• 16 septembre 2009

    PS : l’incontournable question du leadership

    PS : l’incontournable question du leadership

    La sortie télévisée de Ségolène Royal sur les fraudes ayant entaché l’élection de Martine Aubry confirme ce que l’on savait : l’université d’été de La Rochelle n’a réglé aucun des problèmes de fond dans lesquels le Parti socialiste est inextricablement englué. Comment se définir comme un parti d’opposition capable d’incarner l’alternance en 2012 ? Pour répondre à cette question essentielle, la position officielle consiste à donner la priorité à la construction d’un projet politique crédible, avant de procéder à la désignation d’un candidat. En théorie, cet argument n’est pas dénué de sens. Dans les faits, il est contestable et ce pour quatre raisons.

  • 19 juillet 2009

    PS : une chance d’en sortir ?

    PS : une chance d’en sortir ?

    Ce qui frappe le plus dans l’avalanche de critiques qui s’abat actuellement sur la direction du Parti socialiste, c’est que la grande majorité d’entre elles proviennent des rangs du PS lui-même. Les socialistes ont perdu confiance dans leur propre parti et ils estiment que celui-ci ne peut plus être le cadre approprié pour leurs débats internes. L’autorité de la Première secrétaire est largement entamée. Au point où en est ce parti, aucun replâtrage ne suffira pour faire repartir la machine.

  • 23 juin 2009

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Au Parti socialiste, à peine a-t-on remisé les drapeaux européens pour 2014 que l'échauffement pour la présidentielle a déjà repris. Au programme : " les primaires " ou comment être sûr de désigner le bon candidat (ou la bonne candidate...) pour gagner en 2012. Barack Obama ne le sait pas, mais il est pour beaucoup dans le retour du débat sur les primaires. Ce débat récurrent chez les socialistes français avait déjà fait rage en 2006 après les primaires de la gauche italienne et au moment de désigner le candidat pour la présidentielle de 2007. Avec l'élection d'Obama, c'est un peu comme si les socialistes français avaient redécouvert l'Amérique.

  • 21 juin 2009

    PS : la rénovation improbable ?

    PS : la rénovation improbable ?

    À chaque défaite de leur parti, les socialistes entonnent l’air de la rénovation sans réaliser que cette incantation régulièrement prononcée ne débouche presque jamais sur quelque chose, et, du coup, sans se demander pourquoi il en est ainsi. Pour une fois, semble-t-il, l’une des propositions avancées semble-t-il dans les cercles dirigeants du parti, à savoir la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle au moyen d’une élection primaire ouverte à tous les sympathisants, peut éviter que l’appel à la rénovation, au lieu de ne voir de solution que dans le cercle étroit du parti lui-même, ne se traduise par une ouverture du parti sur la société.

  • 12 juin 2009

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Daniel Cohn-Bendit a réussi un nouveau hold-up électoral, dix ans après la percée des Verts aux européennes de 1999. Il avait conduit, à l'époque, la liste écologiste vers un succès inespéré : 9,72% et 9 élus. Cette année, il a fait bien mieux : 16,28% et 14 élus, manquant d'un cheveu de coiffer le PS sur le poteau (16,48%).

  • 10 juin 2009

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    En 1986, deux politologues américains ont publié un livre remarquable intitulé Paper Stones. A History of Electoral Socialism, dans lequel ils développaient l’idée que le socialisme européen est confronté à un dilemme électoral structurel et sans doute insoluble : la nécessité d’attirer les électeurs des nouvelles classes moyennes salariées, de plus en plus nombreux, sans perdre l’appui décisif des classes populaires. Ce dilemme, qui l’oblige à pratiquer un grand écart permanent, qu’il s’agisse de son idéologie ou de ses propositions, risque de lui faire perdre son ancrage populaire sans fixer pour autant les classes moyennes, les premières étant surtout attachées à la protection collective et au travail productif tandis que les secondes le sont surtout aux valeurs individualistes du libéralisme culturel et aux valeurs anti-productivistes de la protection de l’environnement. La fragilité électorale particulière du Parti socialiste français l’expose en permanence à souffrir, plus qu’un autre, de la difficulté à résoudre ce dilemme électoral.

