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26 janvier 2007
Europe : sa politique climatique menace-t-elle sa compétitivité ?
La Commission a présenté ses propositions de politique intégrée « climat et énergie» en vue d'une stratégie globale pour les émissions de gaz à effet de serre. En s'engageant sur la voie d'une discipline forte et contraignante, l'Europe ne risque-t-elle pas de voir sa marge compétitive s'éroder face à des concurrents qui n'auraient pas les mêmes exigences qu'elle ? lire la suite
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22 janvier 2007
Europe : la Constitution n'est ni le problème ni la solution
L'Europe politique repose sur un partage des tâches par lequel les Etats attribuent à l'Europe la responsabilité de la modernisation économique tout en se réservant les politiques de solidarité sociale, élément essentiel de la cohésion nationale. Or les chocs référendaires semblent indiquer que les bases politiques qui sous-tendent ce système se sont réduites. Plutôt que de se relancer le débat sur la Constitution, la question est aujourd’hui de rapprocher l'Europe de ses citoyens. Cela exige la définition d'une voie permettant d'afficher ses ambitions en matière sociale et de montrer qu’elle n'entend pas éroder les systèmes nationaux de protection. lire la suite
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12 janvier 2007
Face à la Russie, l'Europe a besoin d'une politique énergique
Depuis 1994, l’UE demande avec insistance à la Russie qu’elle ratifie la Charte de l’énergie et le Protocole sur le transit. Mais les dirigeants européens ne semblent pas avoir réalisé que le Kremlin n’en pas la moindre intention. Il y a un an, l’Union Européenne s’est trouvée prise au dépourvu quand la Russie a coupé ses livraisons de gaz via l’Ukraine. Aujourd’hui la Russie coupe ses livraisons de pétrole via la Belarus, et l’Europe est à nouveau piégée. La Russie a montré comment elle compte opérer. Si elle ne développe pas une politique appropriée, l’Europe devra payer son indécision d’un coût toujours plus élevé. lire la suite
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8 janvier 2007
Comment changer quelque chose à la politique monétaire ?
Les déclarations des politiques français de tout bord se sont multipliées au cours du mois de décembre pour fustiger l'euro fort et la rigidité de l'objectif de stabilité des prix de la BCE. Ces déclarations sont généralement accueillies avec un certain dédain par la communauté d'experts en politique monétaire : puisque la BCE est indépendante, les politiques parlent mais le train de la BCE continue son chemin. lire la suite
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12 décembre 2006
Soumettre la BCE : une proposition sans avenir, mais pas sans conséquences
En lançant le 7 décembre qu'il fallait soumettre la Banque centrale européenne « à des décisions politiques, bien sûr celles de l'Eurogroupe, mais aussi celles du Conseil européen », Ségolène Royal a repris, un ton au-dessus, une antienne familière. Déjà, le 22 juin, Nicolas Sarkozy déclarait qu'il était « urgent que soit créé un véritable gouvernement économique de la zone euro et que soient rediscutés le statut et les objectifs de la BCE ». On pourrait multiplier les citations : sur ce sujet, droite et gauche ne se distinguent pas l'une de l'autre. lire la suite
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30 novembre 2006
Ukraine: la démocratie progresse, la corruption aussi
Depuis deux ans, l'Ukraine a subi des changements rapides et complexes qui peuvent déconcerter les observateurs étrangers, mais il reste possible de dégager les traits les plus saillants : avancées de la démocratie, retour de la corruption. Les thèmes dominants de la Révolution Orange étaient la liberté, la démocratie et la justice, alors que les thèmes économiques et sociaux en étaient notablement absents. On n’obtient souvent que ce qu’on demande : les réussites les plus spectaculaires et les plus rapides de la Révolution Orange furent la liberté d'expression et celle des médias. La diversité de ceux-ci semble solidement garantie par celle de leurs propriétaires, et leur qualité s'est beaucoup améliorée. Par ailleurs, divers mouvements populaires se sont succédé au niveau local, ce qui montre que les Ukrainiens n'ont plus peur. lire la suite
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15 novembre 2006
Le « critère caché » de Copenhague
L'adhésion à l'Union Européenne est conditionnée par trois critères : l'économie de marché, l'Etat de droit et l'assimilation de l'acquis communautaire. S'y ajoute un critère dont on a peu parlé jusqu'à présent, la « capacité d'absorption » de l'Union européenne. Pour limiter l'entrée de nouveaux membres comme la Turquie et régler ainsi la question des frontières de l'Europe, l'UE ne serait-elle pas tentée de recourir à ce critère qui offre l'avantage politique d'être fort imprécis sans forcer l'Europe à s'en expliquer ? --> Certains discours politiques ont aujourd’hui tendance à affirmer que, puisque la Constitution n’a pu être ratifiée, le processus d'élargissement a désormais atteint les limites de sa capacité d’absorption. L’Europe souffrirait d'une maladie appelée la « fatigue de l’élargissement », et il conviendrait donc d’arrêter les dégâts pour enfin tracer les « frontières définitives » de l'UE. lire la suite
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3 novembre 2006
Le vent mauvais du populisme est-européen
