930 montre que les principales puissances doivent travailler ensemble si elles veulent maintenir un ordre économique international intégré. Mais les États ne sont capables de faire les sacrifices nécessaires au soutien de la coopération internationale que si leur population manifeste un minimum de soutien politique en faveur d’une économie mondiale ouverte. Cela ne va pas de soi aujourd’hui.

  • 3 décembre 2008

    Trade as an international public good

    Trade as an international public good

    After seven years of negotiations, the World Trade Organization (WTO) mini-ministerial meeting held in Geneva last July did not manage to close the gap between delegations to reach a final agreement on the Doha round liberalization modalities. Conflicts still exist on several issues regarding the disciplines that both developed and developing countries should make. Traditional impact studies aim to assess the potential gains of Doha negotiations by comparing the consequences of the negotiation modalities to the status quo (baseline). Therefore, the cost of a failure of the negotiations is just an opportunity cost: the unrealized gains. However, this approach may underestimate the real losses associated with a failure of the DDA. Such a drastic event will make the business as usual assumption uncertain: the status quo is not a long-term perspective for trade policies.