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29 janvier 2013
Too big to fail : où en sommes-nous ?
C’est au moment où on a laissé une des banques dites « trop grosses pour faire faillite » mettre la clé sous la porte que la crise américaine des subprimes est devenue mondiale. Mais le « too-big-to-fail » est loin d'avoir disparu malgré les efforts de réforme de ces dernières années. Il est important d’en être conscient. Et ce verdict, pessimiste, n'est pas simplement le mien. C'est aussi celui du marché. lire la suite
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15 janvier 2013
Le bilan économique de Mario Monti
Un an après sa prise de fonction, la Présidence du Conseil publiait un propos d’étape privilégiant cinq mots : crédibilité, cohésion, responsabilité, légalité et perspective. La classe politique et la presse italienne et internationale ont marqué l’événement soit pour louer sans réserves les succès du professore, soit pour relativiser son bilan économique. Quelques jours après, le parti fondé par Silvio Berlusconi mettait en cause la majorité. Son leader Angelino Alfano fustigeait la récession, le chômage, l’augmentation de la fiscalité, la réduction des dépenses publiques et la croissance de la dette… la conjonction de ces reproches ayant eu pour effet d’exaspérer le chef du gouvernement qui répliqua par l’annonce imprévue de sa démission. lire la suite
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4 janvier 2013
La compétitivité est aussi un business !
Cela ne se discute pas: la France ne tient pas le rythme international en matière de productivité internationale et son industrie s’étiole. Il est donc urgent de prendre les mesures qui s’imposent pour redresser la situation. Nous avons d’ailleurs un ministère entièrement consacré à cette tâche prioritaire. Et si tout ceci n’était qu’une vaste exagération ? Ces milliards gaspillés à résoudre un problème qui n’existe pas ne sont pas perdus pour tout le monde, bien sûr. lire la suite
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18 décembre 2012
La Fed se fait enfin comprendre…
Tout le monde connaît cette boutade d'Alan Greenspan à propos de la politique monétaire américaine : « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. » Les intentions de la Fed devaient rester frappées au sceau de l’incertitude ou de l'ambiguïté. Son successeur agit différemment en recherchant de nouveaux modes de stimulation économique dans un contexte de taux d'interêt presque nuls. Outre le lancement d’un nouveau programme de rachats d’obligations du Trésor américain à long terme, son comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de lier le maintien de son taux d’intérêt directeur à trois conditions : maintien du taux de chômage au-dessus de 6,5%, perspectives d’inflation à moyen terme ne déviant pas de plus d’un demi-point par rapport à son objectif de 2, % fixé par le Comité, attentes inflationnistes à plus long terme stables. La surprise a été que Ben Bernanke, le président de la Fed, conditionne désormais le relèvement du taux directeur à l’évolution des conditions économiques plutôt qu’à une date de référence : mi-2015. lire la suite
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21 novembre 2012
La France est-elle vraiment l’homme malade de l’Europe ?
L’hebdomadaire The Economist l’a dit, la presse et les milieux économiques allemands en débatent quotidiennement, le FMI s’en inquiète ouvertement. Après l’Espagne ce sera l’Italie, et après l’Italie c’est la France qui entrera en crise de la dette publique. Ce pourrait être alors la fin de l’euro, parce que la France, c’est trop gros, et parce que la France pourrait entraîner l’Allemagne si d’aventure elle essayait de sauver la France. Que penser de cette montée d’angoisse ? lire la suite
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8 novembre 2012
Gallois, la gauche et la compétitivité
Avec la publication du rapport Gallois, François Hollande était confronté à un triple problème : que faire d’un rapport qui réfute la doxa socialiste sur les problèmes de compétitivité, quel parti en tirer en termes de politiques publiques, comment inscrire l’action nécessaire dans le contexte politique et économique dégradé de novembre 2012. Comment interpréter la réponse donnée à ces trois questions ? lire la suite
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6 novembre 2012
L’aggiornamento socialiste, une nécessité absolue
Quelles que soient les décisions prises aujourd’hui, la question se pose de la capacité de la gauche en général, et du PS en particulier, à assumer une politique économique réaliste, rompant avec la stratégie keynésienne de la demande et optant clairement pour la stratégie de l’offre adoptée et appliquée avec succès par les social-démocraties de l’Europe du nord. lire la suite
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22 octobre 2012
Les Français sont-ils dans le déni ?
