• 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 4 février 2009

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Si la crise actuelle évolue vers un désastre comparable à la Grande Dépression, ce sera probablement du fait d'un manque de coopération entre les grandes économies. L'histoire de l'économie mondiale moderne et de son effondrement dans les années 1930 montre que les principales puissances doivent travailler ensemble si elles veulent maintenir un ordre économique international intégré. Mais les États ne sont capables de faire les sacrifices nécessaires au soutien de la coopération internationale que si leur population manifeste un minimum de soutien politique en faveur d’une économie mondiale ouverte. Cela ne va pas de soi aujourd’hui.

  • 3 décembre 2008

    Trade as an international public good

    Trade as an international public good

    After seven years of negotiations, the World Trade Organization (WTO) mini-ministerial meeting held in Geneva last July did not manage to close the gap between delegations to reach a final agreement on the Doha round liberalization modalities. Conflicts still exist on several issues regarding the disciplines that both developed and developing countries should make. Traditional impact studies aim to assess the potential gains of Doha negotiations by comparing the consequences of the negotiation modalities to the status quo (baseline). Therefore, the cost of a failure of the negotiations is just an opportunity cost: the unrealized gains. However, this approach may underestimate the real losses associated with a failure of the DDA. Such a drastic event will make the business as usual assumption uncertain: the status quo is not a long-term perspective for trade policies.

  • 14 novembre 2008

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Bretton Woods ou pas, l’enjeu de la réunion du G20 qui s’ouvre le 15 novembre est bien celui du multilatéralisme financier. Normes comptables, agences de notation, paradis fiscaux et réglementaires, coordination des superviseurs, marchés dérivés, hedge funds, codes de conduite, les sujets ne manquent pas. L’idée est de s’entendre sur quelques principes qui, espère-t-on, éloigneront le spectre d’une nouvelle crise financière à grande échelle. En admettant que les vingt grandes nations (ou tout autre nombre compris entre sept et vingt) s’entendent sur un « plus petit commun dénominateur » de la régulation, qui sera chargé de superviser les superviseurs nationaux ? Cette question n’est pas posée clairement aujourd’hui parce que la définition de règles communes paraît déjà un objectif extrêmement ambitieux. Il n’existe pas aujourd’hui d’institution pouvant jouer un rôle d’arbitre de la finance internationale, mais un tel arbitre existe bel et bien dans le domaine commercial.

  • 26 septembre 2008

    Les nouvelles stratégies de l'OMC

    Les nouvelles stratégies de l'OMC

    Le cycle de négociations commerciales mené sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) semble dans l’impasse. En témoigne l’échec partiel de la réunion de Genève tenue du 21 au 27 juillet 2008. Une question peu traitée et pourtant essentielle porte sur l’aspect stratégique de ces négociations.

  • 24 septembre 2008

    Export : pourquoi les Français perdent la main

    Export : pourquoi les Français perdent la main

    Pour parler des performances commerciales de la France, fallait-il comparer avec l'Allemagne, comme nous venons de le faire dans un rapport du Conseil d’Analyse Economique ? Les deux pays, qui partagent la même monnaie, ne sont plus soumis à la contrainte extérieure qui prévalait avant l’introduction de l’euro. La France et l’Allemagne ne se sont vu appliquer ni les mêmes politiques (macro-économiques, marché du travail), ni les mêmes stratégies d’entreprises. Et surtout le résultat de ces choix en matière de croissance économique n’a finalement été en défaveur de la France que sur la toute fin de période. Il n’empêche, les performances exportatrices comparées sont un bon miroir des capacités et stratégies d'adaptations des deux pays aux conditions renouvelées de la concurrence mondiale. Par ailleurs, le caractère frontal de la concurrence que se livrent souvent les entreprises françaises et allemandes font que les parts de marché perdues par les unes sont souvent gagnées par les autres.

  • 10 juillet 2008

    OMC : déblocage en vue ?

    OMC : déblocage  en vue ?

    Près de sept ans après le lancement du cycle de négociations commerciales multilatérales dit « du développement » à Doha en novembre 2001, les ministres des pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) vont se retrouver à nouveau le 21 juillet pour tenter de s’entendre sur une formule de libéralisation qui devra convaincre les 152 pays membres de l’organisation.

  • 12 juin 2008

    L’or noir des Kazakhs

    L’or noir des Kazakhs

    Pour des raisons de politique énergétique l’Union Européenne cherche à accroître sa présence en Asie centrale. Mais il n’est pas sûr que Bruxelles ait bien saisi les enjeux liés à l’intégration du Kazakhstan dans l’économie mondiale. Quelles stratégies l'UE peut-elle mettre en œuvre ?

  • 10 juin 2008

    Agriculture: provocation américaine

    Agriculture: provocation américaine

    La nouvelle loi agricole des Etats-Unis, traditionnellement appelée « Farm Bill », crée de sérieux doutes quant à la volonté politique des responsables de ce pays de réguler les échanges agricoles mondiaux. Elle éloigne encore plus les chances de parvenir à un accord à l’OMC.

  • 14 mai 2008

    La mondialisation n’aime pas les boycotts

    La mondialisation n’aime pas les boycotts

    L’ordre de mobilisation a été donné aux internautes chinois : le boycott des produits français a commencé le 1er mai. Finis, au moins temporairement, les courses chez Carrefour, les voitures Peugeot et les sacs Vuitton. Les Français paieront les protestations qui ont émaillé le passage de la flamme olympique à Paris en avril, et en particulier le mauvais traitement infligé à l’athlète handicapée Jin Jing, devenue une héroïne nationale. Mais quels seront les effets de ce boycott ?

  • 13 mai 2008

    Prix agricoles : qui perd, qui gagne?

    Prix agricoles : qui perd, qui gagne?

