Lionel Fontagné edit

Professeur à l'université de Paris 1 Site personnel de l'auteur Écrivez à Lionel Fontagné
  • 14 novembre 2008

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Bretton Woods ou pas, l’enjeu de la réunion du G20 qui s’ouvre le 15 novembre est bien celui du multilatéralisme financier. Normes comptables, agences de notation, paradis fiscaux et réglementaires, coordination des superviseurs, marchés dérivés, hedge funds, codes de conduite, les sujets ne manquent pas. L’idée est de s’entendre sur quelques principes qui, espère-t-on, éloigneront le spectre d’une nouvelle crise financière à grande échelle. En admettant que les vingt grandes nations (ou tout autre nombre compris entre sept et vingt) s’entendent sur un « plus petit commun dénominateur » de la régulation, qui sera chargé de superviser les superviseurs nationaux ? Cette question n’est pas posée clairement aujourd’hui parce que la définition de règles communes paraît déjà un objectif extrêmement ambitieux. Il n’existe pas aujourd’hui d’institution pouvant jouer un rôle d’arbitre de la finance internationale, mais un tel arbitre existe bel et bien dans le domaine commercial.

  • 11 octobre 2008

    Crise financière : qui va payer ?

    Crise financière : qui va payer ?

    Au plus fort de la tourmente financière, les gouvernements européens multiplient les annonces à plusieurs dizaines de milliards d'euros, voire plusieurs centaines de milliards dans le cas des garanties publiques des dépôts. Le Pacte de stabilité est mis en veilleuse et les règles européennes relatives aux aides publiques aux entreprises sont interprétées avec bienveillance par la Commission européenne. Aux Etats-Unis, le plan Paulson finalement adopté conduit à transférer à l'Etat fédéral un risque de 700 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent 150 milliards de baisses d'impôts. Mais d'où vient donc soudainement tout cet argent public, et qui paiera la note finale ?

  • 24 septembre 2008

    Export : pourquoi les Français perdent la main

    Export : pourquoi les Français perdent la main

    Pour parler des performances commerciales de la France, fallait-il comparer avec l'Allemagne, comme nous venons de le faire dans un rapport du Conseil d’Analyse Economique ? Les deux pays, qui partagent la même monnaie, ne sont plus soumis à la contrainte extérieure qui prévalait avant l’introduction de l’euro. La France et l’Allemagne ne se sont vu appliquer ni les mêmes politiques (macro-économiques, marché du travail), ni les mêmes stratégies d’entreprises. Et surtout le résultat de ces choix en matière de croissance économique n’a finalement été en défaveur de la France que sur la toute fin de période. Il n’empêche, les performances exportatrices comparées sont un bon miroir des capacités et stratégies d'adaptations des deux pays aux conditions renouvelées de la concurrence mondiale. Par ailleurs, le caractère frontal de la concurrence que se livrent souvent les entreprises françaises et allemandes font que les parts de marché perdues par les unes sont souvent gagnées par les autres.

  • 30 novembre 2007

    Des Américaines à Paris

    Des Américaines à Paris

    Le voyage de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, ponctué par un discours devant le Congrès, visait bien sûr à réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais les arrière-pensées économiques n’auront échappé à personne : il convient à tout prix d’éviter que les entreprises américaines se désintéressent de la France. Il faut donc s’employer à les rassurer sur l’orientation générale et le rythme des réformes : « Je veux mettre la France en situation, dans le respect de son identité si singulière, de gagner toutes les batailles de la mondialisation. ». Place aux chiffres.