Un climat anti-entreprise flotte sur Paris. Du «Casse-toi riche con!» de Libération à l’augmentation programmée jusqu’à 60% de la taxation des plus-values de cession, un désamour s’est installé entre la gauche et l’entreprise. Quelles que soient les arrière-pensées politiques qui ont pu la motiver, la révolte des «pigeons» souligne le grand écart entre la complexité du monde économique d’aujourd’hui et une conception archaïque de l’entreprise présente dans le discours ambiant, relayée, voire durcie par le gouvernement actuel et surtout enkystée dans la législation. lire la suite
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9 octobre 2012
Pigeons volent…
Le gouvernement est dans l’embarras : peut-on trouver gens plus sympathiques que les fondateurs de start-up ? Manifestement non : d’où la gêne quand ceux-ci s’insurgent contre le projet de loi de finances qui taxe de même façon au barème de l’impôt sur le revenu, les revenus du travail et les plus-values de cession. Alors ? lire la suite
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27 septembre 2012
Duflot : un coup d’épée dans l’eau ?
En France, chaque ministre du logement veut sa loi pour promouvoir le logement. Mme Duflot ne fait pas exception. Destiné à prendre le relais du Scellier, son projet de dispositif subventionne fiscalement les particuliers achetant un logement neuf dans un but locatif. Il est un peu plus généreux que le Scellier (la réduction d’impôt est de 17 à 20% valable de 9 à 12 ans, contre de 13 à 17% pour le Scellier), mais un peu plus contraignant, touche écologique oblige, sur les caractéristiques énergétiques des logements éligibles et, touche sociale cette fois, sur la taille et donc le niveau de revenu des locataires potentiels. Disons-le après tous les spécialistes du logement : fausse route ! lire la suite
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11 septembre 2012
BPI : une solution en quête de problèmes
Le projet de création d’une Banque publique d’investissement (BPI) regroupant dans un premier temps des organes de crédit et d’investissement, nationaux et régionaux, et dans un deuxième temps des guichets d’assurance et d’aide à l’export est le type même de la solution en quête d’un problème. Avec la BPI, on prétend créer du neuf avec de l’existant sans moyens supplémentaires pour remplir des missions contradictoires avec des acteurs qui poursuivront leurs logiques spécifiques. Avec la BPI régionalisée réclamée par les hiérarques régionaux du PS, on risque fort de créer en France l’équivalent des Landesbanken et des Cajas au moment où elles s’effondrent dans leurs pays respectifs. Enfin avec l’apport programmé d’Ubifrance et de la Coface à la BPI régionalisée, on s’apprête à émietter un appareil de soutien à l’exportation déjà sous-dimensionné alors que la France voit ses parts de marché à l’export s’effondrer. lire la suite
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3 septembre 2012
Un tunnel peut en cacher un autre
On savait bien que le plus difficile pour François Hollande n’était pas de se faire élire mais de prendre le pays en charge à un moment extraordinairement difficile sur le plan économique. Son silence sur ces questions durant la campagne pouvait soit être de la tactique politique, soit l’absence de plan stratégique. Quatre mois après son élection, il n’a pas encore articulé sa vision d’une crise qui ne cesse de s’aggraver dans la zone euro. En mettant bout à bout les petites phrases des uns et des autres, on sent le débat et, peut-être la direction dans laquelle Hollande semble se diriger, et ce n’est pas très rassurant. lire la suite
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16 juillet 2012
PSA: l’Etat ne peut pas tout
La fermeture programmée d’Aulnay, une fois annoncée, nourrit, comme il fallait le prévoir, une rhétorique de la guerre sociale, de la stigmatisation patronale et un appel à l’Etat protecteur. Avec un bel ensemble la majorité veut faire rendre gorge aux croqueurs de dividendes et les contraindre à rembourser les aides passées, l’opposition dénonce les surcoûts salariaux que la TVA sociale allait corriger, et les syndicats par la bouche d’un délégué CGT proclament : « On est une bombe sociale, une bombe politique et on va l’utiliser ! » Un moment on avait caressé l’espoir d’un nouveau mode de résolution des conflits, d’une appréhension réaliste par les pouvoirs publics de la crise industrielle. Faudrait-il déjà y renoncer ? lire la suite
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20 juin 2012
Hollande : comment gérer l’après Merkozy ?