  • 29 mai 2009

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Les intentions de vote en faveur des listes socialistes pour les élections européennes qui auront lieu la semaine prochaine marquent, semaine après semaine, une dynamique inquiétante pour le Parti socialiste. Le dernier sondage TNS-SOFRES lui donne 19% des votants qui, dans l’ensemble, risquent de ne pas dépasser 40% des inscrits. Martine Aubry a l’air de s’en contenter. « Sans tout ce boulot, vient-elle de déclarer, on serait sans doute à 14%. » 14%, le score du PS aux européennes de 1994 lorsque Michel Rocard dirigeait le Parti socialiste. À croire que les socialistes sont soulagés de pouvoir trouver dans leurs archives électorales un score assez bas pour leur donner encore une marge… de recul !

  • 22 mai 2009

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Une fois de plus, l’essentiel des débats en vue de l’élection du Parlement européen porte sur un seul thème : la politique nationale. En 2009, cela veut dire en France le sarkozysme ou l’anti-sarkozysme. Tous les partis politiques sont responsables de ce rapt du débat sur l’Europe, y compris ceux dont on pouvait s’attendre qu’ils s’appuient sur une longue tradition pro-européenne pour faire des propositions originales. François Bayrou, héritier du centrisme pro-européen, n’a ainsi que faire de l’Europe dans cette campagne. La seule chose qui lui importe est d’apparaître comme le principal opposant de Nicolas Sarkozy.

  • 19 mai 2009

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Deux ans après sa mise en oeuvre, le programme de réformes de Nicolas Sarkozy peut se résumer de la façon suivante: une révision à la baisse des objectifs, et un coût plus élevé que prévu. Quelles en seront les conséquences à terme sur les finances publiques ?

  • 29 avril 2009

    PS : le problème avec Ségolène

    PS : le problème avec Ségolène

    Chaque jour qui passe, le Parti socialiste paraît plus incapable de gérer sa relation à Ségolène Royal. Le répit de Reims, qui a permis aux anti-ségolénistes de conserver la direction du parti, n’a été que de courte durée. Certes, la popularité et surtout la crédibilité de l’ancienne candidate socialiste à la présidence de la République sont en baisse et Martine Aubry a réussi à construire une popularité qui, jointe à l’appui de ceux, nombreux dans le parti, qui veulent faire obstacle à Ségolène Royal à tout prix, la mettent pour l’instant à l’abri d’un danger immédiat. Pour autant, le Parti socialiste est loin d’avoir résolu son problème avec Ségolène. Très loin !

  • 22 avril 2009

    La contre-présidente

    La contre-présidente

    Le président Sarkozy a-t-il réellement tenu les propos que l'on lui prête sur M. Zapatero ? Ségolène Royal a-t-elle eu raison de demander pardon à ce même M. Zapatero que le président de la République aurait offensé ? Ces deux questions que tout le monde se pose n'ont en réalité aucune d'importance. Les propos supposés du chef de l'État n'ont pas de valeur officielle. Ils n'auront de ce fait aucune conséquence sur les relations franco-espagnoles. À la différence du discours de Dakar qui avait lui un contenu officiel, les propos tenus à l'Élysée n'ont qu'une teneur privée. Quitte à rompre avec le conformisme ambiant, les propos du chef de l'État ne peuvent nullement être assimilés à un dérapage. Si dérapage il y a eu, il émane de ceux qui se sont crus obligés de contrevenir à des usages républicains élémentaires en rendant publics des propos privés. Mais si tout ceci n'a aucune importance, pourquoi donc continuer à en parler ? Pour une raison simple. Parce que derrière la récidive calculée de Mme Royal, se dégage en réalité une manière pour elle de s'opposer à M. Sarkozy.

  • 9 février 2009

    Le versant sombre du petit facteur

    Le versant sombre du petit facteur

    Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux.

  • 16 janvier 2009

    Les syndicats contestataires ont-ils le vent en poupe ?

    Les syndicats contestataires ont-ils le vent en poupe ?