  • 25 octobre 2007

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    En vertu des accords de Cotonou signés en 2000 et ayant permis à l’Union européenne et aux pays Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP) d’obtenir une clause d’exemption temporaire des règles de l’OMC en 2001, l’Union et les ACP sont tenus de conclure un accord de libre-échange d’ici le 31 décembre. Jusqu’à la fin de l’année, le régime douanier préférentiel accordé par l’UE aux ACP peut donc rester discriminatoire, contrairement aux règles multilatérales. Un pays aussi pauvre ou plus pauvre qu’un ACP n’a pas droit aux mêmes conditions d’accès au marché européen simplement parce qu’il n’est pas un ACP. Cela laisse quand même beaucoup de pauvres en dehors du dispositif de Cotonou (succédant aux accords de Lomé) censé promouvoir le développement. Et ceci même si deux dispositifs parallèles existent, le Système de préférences généralisé (SGP) et l’accord Tout sauf les armes (TSA) ouvert aux seuls Pays les moins avancés (PMAs).

  • 8 février 2007

    Commerce pas fort, la faute à Francfort ?

    Après 23 milliards en 2005, c'est un déficit annuel du commerce extérieur atteignant les 30 milliards d'euros qui sera annoncé vendredi 9 février. On ne va pas manquer à cette occasion de s'inquiéter à nouveau de compétitivité. Il y a là de bonnes et de mauvaises raisons. Les bonnes suggèrent une direction originale en matière de politiques publiques de promotion de la compétitivité. Mais commençons par les mauvaises.

  • 8 février 2007

    Commerce pas fort, la faute à Francfort ?

    Commerce pas fort, la faute à Francfort ?

    Après 23 milliards en 2005, c'est un déficit annuel du commerce extérieur atteignant les 30 milliards d'euros qui sera annoncé vendredi 9 février. On ne va pas manquer à cette occasion de s'inquiéter à nouveau de compétitivité. Il y a là de bonnes et de mauvaises raisons. Les bonnes suggèrent une direction originale en matière de politiques publiques de promotion de la compétitivité. Mais commençons par les mauvaises.

  • 11 janvier 2007

    Le conformisme des protectionnistes

    Le conformisme des protectionnistes

    La question du protectionnisme revient en force dans le débat public. Au-delà des effets de tribune, ce débat pose deux questions de fond méritant d’être examinées soigneusement.

  • 1 janvier 2007

    OMC: le steak argentin risque d'attendre encore un peu…

    OMC: le steak argentin risque d'attendre encore un peu…

    La reprise des négociations pour achever le Cycle de Doha ne passionne pas les foules. Les sujets sont techniques et l'hypothèse retenue par nombre de commentateurs est que le rideau a été tiré en juillet dernier. La victoire écrasante des Démocrates, comme la montée du sentiment protectionniste en Europe, confortent, en première analyse, ce désintérêt. Pourtant, Américains et Européens se disent convaincus qu'il faut aboutir, et il est probable que les Démocrates auront besoin de l’OMC pour tailler dans les subventions agricoles grevant le budget américain.

  • 5 juillet 2006

    La révolution fiscale est en marche

    Cet article est le premier d'une série de six que Telos consacre à la révolution fiscale en Europe. Madame Merkel n'y va pas par quatre chemins. Son ministre des Finances, Peter Steinbrück, vient en effet d'annoncer qu'il entrait dans la concurrence fiscale, avec la décision de baisser l'impôt sur les sociétés d'un quart dès 2008. A ceux qui critiqueront cette approche non-coopérative de la politique économique, s'ajoutant à celle de la déflation compétitive déjà engagée, il sera toujours facile de répondre que ce n'est pas la coalition en place qui a lancé le mouvement : l'Allemagne s'ajuste à l'évolution de son environnement.

  • 30 mai 2006

    WTO: the true cost of a non agreement

    For many commentators, the puzzling issue is no longer " how to save the Doha Development Round ", but " should we save the Round ? ". The departure of Rob Portman, the apparently irreconcilable positions, as well as the increasing concerns with regards to the usefulness of these negotiations, fuel a growing pessimism. Two options can be contemplated at this stage, after having missed the April deadline. The first option is to take advantage of the pressure associated with the forthcoming elections in Brazil, the U.S. or France, in order to conclude in emergency; the alternative is to miss this target, and to start a new process on the basis of new premises; the latter option would hardly put at risk a buoyant world trade. There is however a risk associated to such postponement recently suggested by Oxfam. There is a high probability of getting stuck in the sand, the delegations entering into a trench warfare where every lost centimetre is perceived as a major defeat.