Avant même son élection, François Hollande a changé les termes du débat sur la crise de la zone euro. En remettant en cause les politiques d’austérité prônées par Merkozy, il tirait les conclusions d’un échec qui devenait tous les jours plus évident. Les difficultés commencent maintenant, sur les questions internes bien sûr, mais aussi sur la question européenne. Parce que la crise s’aggrave jour après jour, Hollande n’a pas le loisir de choisir son tempo. Il doit maintenant articuler un contre-projet susceptible de remettre l’Europe dans le bon sens, enfin, après deux années catastrophiques. lire la suite
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20 mai 2012
L’état de grâce n’aura pas lieu
Toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur le berceau du futur président entre les deux tours de la présidentielle. Il avait été raillé pendant la campagne pour son insistance à vouloir renégocier le Pacte budgétaire et voilà que cette idée folle devenait respectable. Il avait appelé de ses vœux un agenda européen de croissance et voilà que le président de la Commission, celui de la BCE et nombre de dirigeants européens lui emboîtaient le pas. Il avait dénoncé une logique d’austérité qui n’apportait ni la confiance, ni même la réduction des déficits et voilà que le FMI et l’UE lui donnaient raison. Et pourtant cet état de grâce pré-présidentiel ne durera sans doute pas le temps de l’installation à l’Elysée. lire la suite
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18 mai 2012
Grèce : la catastrophe qui arrive…
Une sortie de la Grèce de la zone euro n’a aucun sens, ni économique, ni politique. Et pourtant la probabilité qu’elle se produise s’accroît. Une telle catastrophe serait le résultat d’une suite insensée d’erreurs techniques par des dirigeants dépassés et incroyablement obnubilés par leurs intérêts étroits. Mais il n’est pas trop tard pour qu’ils se montrent à la hauteur d’un événement historique. lire la suite
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16 mai 2012
Il faut démocratiser la zone euro – mais comment?
Ces derniers mois, un débat s’est développé sur l'échec des politiques d'assainissement budgétaire menées dans la zone euro, et l’alternative que pourrait représenter une politique de croissance. Mais les problèmes de la zone euro ne viennent pas seulement des politiques décidées par ses dirigeants. Ils proviennent également des processus de décision et de la politique – ou de son absence. lire la suite
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23 avril 2012
Bon courage, monsieur le futur président !
La campagne du premier tour n’a pas vraiment abordé les deux sujets les plus importants : la crise de la dette publique et le chômage. Sans aucun doute, il en ira de même pour la campagne du second tour. Mais François Hollande, dont la victoire semble assurée, va devoir méditer très précisément ce qu’il dit et, surtout ce qu’il va faire. Un petit tour des questions économiques critiques. lire la suite
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16 avril 2012
Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !
Les élections, qui risquent d’être marquées par une abstention record, devraient en réalité mobiliser. Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de remettre nos finances publiques sur un sentier soutenable, ce qui demandera d’importants choix économiques et sociaux. Il devra faire face aussi au défi de réveiller et élever la croissance dans ce contexte budgétaire difficile. En outre, alors que la crise souveraine de la zone euro risque de perdurer, le prochain gouvernement devra aussi décider de l’évolution de la construction européenne et peut-être faire des pas décisifs en direction de plus d’intégration budgétaire. lire la suite
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12 mars 2012
Pourquoi les Suisses ne veulent pas plus de vacances
Les citoyennes et citoyens helvétiques ont confirmé dimanche leur caractère assidu à la tâche en refusant nettement de s’octroyer des congés payés supplémentaires. Les Suisses étaient appelés à se prononcer sur une initiative (une loi proposée par un comité ayant réuni suffisamment de signatures dans la population) qui proposait de porter le nombre de semaines de vacances annuelles de quatre à six. Le verdict des urnes est net : deux tiers des Suisses ont rejeté cette proposition, et le verdict est le même dans la totalité des cantons, quoique moins marqué dans la partie francophone du pays. lire la suite