• 15 octobre 2010

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Assurer une « reprise mondiale forte, équilibrée et durable», ainsi que le demandait le G20 à Pittsburgh, est un défi de taille pour les décideurs. Deux axes doivent être privilégiés : un rééquilibrage interne – en substituant aux dépenses publiques la demande du secteur privé – et un rééquilibrage externe – en s’attaquant aux déséquilibres mondiaux entre pays exportateurs et importateurs. Mais sur ces deux points nous allons trop lentement.

  • 11 octobre 2010

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Un des bouleversements de l’économie mondiale durant la crise est le coup d’arrêt marqué des flux financiers internationaux. La globalisation financière avait procédé à un rythme rapide depuis le milieu des années 1990, principalement sous la forme d’investissements croisés entre pays : le pays A accumulait des créances substantielles sur le pays B, lequel accumulait de son côté un montant similaire de créances sur le pays A. La globalisation a donc pris la forme de diversification de portefeuille, où chaque pays accumulait des actifs à l’étranger tout en accroissant ses dettes envers les investisseurs internationaux, plutôt que de prêts unidirectionnels où des pays étaient débiteurs et d’autres créditeurs.

  • 6 octobre 2010

    La Suisse recadre ses grandes banques

    La Suisse recadre ses grandes banques

    L’importance du secteur bancaire pour la Suisse n’est plus à démontrer, le bilan de l’ensemble des banques représentant cinq fois la valeur du PIB annuel. Une caractéristique centrale du secteur est le poids dominant des deux grandes banques, UBS et Crédit Suisse, avec des bilans équivalents à près de trois fois le PIB. Le poids de ces géants a donné bien des sueurs froides aux Suisses lors de la crise. Les pertes massives d’UBS aux États-Unis ont conduit les autorités à injecter des fonds dans la banque et sortir les actifs les plus problématiques du bilan à l’automne 2008 afin d’éviter une faillite.

  • 5 octobre 2010

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La « guerre des devises » évoquée par le ministre des Finances brésilien présente des dangers énormes pour le commerce mondial et les systèmes financiers. Peut-on l’éviter ? Oui, si les États-Unis, le Japon et l’Union européenne s'engagent ensemble dans une politique d’assouplissement quantitatif, de façon à ce que chacune des trois grandes économies puisse exporter davantage vers les autres. Pour les marchés émergents, le risque réside dans l'inflation, la formation de bulles, et la tentation de prendre des mesures de rétorsion. Pour protéger leurs secteurs clés, ils devraient encourager la demande intérieure de produits manufacturés.

  • 16 septembre 2010

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Depuis la première rencontre des dirigeants du G20, qui s’est tenue à Washington en novembre 2008, beaucoup d’espoirs ont été placés dans ce nouveau groupe de coordination pour l’économie mondiale. Le sommet de Londres en avril 2009 restera dans l’histoire comme le moment où les dirigeants du monde ont uni leurs forces et réussi à éviter une dépression. Mais les temps ont changé et après un sommet plutôt décevant à Toronto en juin dernier, on peut se demander si la coordination économique internationale entre les pays du G20 n’appartient pas déjà au passé.

  • 15 septembre 2010

    Où en est la réforme bancaire ?

    Où en est la réforme bancaire ?

    Voici trois ans que la grande crise bancaire s’est mise en route et deux ans qu’elle a explosé. La vraie surprise est la lenteur avec laquelle les responsables politiques avancent pour prendre les mesures que réclame la dure leçon de ces événements. Deux étapes viennent d’être franchies, l’une superficielle au niveau de l’Union européenne, l’autre plus fondamentale au niveau international. Jusqu'à quel point les gouvernements ont-ils résisté à l'intense lobbying des banques ?

  • 8 septembre 2010

    Régulation financière européenne : où en est-on ?

    Régulation financière européenne : où en est-on ?

    Plus encore que d’autres domaines de politique économique, la régulation financière prête facilement à confusion. Parce que la plupart des économistes l’ont longtemps délaissée, elle manque de fondements analytiques et empiriques solides. Parce qu’elle affecte directement les acteurs d’un secteur financier riche et influent, elle est soumise en permanence à un lobbying intense qui nuit à la clarté des débats. Et parce qu’elle s’applique à des activités souvent hyperspécialisées et concentrées géographiquement, ses tenants et aboutissants sont largement impénétrables pour le commun des mortels.

  • 1 juillet 2010

    Pourquoi la dette américaine est-elle volatile ?

    Pourquoi la dette américaine est-elle volatile ?

    Les Etats-Unis ont emprunté 6500 milliards de dollars au reste du monde depuis le début des années 1990, dont 4500 milliards sur les seules huit dernières années. Pourtant, emprunter ne conduit pas forcément à s’endetter.

  • 23 juin 2010

    De la rigueur

    De la rigueur

    En 1980, la dette publique de la France représentait 20% du PIB. En 2007, avant la crise, elle était de 65%. En 2011, elle pourrait dépasser 85%. La crise est historique et justifie l’utilisation des déficits publics pour soutenir l’activité et empêcher une explosion du chômage. La hausse en cours, pour une valeur de 20% du PIB, est donc vertueuse. Celle des trente précédentes années, pour une valeur de 45% du PIB, est inexcusable. Certes, il y a eu des périodes délicates durant ces trente années, qui justifiaient des déficits, mais il y a eu aussi des années fastes qui auraient dû être consacrées à rembourser.

