• 2 juin 2006

    Emploi : peut-on croire M. Borloo ?

    Il faut plus d'une heure de travail à un économiste du travail expérimenté pour savoir si la baisse de 210 000 du nombre de chômeurs annoncée par M. Borloo est une bonne nouvelle, ou si au contraire, il y a lieu de déplorer cette évolution.

  • 12 mai 2006

    La lutte contre les discriminations a aussi des avantages économiques

    Alors que l'Assemblée nationale planche sur un projet de loi relatif à la délinquance, la publication coup sur coup de plusieurs études économiques montre qu'une course de vitesse est engagée entre un traitement économique des causes profondes de la crise de nos banlieues et un réflexe sécuritaire qui pourrait bien aggraver le cercle vicieux de la stigmatisation et de la non-valorisation de l'atout numéro un de notre nation : le capital humain. --> Une enquête en cours sur la jeunesse scolarisée dans l'académie de Créteil questionne la valorisation actuelle de ce capital humain en Ile-de-France. Les fortes discriminations sur le marché du travail tout comme les déséquilibres profonds du marché éducatif impactent négativement la demande d'éducation des jeunes de banlieue, ce qui met en danger notre potentiel de croissance.

  • 6 mai 2006

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    La nouvelle loi allemande sur l’immigration a été conçue en partie pour attirer des immigrants très qualifiés. Pourtant, en 2005, moins d’un millier d’entre eux sont venus en Allemagne. La France débat actuellement d’une loi qui prévoit elle aussi de favoriser une immigration très qualifiée. Mais ses dispositions sur « les compétences et les talents » ne semblent pas plus audacieuses. Il est pourtant temps de dire aux jeunes diplômés du monde entier : bienvenue en Europe.

  • 3 mai 2006

    Mais pourquoi 40% de la population en âge de travailler n'a pas d'emploi ?

    En France, près de 40% de la population en âge de travailler n’a pas d’emploi, et près d’un quart des 15-64 ans dépend pour vivre de prestations d’assistance sociale ou d’assurance chômage. En cela notre pays se situe dans la moyenne haute du taux de dépendance en Europe, avec un chiffre supérieur à celui de la Suède et comparable à celui du Danemark, pays pourtant considérés comme disposant des systèmes sociaux parmi les plus protecteurs.

  • 29 avril 2006

    Le second tour de la directive Bolkestein a commencé

    La Commission doit adopter ce 26 avril 2006 une communication sur "les services sociaux d'intérêt général dans l'Union européenne". Le lien avec la directive "services" peut a priori ne pas apparaître évident. Pourtant, la question de son champ d'application est tout aussi sensible, voire davantage crucial pour l'avenir des services publics en général.

  • 14 avril 2006

    Quand le CNE passera devant le juge : trois scénarios possibles

    À supposer que le CNE survive politiquement au retrait du CPE, trois scénarios semblent envisageables dans la façon dont le juge tranchera d'éventuels conflits du travail dans le cadre de ce contrat.

  • 11 avril 2006

    CPE : post mortem

    Ainsi la courte vie du CPE a pris fin. Les lycéens et étudiants vont, difficilement, rentrer au bercail. Les organisations syndicales vont savourer leur victoire. Les parlementaires vont voter le texte qui leur a été concocté pour remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances. Et maintenant ?

  • 10 avril 2006

    En économie, peut-on dire n'importe quoi ?

    Le Monde a publié dans son numéro daté du 11 avril un article de Thomas Coutrot et Michel Husson critiquant les évaluations des effets du CNE produites par Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, ainsi que la réponse de ces derniers. La critique porte sur la méthodologie adoptée pour effectuer le chiffrage - les modèles d'appariement qui décrivent comment employés et employeurs se rencontrent sur le marché du travail - qui est présentée comme « baroque ».

  • 6 avril 2006

    CPE : les conséquences juridiques d'une vraie-fausse promulgation

    La position exposée par le Président de la République dans sa déclaration du 31 mars 2006 pose problème au regard du droit constitutionnel et du droit du travail.