    La hausse des prix alimentaires pose des problèmes aux plus pauvres, mais elle peut bénéficier aux petits producteurs agricoles. En même temps, la volatilité des cours n’est bonne pour personne. Les plus pauvres ont besoin d’une assurance contre la variation des prix.

  • 21 avril 2008

    Les biocarburants sont-ils coupables ?

    Les biocarburants sont-ils coupables ?

    La croissance des prix des produits agricoles de base est un véritable motif d’inquiétude pour les pays en développement. L’indice des prix alimentaires de la FAO a crû de presque 40% en 2007, et encore de 50% sur les trois premiers mois de 2008. Le développement de la filière des biocarburants est-il responsable de la montée des prix alimentaires, et donc des « émeutes de la faim » ? Rien n’est moins sûr car il n’y a pas un seul facteur à l’origine de la flambée des prix agricoles.

  • 17 mars 2008

    Pourquoi la géographie compte toujours

    Pourquoi la géographie compte toujours

    On pense parfois que la dématérialisation des économies permet de dépasser les barrières érigées par la distance géographique jusqu’à rendre insignifiant son impact sur l’économie. Mais cette hypothèse de sens commun n’est pas prouvée.

  • 20 février 2008

    OMC : la percée Falconer

    OMC : la percée Falconer

    Parmi les sujets qui fâchent à l’OMC et qui expliquent le blocage des négociations figure la question de ce que les spécialistes appellent l’accès au marché, c’est-à-dire la réduction des barrières tarifaires sur les produits importés. La seconde proposition Falconer, mise sur la table le 8 février dernier, offre des solutions nouvelles pour débloquer la négociation.

  • 9 décembre 2007

    Commerce mondial : pourquoi l'Afrique est-elle marginalisée ?

    Commerce mondial : pourquoi l'Afrique est-elle marginalisée ?

    Au moment où s'ouvre le sommet Europe-Afrique de Lisbonne  il est opportun de s'interroger sur  la capacité de l'Afrique à tirer son épingle du jeu dans le commerce mondial. Dans le débat sur les mérites respectifs de l'aide et du commerce, ceux qui considèrent que l'aide est inefficace soutiennent en effet que les perspectives africaines en matière de commerce sont réelles ; ou en tout cas qu'elles pourraient être améliorées en jouant sur l'accès au marché, principalement via des préférences discriminatoires vis-à-vis du reste du monde.

  • 30 novembre 2007

    Des Américaines à Paris

    Des Américaines à Paris

    Le voyage de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, ponctué par un discours devant le Congrès, visait bien sûr à réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais les arrière-pensées économiques n’auront échappé à personne : il convient à tout prix d’éviter que les entreprises américaines se désintéressent de la France. Il faut donc s’employer à les rassurer sur l’orientation générale et le rythme des réformes : « Je veux mettre la France en situation, dans le respect de son identité si singulière, de gagner toutes les batailles de la mondialisation. ». Place aux chiffres.

  • 15 novembre 2007

    Le bon usage de l'aide au commerce

    Le bon usage de l'aide au commerce

    « L'aide au commerce » n'est pas la solution miracle pour le développement et la mondialisation. Economistes et décideurs doivent regarder de plus près la conception spécifique de chaque mesure, évaluer son impact potentiel sur les termes de l’échange et considérer le couple spécifique donateur/bénéficiaire.

  • 7 novembre 2007

    Le défi asiatique du développement durable

    Le défi asiatique du développement durable

    La phase actuelle de réchauffement climatique coïncide avec l’émergence économique et industrielle de vastes régions en développement. Il en découle une querelle autour de plusieurs malthusianismes. De la taille des populations en émergence naît une inquiétude dans les économies développées, et avec elle une vision antagonique de l’accès aux ressources. Légitimée par le maintien pour tous d’un environnement global, elle recouvre parfois une conception asymétrique des efforts de chaque nation. Ce sont les émergents qui perturbent le monde. A cette approche répond assez directement la position inverse : la défense d’un ambigu « droit au développement », souvent promue par les plus riches des pays concernés. Le risque majeur, dans un système de négociations articulées sur les relations internationales, est l’oubli de la nécessaire réflexion sur la réinvention du développement.

  • 5 novembre 2007

    Les superstars européennes

    Les superstars européennes

    L’essentiel du débat public sur les questions de mondialisation – incluant la question de l’agenda de Lisbonne – raisonne en termes de secteurs perdants ou gagnants. En réalité, c’est au sein des secteurs qu’il faut chercher gagnants et perdants. Il faut s’intéresser aux entreprises, plutôt qu’aux secteurs, comme vient de le montrer un groupe de chercheurs européens travaillant conjointement sur des bases de données nationales d’entreprises dans leurs pays respectifs, dont la France.

  • 25 octobre 2007

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    En vertu des accords de Cotonou signés en 2000 et ayant permis à l’Union européenne et aux pays Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP) d’obtenir une clause d’exemption temporaire des règles de l’OMC en 2001, l’Union et les ACP sont tenus de conclure un accord de libre-échange d’ici le 31 décembre. Jusqu’à la fin de l’année, le régime douanier préférentiel accordé par l’UE aux ACP peut donc rester discriminatoire, contrairement aux règles multilatérales. Un pays aussi pauvre ou plus pauvre qu’un ACP n’a pas droit aux mêmes conditions d’accès au marché européen simplement parce qu’il n’est pas un ACP. Cela laisse quand même beaucoup de pauvres en dehors du dispositif de Cotonou (succédant aux accords de Lomé) censé promouvoir le développement. Et ceci même si deux dispositifs parallèles existent, le Système de préférences généralisé (SGP) et l’accord Tout sauf les armes (TSA) ouvert aux seuls Pays les moins avancés (PMAs).