-
29 avril 2009
PS : le problème avec Ségolène
Chaque jour qui passe, le Parti socialiste paraît plus incapable de gérer sa relation à Ségolène Royal. Le répit de Reims, qui a permis aux anti-ségolénistes de conserver la direction du parti, n’a été que de courte durée. Certes, la popularité et surtout la crédibilité de l’ancienne candidate socialiste à la présidence de la République sont en baisse et Martine Aubry a réussi à construire une popularité qui, jointe à l’appui de ceux, nombreux dans le parti, qui veulent faire obstacle à Ségolène Royal à tout prix, la mettent pour l’instant à l’abri d’un danger immédiat. Pour autant, le Parti socialiste est loin d’avoir résolu son problème avec Ségolène. Très loin ! lire la suite
-
22 avril 2009
La contre-présidente
Le président Sarkozy a-t-il réellement tenu les propos que l'on lui prête sur M. Zapatero ? Ségolène Royal a-t-elle eu raison de demander pardon à ce même M. Zapatero que le président de la République aurait offensé ? Ces deux questions que tout le monde se pose n'ont en réalité aucune d'importance. Les propos supposés du chef de l'État n'ont pas de valeur officielle. Ils n'auront de ce fait aucune conséquence sur les relations franco-espagnoles. À la différence du discours de Dakar qui avait lui un contenu officiel, les propos tenus à l'Élysée n'ont qu'une teneur privée. Quitte à rompre avec le conformisme ambiant, les propos du chef de l'État ne peuvent nullement être assimilés à un dérapage. Si dérapage il y a eu, il émane de ceux qui se sont crus obligés de contrevenir à des usages républicains élémentaires en rendant publics des propos privés. Mais si tout ceci n'a aucune importance, pourquoi donc continuer à en parler ? Pour une raison simple. Parce que derrière la récidive calculée de Mme Royal, se dégage en réalité une manière pour elle de s'opposer à M. Sarkozy. lire la suite
-
9 février 2009
Le versant sombre du petit facteur
Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux. lire la suite
-
16 janvier 2009
Les syndicats contestataires ont-ils le vent en poupe ?
Les élections prudhommales ont eu lieu. Les chiffres ont parlé. À l’heure où de nouvelles règles du jeu vont entrer en vigueur, le champ syndical a-t-il gagné en lisibilité ? Au rebours des commentaires hâtifs qui ont suivi l’élection, il semble au contraire marqué par trois paradoxes. lire la suite
-
22 décembre 2008
Les idées « neuves » du vieux Parti socialiste
Il est à la fois naturel et compréhensible que le Parti socialiste français, comme la plupart des partis de gauche en France et ailleurs, ait gauchi son discours au plus fort de la crise et effectué un retour aux sources de son idéologie. Pour autant, son nouveau texte d’orientation ne tranche pas entre la vieille pensée, fondée sur une idéologie anticapitaliste, et une pensée authentiquement réformiste proposant une nouvelle approche, notamment dans les domaines de l’emploi, de la solidarité ou des institutions. lire la suite
-
10 décembre 2008
Les habits neufs du vieux PS
Le nouveau PS est arrivé ! Sa nouvelle direction du moins, à la fois « résolument de gauche » et « rénovée », c’est-à-dire dans le langage du socialisme français contemporain à la fois rajeunie, féminisée et « diversifiée ». Cette nouvelle direction a donc une apparence : une liste de noms et de visages dont beaucoup sont inconnus du grand public. Mais elle a aussi une réalité : celle d’un aréopage de professionnels de la politique, vieux routiers des combines de courants et de congrès, « jeunes » anciens responsables des mouvements de jeunesse du parti et rénovateurs permanents passés de courant en courant. Il s’agit davantage d’une rénovation de façade que d’un nouveau cours de l’histoire socialiste. On verra à l’usage, mais l’entame n’est guère convaincante ne serait-ce qu’au regard des objectifs annoncés. lire la suite
-
5 décembre 2008
La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique
On a longtemps cru que, croissance des richesses collectives aidant, la pauvreté se résorbait. Dotée d’un généreux système de redistribution, la France n’est d’ailleurs pas si mal placée parmi les pays européens. Mais tous les hivers, des associations comme Les Restos du cœur ou le Secours catholique tirent la sonnette d’alarme et signalent la déferlante des demandes d’assistance qui convergent vers elles. Qui croire? Que faire? lire la suite
-
3 décembre 2008
Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?
Cette question alimente depuis quelque temps les débats et réflexions sur l’avenir de ce parti. L’un des arguments les plus intéressants fournis par ceux qui répondent à cette question par la négative concerne la nature actuelle du parti socialiste. Détenant un nombre très important de positions électives à tous les niveaux, le PS n’aurait plus « assez faim » pour vouloir de surcroît occuper la plus prestigieuse, la présidence de la République. En outre, ses positions locales seraient plus facilement conservées dans l’opposition que dans une situation où le parti serait au pouvoir. Se serait ainsi instaurée une sorte de cohabitation, non pas entre gouvernement et présidence de la République mais entre le national (à droite) et le local (à gauche). Une telle analyse a sa part de vérité. Mais si le Parti socialiste a bien un problème avec le pouvoir national, les raisons principales en sont ailleurs. Et elles sont plus anciennes et plus profondes. Elles renvoient à la difficulté des socialistes d’assumer aussi bien les réalités du capitalisme que celles du système présidentiel. lire la suite
-
25 novembre 2008
Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné
On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ? lire la suite
-
22 novembre 2008
Qui a gagné le congrès de Reims ?