  • 5 avril 2006

    La préférence pour l'immobilisme

    Depuis 20 ans, les jeunes, notamment les étudiants, ont refusé toutes les réformes concernant l'accès aux études supérieures ou au marché du travail : en 1986 la réforme Devaquet (actuel conseiller du Président Chirac) ponctuée par la mort tragique de Malik Oussekine, en 1993 le CIP d'Edouard Balladur, et plus récemment la réforme du baccalauréat prévue par François Fillon et les tentatives timides de Luc Ferry d'accorder plus d'autonomie aux universités : toutes ces réformes et beaucoup d'autres ont suscité l'hostilité des jeunes et ont été finalement abandonnées. Certaines d'entre elles étaient sans doute bonnes, d'autres peut-être mauvaises, mais ce qui frappe c'est la systématicité du refus. Le CPE va s'inscrire, selon toute probabilité, dans cette longue liste des réformes avortées, dans le domaine de l'enseignement et de l'insertion professionnelle.

  • 4 avril 2006

    La mort du CPE reposera-t-elle l'avenir du CNE?

    La mort du CPE reposera-t-elle l'avenir du CNE?

    La décision du Président de la République sur l'avenir du CPE est pour le moins insolite. Tout a été dit sur la bizarrerie d'une solution qui passe par la promulgation d'une loi dont un article ne devra pas être appliqué avant d'être modifié par une nouvelle loi. En outre, ce n'est pas l'exécutif qui établira le nouveau projet, mais, pour aller plus vite, pour contourner le Conseil d'Etat et probablement aussi pour amadouer le président de l'UMP, c'est aux députés de la majorité que le Chef de l'Etat demande directement de déposer une proposition de loi. La Constitution est bonne fille et le " couple exécutif ", comme on dit, montre une belle capacité de contorsion.

  • 31 mars 2006

    Même si le CPE est retiré les syndicats devront bouger...

    Un droit du travail trop strict a tendance à diminuer le taux d'emploi des jeunes et des femmes et augmenter la durée de chômage dans les pays de l'OCDE. Avec un ensemble législatif parmi les plus protecteurs de l'OCDE et un des plus hauts salaires minimaux touchant 15 % des salariés, la France est clairement dans ce cas. A priori, on devrait bien accueillir une réforme comme le CPE (mais aussi le CNE), qui s'attaque à la question du droit des CDI.

  • 31 mars 2006

    Pour savoir si les réformes marchent il faut pouvoir les évaluer

    En France, comme l'a dit en son temps François Mitterrand, on a tout essayé en matière d'emploi. Mais la plupart du temps et faute de consensus les réformes se font à toute petite dose, ou bien à la marge - ce qui est d'ailleurs le cas du CNE. Serait-il possible de tenter plus ou mieux ? Il faudrait, pour cela, avoir la certitude que les réformes vont marcher. Or pour savoir ce qui marche et ce qui ne marche pas il faut disposer d'instruments d'évaluation. Mais c'est précisément là où le bât blesse en France. Le pays a du mal à évaluer ses réformes et ce pour deux raisons : l'une est culturelle, les ministères ne délèguent pas toujours facilement aux chercheurs le soin d'évaluer ; l'autre est structurelle, le manque d'instruments de mesure.

  • 28 mars 2006

    CPE : un regard italien

    La flexibilité du marché du travail est en France comme en Italie au centre des débats politiques. Le CPE du gouvernement Villepin a suscité des manifestations étudiantes comme on n'en avait pas vu depuis 1968. Dans l'arène politique italienne, le thème s'impose aussi comme l'un des plus marquants à la veille des élections générales prévues début avril. Cette semaine marque aussi le quatrième anniversaire de l'assassinat de Marco Biagi, un universitaire tué par les terroristes pour ses idées et ses essais de réforme du marché du travail italien.

  • 27 mars 2006

    CNE / CPE : un peu trop ou pas assez ?