  • 17 juin 2010

    L’Europe déclassée ?

    L’Europe déclassée ?

    Qui se souvient qu’en 2007, sur une initiative française, un groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe a été mis en place ? Présidé par Felipe González, le « groupe des sages » a rendu son rapport au Conseil européen du 17 juin. On comprend que les priorités du moment invitent plus à chercher des parades aux attaques des marchés qu’à envisager le futur lointain de l’Union. Mais cette réflexion à un horizon de vingt ans est capitale à plus d’un titre. D’abord parce que le soulagement qui a pu accompagner l’adoption du Traité de Lisbonne pose la question de l’après-Lisbonne : quel est le nouvel horizon que l’Europe se donne à moyen terme ?

  • 28 mai 2010

    Faut-il banaliser les agences de notation ?

    Faut-il banaliser les agences de notation ?

    Et si la meilleure façon de réguler les agences de notation consistait à les faire rentrer dans le droit commun ? De réduire le privilège exorbitant que les marchés – et les régulateurs – leur ont conféré, celui de jouer la fonction d’oracle disant le bien et le mal sur les marchés de la dette ?

  • 27 mai 2010

    Pourquoi le plan Merkel est une erreur

    Pourquoi le plan Merkel est une erreur

    Faire d’un budget à l’équilibre une condition pour rester dans l’euro, comme le propose le gouvernement allemand, est une mauvaise idée, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, cela ne fonctionnera pas, et quand nous nous rendrons compte la crédibilité de l'euro en souffrira, ce dont notre monnaie n’a pas besoin. Ensuite, le vrai problème de l'Europe est la croissance, pas les finances publiques. Cela ne signifie pas qu’une réduction des dépenses publiques et du volume des Etats-providence n'est pas une priorité. Mais si on s’engage dans cette voie, cela doit se faire de façon crédible et non irréaliste. Cela n’est guère le cas du projet de Mme Merkel.

  • 21 mai 2010

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Il est indéniable que le plan de 750 milliards d’euros visant à soutenir la zone euro et à en garantir la stabilité est très ambitieux. Il ne s’agit cependant pour l’heure que de mesures virtuelles, les Parlements de plusieurs Etats membres devant encore se prononcer sur la question. De ce fait, le pari des Européens semble aujourd’hui de plus en plus dangereux au point que certains observateurs en viennent à considérer que la zone euro marche de manière inéluctable vers son éclatement (on entend par là l’abandon – volontaire ou non – de l’euro par un ou plusieurs pays de la zone). Une telle vision semble catastrophiste.

  • 19 mai 2010

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    L’accord conclu il y a dix jours à Bruxelles semble avoir été accueilli favorablement par les marchés. Malheureusement, il est trop tôt pour conclure que ce fut un succès. L’histoire monétaire jugera si ce fut une brillante initiative des gouvernements de la zone euro qui mit un terme à la spéculation, ou le premier pas sur la route glissante de la ruine.

  • 13 mai 2010

    Le pari risqué de l’Europe

    Le pari risqué de l’Europe

    En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser !

  • 11 mai 2010

    Les enjeux du plan anticrise

    Les enjeux du plan anticrise

    Face à la propagation du feu qui menaçait toute la zone euro et non plus seulement la Grèce, les pays de l’UE ont adopté un plan dont l’ampleur a favorablement surpris les marchés. Cela suffira-t-il pour autant à faire revenir la confiance ?

  • 2 mai 2010

    Grèce : nuages noirs sur les banques françaises 

    Grèce : nuages noirs sur les banques françaises 

    Le plan de sauvetage a éloigné pour un temps la perspective du défaut de la Grèce sur le paiement de sa dette. La réaction en chaîne qui menaçait d’emporter le Portugal, l’Espagne et l’Irlande a été stoppée, mais le soulagement risque d’être de courte durée. Le FMI et l’UE ont estimé que les coûts d’un défaut partiel et immédiat de la Grèce étaient supérieurs à un report à des temps meilleurs d’une inévitable restructuration de la dette grecque.

  • 30 avril 2010

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro? Pas forcément: le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences?

  • 16 avril 2010

    La Chine a-t-elle manipulé sa monnaie ?

    La Chine a-t-elle manipulé sa monnaie ?

    Faire porter aux étrangers la responsabilité de nos problèmes est malheureusement une règle cardinale en politique, et même les plus ardents internationalistes y souscrivent. Après sept ans d'une frénésie de consommation aux États-Unis, attestée par un taux négatif d’épargne des ménages, un effet de levier excessif, des niveaux d’emploi historiquement élevés et des déficits extérieurs record, les commentateurs de la plus grand économie du monde ne veulent pas admettre ce que tous les modèle macroéconomiques indiquent pourtant de façon flagrante – que les politiques fiscales et monétaires des États-Unis étaient trop accommodantes.

  • 8 avril 2010

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Il y a deux causes structurelles aux déséquilibres intra-européens : les divergences de demande intérieure et les différences d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Puisque la crise grecque est l’occasion de repenser la gouvernance de la zone euro, il serait bon d’aller au fond des choses, plutôt que de ressasser les lieux communs comme ceux qui conduisent à penser qu’après la Grèce viendra inexorablement le tour de l’Espagne.