Charles Wyplosz edit

Professeur d'économie, Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève) Site personnel de l'auteur Écrivez à Charles Wyplosz
  • 16 février 2015

    L’incontournable question des dettes publiques

    L’incontournable question des dettes publiques

    Le succès de Syriza a le mérite d’avoir brisé le pesant silence officiel sur la question des dettes publiques. La question ne pouvait pas être plus abordée que celle du sexe au temps de la reine Victoria: y penser toujours, n’en parler jamais.

  • 22 janvier 2015

    Lorsqu’il pleut des billets…

    Lorsqu’il pleut des billets…

    Dans un livre publié en 1969, Milton Friedman voulait démontrer que la création de monnaie permet à coup sûr de relancer l’économie et contrer, au besoin, le risque de déflation. Il décrivait un hélicoptère qui faisait pleuvoir des billets sur le bon peuple. Ainsi équipés, les consommateurs se devaient de dépenser ce don imprévu: la relance économique était donc assurée. Après des années de valse-hésitation, la BCE vient de se décider à pratiquer l’assouplissement quantitatif en espérant que ça marche aussi bien que la monnaie-hélicoptère. Or rien n'est moins sûr.

  • 8 novembre 2013

    La lente dégringolade de la France

    La lente dégringolade de la France

    Et voilà, la note de la France par Standard & Poors a été dégradée. Un coup de canif sous Sarkozy, un coup de canif sous Hollande. À chaque fois, l’explication est la même : pas de croissance suffisante en vue, pas de réformes sérieuses en cours.

  • 16 septembre 2013

    La crise, c’est fini?

    La crise, c’est fini?

    Le président l’avait annoncé, la croissance est revenue. Si c’était vrai ! Un mois ou deux de bons chiffres – plus précisément, de chiffres moins catastrophiques – ne signalent pas une reprise économique. Il est très prématuré d’annoncer la victoire. Il est toujours aussi crucial d’arrêter le jeu de massacre de l’austérité. La situation est loin d’être claire.

  • 1 juillet 2013

    Le nœud se resserre

    Le nœud se resserre

    Depuis une trentaine d’années, dans un bel élan anti-anglo-saxon, la France rame à contre-courant. Alors que nos partenaires du nord réforment, nous défendons fièrement nos acquis sociaux. Alors que l’accent est mis chez nos partenaires performants sur un État plus modeste et plus efficace et sur le reflux des dépenses publiques, nous défendons notre fonction publique, la meilleure du monde paraît-il. Alors que partout les départs à la retraite sont décalés en proportion de l’allongement de l’espérance de vie, nous privilégions la qualité de la vie en réduisant le temps passé à travailler (des 35 heures aux sacro-saints 60 ans quelque peu écornés par des trompe-l’œil). Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais de refus de la logique économique toujours présentée comme la tyrannie des marchés. Alors, la France décline avec fierté.

  • 6 mai 2013

    La BCE peut plus mais pas tout…

    La BCE peut plus mais pas tout…

    La BCE vient de baisser ses taux. Mais le mouvement est modeste et les marges de manœuvre quasi inexistantes. Maintenant que la récession est installée en Europe, la BCE doit aller plus loin, bien plus loin.

  • 29 mars 2013

    Et si Hollande avait raison de ne rien faire ?

    Et si Hollande avait raison de ne rien faire ?

    L’interview de François Hollande s’est révélée intéressante. En matière économique au moins, il tâtonnait depuis son élection entre réalisme et fidélité à des promesses électorales étrangement déconnectées d’une situation économique plus inquiétante que jamais depuis 1945, en raison d’une dette publique à la limite du niveau qui déclenche une crise de première grandeur. Des tâtonnements, hélas, ne remplacent pas une stratégie. Près d’un an après l’élection, le Président sait-il maintenant où il va ? Il a décidé de ne rien faire en matière budgétaire. Curieusement, ce pourrait être une bonne idée.