    Les nouveaux contrats proposés par le gouvernement constituent une véritable révolution. En suspendant les lois qui réglementent le marché du travail, ils résolvent d'une façon radicale le problème d'une doctrine trop rigide sur le licenciement. Pourtant, en s’en tenant aux deux ans de la durée du contrat, ils ne modifient qu’à la marge la flexibilité réelle, tout en renforçant le dualisme inefficace et injuste du marché du travail.

  • 26 mars 2006

    Et si la réforme du code du travail passait par des expérimentations locales

    Comment réformer le marché du travail en France ? La tâche semble impossible au regard de l'ampleur des manifestations contre le CPE, ce qui prouve une fois de plus qu'une majorité à l'Assemblée, au Sénat et un soutien de l'Élysée ne suffisent pas.

  • 20 mars 2006

    De l'ignorance économique

    On peut parfaitement être hostile au CPE. Sur Telos, Bernard Brunhes et Eric Chaney nous ont fourni des éléments convaincants sur ce point. Mais cela ne justifie pas pour autant que l’on dise sur l’emploi à peu près n’importe quoi. C’est pourtant ce que la lecture d’un tract contre le CPE, signé par les sections d'Attac, du PS, du PCF, du 13e arrondissement fait craindre : « A l'opposé du CPE et des choix libéraux du gouvernement, il faut prendre sur les bénéfices des actionnaires pour financer la création massive d'emplois et l'augmentation du pouvoir d'achat (...) S'attaquer réellement au chômage, ce serait par exemple : créer massivement des emplois dans les services publics et la fonction publique (enseignement, hôpitaux), réduire le temps de travail en imposant des embauches correspondantes, redonner du pouvoir d'achat en augmentant les salaires pour tous contre la précarité, faire du CDI la norme. » Comment peut-on oser dire (penser ?) de telles âneries ? Comment peut-on avoir une telle méconnaissance des mécanismes économiques ?

  • 19 mars 2006

    Pourquoi le CPE n'est pas la solution

    Les politiques ont la mémoire courte. Il y a presque exactement treize ans, un gouvernement fraîchement désigné a tenté de changer les règles du salaire minimal pour que les jeunes sans qualification puissent être embauchés à moindre coût. Le « Smic jeunes », comme on l’a vite surnommé, a envoyé des milliers d'étudiants et de lycéens dans la rue, avant d’être retiré par le Premier ministre d’alors, Edouard Balladur. On tourne actuellement à Paris une nouvelle version de ce mauvais film : Dominique de Villepin voit se dresser contre son CPE une nouvelle génération d'étudiants. Le film pourrait bien finir de la même façon.

  • 14 mars 2006

    Pourquoi tant d’intermittents ?

    Aujourd’hui, les activités artistiques sont dotées d’un puissant pouvoir d’attraction, et ne semblent plus réservées aux ambitions de jeunes de banlieue. Une partie des enfants de la moyenne ou grande bourgeoisie aspire à y développer une activité. Les engorgements du système de l’intermittence reflètent à la fois les contradictions culturelles du capitalisme, entre logique productiviste et individualisme hédoniste, et la situation dans la société française faite aux jeunes adultes pour qui, quitte à être « précaire », autant l’être dans un métier créatif.

  • 8 mars 2006

    Et si l'on s'attaquait enfin aux inégalités entre hommes et femmes?

    Et si l'on s'attaquait enfin aux inégalités entre hommes et femmes?

    Chaque année, rituellement, le 8 mars est l'occasion de faire le point sur les inégalités entre hommes et femmes et de faire semblant de s’étonner de leur ampleur, voire de s’en indigner. On referme ensuite soigneusement le dossier pendant les 364 autres jours. Ce faisant, personne n’attaque de front la question centrale de l’emploi des femmes, de sa différence – de degré et de nature – avec celui des hommes, de la perte que constitue l’absence d’emploi, le sous-emploi et les emplois inadéquats à leurs compétences, pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour la société. Développer l’emploi des femmes, en quantité et en qualité, est absolument nécessaire. Cela implique une révolution de notre organisation sociale et de nos modes de travail.