La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale. lire la suite
-
18 novembre 2008
Le pari perdu de Delanoë
Du Congrès de Reims on ne sait qui est le vainqueur. En revanche on connaît d’ores et déjà le grand perdant : Bertrand Delanoë. Etonnant perdant tant il avait réussi, ces dernières années, à élaborer un cocktail aussi rare que précieux en politique en faisant rimer fidélité et audace. Il était ainsi apparu comme un homme neuf sur la scène socialiste et dans les sondages d’opinion tout en étant considéré par son parti comme un véritable militant de longue date. Or dans ce congrès, pour son malheur, il a été fidèle à tout sauf à son audace. En perdant la bataille de Reims, il a montré ses faiblesses à ses adversaires et aux Français. lire la suite
-
12 novembre 2008
Un Obama français est-il possible ?
La victoire de Barack Obama a soulevé la question, récurrente, de la représentation des minorités dites « visibles » parmi les élus et responsables politiques français. D’aucuns ont voulu y voir un encouragement. D’autres ont souligné le chemin qui restait à parcourir dans une société dont on a souvent entendu dire ces derniers mois qu’elle ne serait pas « prête » à élire l’un des membres de ces minorités à la tête de l’Etat. Outre les qualités personnelles indispensables à l’affaire et les circonstances nécessaires à une telle élection (contexte, adversaire, besoin de changement) qui ont joué un rôle-clef dans le cas américain, on insistera sur l’arrière-plan politique : comment les partis accueillent-ils et promeuvent-ils les personnalités issues de ces « minorités visibles » ? lire la suite
-
10 novembre 2008
Madame Royal tirez la première !
Ségolène Royal, au lendemain du vote des adhérents socialistes et à la veille du congrès de Reims, a entre ses mains, pour une large part, l'avenir du socialisme français. Des décisions qu'elle prendra dans les prochains jours dépendra le cours futur de la gauche française. En effet, François Hollande, après une courte période de flottement, a reconnu que c'était à elle à proposer le nom du futur leader du Parti socialiste. Ce qui implique la prise de deux décisions différentes. La première concerne Ségolène Royal elle-même : veut-elle ou non prendre dès maintenant la direction du Parti socialiste ? La seconde concerne la future ligne politique du PS. lire la suite
-
27 octobre 2008
Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...
C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues. lire la suite
-
29 septembre 2008
Un présidentiable pour diriger le PS ?
La préparation du prochain congrès de Reims du Parti socialiste (14-16 novembre) est entrée dans une phase nouvelle avec le dépôt des motions d’orientation. Peut-on y voir un peu plus clair à présent sur le profil du prochain leader et plus largement sur la manière, jusqu’ici fort confuse, dont les socialistes abordent la question centrale du leadership? Un peu, mais pas beaucoup, serait-on tenté de répondre, tant la question présidentielle continue d’embrouiller leurs positions à l’extrême. lire la suite
-
21 juillet 2008
PS : les enjeux du congrès
Rarement les enjeux d’un congrès socialiste auront été aussi lourds que ceux du prochain congrès de Reims. Mais rarement, également, les défis qu’il comporte auront été si difficiles à relever. Les deux principaux enjeux sont celui du leadership et celui de la ligne politique. Non seulement ils sont redoutables pris séparément mais encore leur intrication les rend particulièrement difficiles à affronter en même temps. lire la suite
-
16 juillet 2008
Desperate French TV
Alors que les chaînes publiques affrontent un avenir erratique, un autre coup de poignard frappe l’audiovisuel français. En 2007, pour la première fois sur nos écrans, les séries américaines emportent massivement l’adhésion du public et devancent les séries hexagonales. La fiction télévisée, genre noble de la télévision et fleuron de la politique de l’exception culturelle, voit sa légitimité ébranlée. lire la suite
-
7 mai 2008
Les réformes et l’Europe : rendez-vous manqué
En annonçant la rupture avec les archaïsmes franco-français, le candidat Sarkozy se présentait comme celui qui mettrait un terme à la marginalisation de la France dans les affaires européennes. Certes, son ardeur à promouvoir les entreprises françaises inquiétait nos partenaires, mais l’idée d’une France profondément réformée soulevait bien des espoirs. C’était bien parti. lire la suite
-
1 mai 2008
Les pièges de la présidentialisation
Nicolas Sarkozy avait de bonnes raisons, une fois élu, de penser que le régime de la Cinquième République entrait dans une phase nouvelle de son histoire caractérisée par une présidentialisation accrue. Mais le président a méconnu les ressorts réels, parlementaire et partisan, du fonctionnement du régime. lire la suite
-
28 avril 2008
PS : le syndrome Maginot
La nouvelle déclaration de principes élaborée par la direction du Parti socialiste évoque irrésistiblement la fameuse Ligne Maginot : elle est dépassée avant même d’avoir servi. La déception est à la hauteur des attentes pour tous ceux qui espéraient depuis longtemps l’inscription de cet aggiornamento doctrinal dans le marbre du socialisme français. lire la suite