  • 24 mars 2013

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Cela fait presque deux ans que l’on sait que Chypre se trouve dans une situation intenable. Malgré cela, la mise en œuvre du plan de sauvetage a été marquée par un extraordinaire degré d’improvisation. Les premières décisions ont été si manifestement inappropriées qu’il fallut immédiatement reprendre les discussions. Au passage, la crédibilité de la zone euro, déjà mal en point après tant d’erreurs précédentes, a encore baissé au point que la survie de l’euro devient de plus en plus menacée.

  • 26 février 2013

    Pour une rigueur sans austérité

    Pour une rigueur sans austérité

    Ce fut d’abord la Cour des Comptes  qui l’a dit : non, la France n’atteindra pas les 3% du PIB pour son déficit 2013. Puis ce fut le FMI. Maintenant c’est la Commission européenne qui annonce ses propres chiffres. Pourquoi l’objectif ne sera-t-il pas atteint ? On va nous dire que c’est parce que la croissance est moins rapide que prévu. C’est exact, mais cela soulève deux questions. Pourquoi la croissance est-t-elle si faible, voire négative ? Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu ? La réponse à la première question est : la politique d’austérité. La réponse à la seconde : la dénégation des effets contractionnistes de l’austérité.

  • 4 janvier 2013

    La compétitivité est aussi un business !

    La compétitivité est aussi un business !

    Cela ne se discute pas: la France ne tient pas le rythme international en matière de productivité internationale et son industrie s’étiole. Il est donc urgent de prendre les mesures qui s’imposent pour redresser la situation. Nous avons d’ailleurs un ministère entièrement consacré à cette tâche prioritaire. Et si tout ceci n’était qu’une vaste exagération ? Ces milliards gaspillés à résoudre un problème qui n’existe pas ne sont pas perdus pour tout le monde, bien sûr.

  • 21 novembre 2012

    La France est-elle vraiment l’homme malade de l’Europe ?

    La France est-elle vraiment l’homme malade de l’Europe ?

    L’hebdomadaire The Economist l’a dit, la presse et les milieux économiques allemands en débatent quotidiennement, le FMI s’en inquiète ouvertement. Après l’Espagne ce sera l’Italie, et après l’Italie c’est la France qui entrera en crise de la dette publique. Ce pourrait être alors la fin de l’euro, parce que la France, c’est trop gros, et parce que la France pourrait entraîner l’Allemagne si d’aventure elle essayait de sauver la France. Que penser de cette montée d’angoisse ?

  • 3 septembre 2012

    Un tunnel peut en cacher un autre

    Un tunnel peut en cacher un autre

    On savait bien que le plus difficile pour François Hollande n’était pas de se faire élire mais de prendre le pays en charge à un moment extraordinairement difficile sur le plan économique. Son silence sur ces questions durant la campagne pouvait soit être de la tactique politique, soit l’absence de plan stratégique. Quatre mois après son élection, il n’a pas encore articulé sa vision d’une crise qui ne cesse de s’aggraver dans la zone euro. En mettant bout à bout les petites phrases des uns et des autres, on sent le débat et, peut-être la direction dans laquelle Hollande semble se diriger, et ce n’est pas très rassurant.

  • 10 juillet 2012

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Le président Hollande a réussi un coup politique : transformer son acceptation du pacte budgétaire en succès domestique. Il a désormais la possibilité de sortir la France de l’ornière dans laquelle elle se trouvait lorsqu’il est arrivé à l’Élysée. Il reste à se préoccuper du contenu de la version française du pacte. La question est d’importance stratégique. Si la réponse est la bonne, la France peut échapper à la contagion et réduire sa dette.

  • 28 juin 2012

    Euro : regardons plutôt vers les Etats-Unis !

    Euro : regardons plutôt vers les Etats-Unis !

    A suivre les débats sur le sauvetage de l’euro, le choix serait entre plus d’Europe et la fin de la monnaie unique. Et bien, c’est inexact. En dehors du modèle allemand, il nous faut peut-être revisiter le modèle américain.

  • 20 juin 2012

    Hollande : comment gérer l’après Merkozy ?

    Hollande : comment gérer l’après Merkozy ?