    Les élections prudhommales ont eu lieu. Les chiffres ont parlé. À l’heure où de nouvelles règles du jeu vont entrer en vigueur, le champ syndical a-t-il gagné en lisibilité ? Au rebours des commentaires hâtifs qui ont suivi l’élection, il semble au contraire marqué par trois paradoxes.

  • 22 décembre 2008

    Les idées « neuves » du vieux Parti socialiste

    Les idées « neuves » du vieux Parti socialiste

    Il est à la fois naturel et compréhensible que le Parti socialiste français, comme la plupart des partis de gauche en France et ailleurs, ait gauchi son discours au plus fort de la crise et effectué un retour aux sources de son idéologie. Pour autant, son nouveau texte d’orientation ne tranche pas entre la vieille pensée, fondée sur une idéologie anticapitaliste, et une pensée authentiquement réformiste proposant une nouvelle approche, notamment dans les domaines de l’emploi, de la solidarité ou des institutions.

  • 10 décembre 2008

    Les habits neufs du vieux PS

    Les habits neufs du vieux PS

    Le nouveau PS est arrivé ! Sa nouvelle direction du moins, à la fois « résolument de gauche » et « rénovée », c’est-à-dire dans le langage du socialisme français contemporain à la fois rajeunie, féminisée et « diversifiée ». Cette nouvelle direction a donc une apparence : une liste de noms et de visages dont beaucoup sont inconnus du grand public. Mais elle a aussi une réalité : celle d’un aréopage de professionnels de la politique, vieux routiers des combines de courants et de congrès, « jeunes » anciens responsables des mouvements de jeunesse du parti et rénovateurs permanents passés de courant en courant. Il s’agit davantage d’une rénovation de façade que d’un nouveau cours de l’histoire socialiste. On verra à l’usage, mais l’entame n’est guère convaincante ne serait-ce qu’au regard des objectifs annoncés.

  • 5 décembre 2008

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    On a longtemps cru que, croissance des richesses collectives aidant, la pauvreté se résorbait. Dotée d’un généreux système de redistribution, la France n’est d’ailleurs pas si mal placée parmi les pays européens. Mais tous les hivers, des associations comme Les Restos du cœur ou le Secours catholique tirent la sonnette d’alarme et signalent la déferlante des demandes d’assistance qui convergent vers elles. Qui croire? Que faire?

  • 3 décembre 2008

    Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?

    Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?

    Cette question alimente depuis quelque temps les débats et réflexions sur l’avenir de ce parti. L’un des arguments les plus intéressants fournis par ceux qui répondent à cette question par la négative concerne la nature actuelle du parti socialiste. Détenant un nombre très important de positions électives à tous les niveaux, le PS n’aurait plus « assez faim » pour vouloir de surcroît occuper la plus prestigieuse, la présidence de la République. En outre, ses positions locales seraient plus facilement conservées dans l’opposition que dans une situation où le parti serait au pouvoir. Se serait ainsi instaurée une sorte de cohabitation, non pas entre gouvernement et présidence de la République mais entre le national (à droite) et le local (à gauche). Une telle analyse a sa part de vérité. Mais si le Parti socialiste a bien un problème avec le pouvoir national, les raisons principales en sont ailleurs. Et elles sont plus anciennes et plus profondes. Elles renvoient à la difficulté des socialistes d’assumer aussi bien les réalités du capitalisme que celles du système présidentiel.

  • 25 novembre 2008

    Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné

    On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ?

  • 22 novembre 2008

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale.

  • 18 novembre 2008

    Le pari perdu de Delanoë

    Le pari perdu de Delanoë

    Du Congrès de Reims on ne sait qui est le vainqueur. En revanche on connaît d’ores et déjà le grand perdant : Bertrand Delanoë. Etonnant perdant tant il avait réussi, ces dernières années, à élaborer un cocktail aussi rare que précieux en politique en faisant rimer fidélité et audace. Il était ainsi apparu comme un homme neuf sur la scène socialiste et dans les sondages d’opinion tout en étant considéré par son parti comme un véritable militant de longue date. Or dans ce congrès, pour son malheur, il a été fidèle à tout sauf à son audace. En perdant la bataille de Reims, il a montré ses faiblesses à ses adversaires et aux Français.