  • 29 mai 2006

    Douce France

    La publication par Telos d'une enquête auprès d'un échantillon représentatif de députés confirme que pour une fraction de ceux-ci, majoritairement PS, la mondialisation profite d'abord aux multinationales et aux marchés financiers (1). La compréhension des difficultés de notre marché du travail est encore plus clivée : neuf députés PS sur dix expliquent la précarité par les politiques ultra-libérales ayant été menées, une réponse acceptée par seulement un député UMP sur cinquante.

  • 25 mai 2006

    OMC : contrairement à ce qui se dit un non accord ne serait pas une bonne chose

    Pour beaucoup d'observateurs, la question n'est plus "comment sauver le cycle de Doha", mais "faut-il sauver ce cycle" ? Le remplacement du négociateur américain Rob Portman, le caractère apparemment irréductible des positions, enfin les doutes croissants sur l'utilité même de l'exercice, nourrissent le pessimisme ambiant. Deux options sont ouvertes à ce stade, après le rendez-vous manqué de fin avril. Utiliser la pression que fait peser sur le calendrier la conjugaison des élections brésiliennes, américaines et bientôt françaises, pour boucler dans l'urgence avant l'automne, ou au contraire manquer cette fenêtre de tir et repartir sur des bases saines ; il en faudrait plus, après tout, pour stopper le commerce mondial.

  • 20 mars 2006

    OMC : en cas d’échec, y a-t-il un plan B ?

    Le cycle de négociations multilatérales engagé à Doha, plus connu comme le « Cycle du développement », est à un stade critique. La date butoir pour s’entendre sur le minimum syndical – les coefficients des formules utilisées, les exceptions, une relance des discussions dans les services – est fin avril. Pourquoi une telle hâte alors que le sommet de Hongkong de décembre dernier avait laissé des pans entiers de la négociation dans l’ombre ? La raison est simple : la fenêtre de négociations pour les autorités américaines se refermera à la fin de l’année ; ensuite, il faudra redemander un mandat du Congrès, et ce dernier ne sera pas trop enclin à le donner. L’économie américaine se désindustrialise à toute allure, il n’y a plus d’adjectifs pour qualifier le déficit courant. Il sera difficile d’expliquer les bienfaits de la mondialisation à des sénateurs voyant les dollars accumulés en Chine rôder autour des entreprises américaines. Le doute s’installe à tous les niveaux : après le Nobel Paul Samuelson, père de la théorie moderne de la spécialisation des pays et parangon du libre-échange, ayant avancé que les délocalisations pouvaient appauvrir l’Amérique, Paul Krugman stigmatise la politique du Président Bush accusé de « ne s’intéresser qu’aux riches et aux plus riches », et incapable d’empathie à l’égard du cœur de la société américaine frappée par les effets d’une « concurrence indienne ».

  • 24 décembre 2005

    Le Cycle de l'OMC : pourquoi pédale-t-on ?

    A présent que le Cycle a été remis sur ses roues à Hong Kong et que l'on s'est remis à pédaler, une question va inévitablement se poser : pourquoi pédale-t-on ?

  • 12 décembre 2005

    Hong Kong, le commerce et la morale

    Il n'y aura pas grand monde pour miser 100 euros sur le succès de la Conférence ministérielle OMC de Hong Kong, compte tenu des signaux envoyés ces dernières semaines par les protagonistes de ce grand marchandage. On peut toutefois miser le double, sans grand risque, sur un communiqué victorieux à l'issue de cette réunion, insistant sur des principes généraux, prenant éventuellement des engagements spécifiques au profit des pays pauvres, enfin listant les sujets non résolus.