    Avant même son élection, François Hollande a changé les termes du débat sur la crise de la zone euro. En remettant en cause les politiques d’austérité prônées par Merkozy, il tirait les conclusions d’un échec qui devenait tous les jours plus évident. Les difficultés commencent maintenant, sur les questions internes bien sûr, mais aussi sur la question européenne. Parce que la crise s’aggrave jour après jour, Hollande n’a pas le loisir de choisir son tempo. Il doit maintenant articuler un contre-projet susceptible de remettre l’Europe dans le bon sens, enfin, après deux années catastrophiques.

  • 18 mai 2012

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Une sortie de la Grèce de la zone euro n’a aucun sens, ni économique, ni politique. Et pourtant la probabilité qu’elle se produise s’accroît. Une telle catastrophe serait le résultat d’une suite insensée d’erreurs techniques par des dirigeants dépassés et incroyablement obnubilés par leurs intérêts étroits. Mais il n’est pas trop tard pour qu’ils se montrent à la hauteur d’un événement historique.

  • 23 avril 2012

    Bon courage, monsieur le futur président !

    Bon courage, monsieur le futur président !

    La campagne du premier tour n’a pas vraiment abordé les deux sujets les plus importants : la crise de la dette publique et le chômage. Sans aucun doute, il en ira de même pour la campagne du second tour. Mais François Hollande, dont la victoire semble assurée, va devoir méditer très précisément ce qu’il dit et, surtout ce qu’il va faire. Un petit tour des questions économiques critiques.

  • 6 mars 2012

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les économistes ont compris depuis longtemps que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu. Un sortant ne peut pas gagner quand le chômage est en train d’augmenter, c’est aussi simple que ça. Gordon Brown, Brian Cowen, José-Luis Zapatero, José Socrates l’ont découvert à leurs dépens. Il est stupéfiant que Sarkozy n’ait rien fait pour éviter ce piège entièrement prévisible. Ce n’est en fait que l’une des sept erreurs économiques majeures du quinquennat. Toutes révèlent une caractéristique du président sortant : sa conviction que le politique prime sur l’économique. Le volontarisme, érigé en règle de gouvernement, consiste à croire que tout problème économique a une solution purement politique. L’expérience, mille fois répétée, est que l’on ne viole pas impunément les principes économiques.

  • 9 février 2012

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Ceux qui aspirent à présider la France ne semblent pas avoir compris qu’ils vont devoir effectuer un virage historique à 180 degrés : l’ère des déficits budgétaires est terminée. Depuis 1974, bientôt quarante ans, aucun gouvernement n’a équilibré ses comptes. Le moyen d’échapper à la loi d’airain de la discipline budgétaire est de repousser les échéances en empruntant, mais le risque est, bien sûr, d’emprunter sans limite. C’est très joli de pester contre les agences de notation, de les qualifier d’anglo-saxonnes pour suggérer un complot ou une déviance psychiatrique. Mais la discipline budgétaire n’est pas une question de gauche ou de droite, et encore moins de volontarisme politique. Elle s’impose à tous et, un jour ou l’autre, il faut s’y mettre. Ce jour est arrivé, c’est le sens profond de la crise des dettes souveraines dans laquelle l’Europe se débat.

  • 8 janvier 2012

    Le modèle allemand est mité

    Le modèle allemand est mité

    Des deux côtés du Rhin, il est admis que, en ce qui concerne la discipline budgétaire, l’Allemagne est vertueuse et la France frivole. Cette vision a le mérite de conforter les préjugés ethniques qui servent de mode de raisonnement, mais elle a l’inconvénient de ne pas correspondre à la réalité. Si l’on classe les 27 pays de l’Union Européenne en fonction de la taille de leur dette publique (en pourcentage du PIB), l’Allemagne occupe la 8e position, juste derrière la Grande-Bretagne et la France, mais ces trois pays arrivent dans un mouchoir de poche. Ils sont effectivement ex æquo en 6e position. Depuis quarante ans, les dettes publiques de la France et de l’Allemagne ont considérablement augmenté et ont presque toujours été pratiquement égales. Contrairement aux préjugés ethniques, les Allemands parlent beaucoup de leur vertu et les Français s’autoflagellent.