Les populistes de droite en Pologne et de gauche en Slovaquie dirigent maintenant des gouvernement, alliés à des partis nationalistes extrémistes. A Budapest, le principal parti d'opposition, le Fidesz, appelle ses supporters à manifester devant le Parlement pour la démission du gouvernement, le jour même où ce Parlement vient de confirmer par un vote de confiance le résultat des élections de mai dernier. A Prague, un gouvernement minoritaire de droite, qui après cinq mois de querelles et de mobilisation contre la « menace communiste » n'a toujours pas obtenu la confiance du Parlement, mène une purge à grande échelle de la haute administration. Enfin, l'entrée des Bulgares dans l'Union Européenne a été annoncée en transformant la campagne présidentielle en confrontation entre un ex-communiste qui se dit pro-européen et un proto-fasciste qui déclare détester les Turcs, les Tziganes et les Juifs. Pourquoi cette montée du populisme ? --> lire la suite
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20 septembre 2006
Pourquoi les poulets brésiliens ne s'envolent pas vers l'Europe
Un des thèmes les plus sensibles dans les relations commerciales entre le Brésil et l'Union européenne est l'accès au marché des poulets brésiliens. C'est avec la question de la viande bovine l'un des points clés de la position européenne dans le cycle de Doha. L'UE n'autorise aujourd’hui que 29 000 tonnes de volailles brésiliennes, réparties sur six quotas d'importations. Cela représente 0,4 % d'une consommation européenne qui s'élève en tout à 11 millions de tonnes annuelles. Toute importation dépassant ce volume subit des tarifs prohibitifs qui, joints à des mesures de sauvegarde spéciales, aboutissent à une augmentation de 1,450 euro par tonne, soit exactement 100 %. lire la suite
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19 septembre 2006
Présidentielle : la campagne d’Europe a commencé
Il est de bon ton, pour les aspirants à de hautes fonctions, de faire montre des relations qu'ils entretiennent avec les grands de ce monde. Nul n'ignore que Nicolas Sarkozy a été reçu par George Bush et qu'il est sur le point de rencontrer Tony Blair. Quant à Ségolène Royal, elle aura vu en une semaine Romano Prodi, José-Manuel Barroso et José-Luis Zapatero – excusez du peu ! Les manœuvres auxquelles on assiste sur le terrain européen laissent entendre que celui-ci pourrait aussi devenir l'objet d'affrontements entre les prétendants à l’Elysée au cours des mois à venir. lire la suite
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13 septembre 2006
Sur l'Europe au moins Sarkozy n'est pas partisan de la rupture…
Vendredi 8 septembre, Nicolas Sarkozy a présenté à Bruxelles sa « nouvelle vision française pour l'Europe ». Un discours placé, comme souvent pour le candidat putatif de l'UMP à l'élection présidentielle, sous le signe de la rupture. Mais Nicolas Sarkozy est-il vraiment l'homme de la rupture ? Rien n'est moins sûr. Son propos s'inscrit en réalité dans la continuité des positions tenues par la France. Pour le meilleur et pour le pire. lire la suite
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9 septembre 2006
Comment évaluer les députés européens ?
Les membres français du Parlement européen (PE) n’ont pas bonne réputation. A Bruxelles comme en France on leur reproche leur faible implication dans les travaux de l’assemblée, pour cause de cumul des mandats, d’intérêt limité pour la chose européenne ou d’opportunisme assumé. Jusqu’à présent, ce type de jugement était essentiellement étayé par le taux de présence des élus en séance plénière. Le site Internet Europa Agora propose désormais une étude plus ambitieuse de « l’engagement » des 78 élus français pour la période 2004-2006. lire la suite
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13 juillet 2006
Gauche et libéralisation font parfois très bon ménage : l'exemple italien
Le gouvernement Prodi et plus particulièrement le ministre Bersani ont déclaré la guerre aux catégories protégées, ou tout au moins à certaines d'entre elles. La liste est impressionnante : les banques, les compagnies d'assurance, les avocats, les notaires, les chauffeurs de taxi, les commerçants, les pharmaciens... Ce n'est pas une révolution, mais un simple décret (qui requiert un vote parlementaire pour entrer en application) contenant une série de menus changements dont certains devraient produire un résultat significatif : tout simplement de se débarrasser d'anomalies qui n'ont pas beaucoup de sens économique. Prenons quelques exemples. lire la suite
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5 juin 2006
Pourquoi Bruxelles ne réglementera pas les lobbies
Le 3 mai dernier le Commissaire européen en charge de l'administration et de la lutte anti-fraude rendait public un Livre Vert sur la transparence. Loin de mettre à distance pouvoirs publics et lobbies, ce document confirme au contraire l'étroite dépendance de la Commission européenne à l'égard des groupes d'intérêt qui l'environnent. Un an après avoir fait trembler le landerneau bruxellois avec des annonces musclées sur le lobbying, le Commissaire a donc choisi de temporiser. lire la suite
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25 mai 2006
L'Europe des moins-disants
Le 29 mai 2005, à l'issue d'un débat véhément, les Français, rapidement suivis par les Hollandais, rejetaient nettement le projet de constitution européenne. Peu après, face à la menace d'une avalanche de réponses négatives, le Conseil européen décidait d'une pause dans les procédures de ratification, laissant à chaque Etat le soin de décider des mesures à prendre. Dans la foulée, plusieurs Etats renonçaient aux référendums qu'ils avaient prévus. Un an plus tard, où en sommes-nous ? lire la suite
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19 mai 2006
L'Europe sert-elle encore à quelque chose ?
Un an après le référendum et quarante-neuf ans après le traité de Rome, une question jusque-là peu débattue hante désormais le débat européen : l'Union sert-elle encore à quelque chose ? lire la suite
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17 mai 2006
Europe : comment lutter contre la désintégration ?
Du lancement du Marché unique en 1992 à l'introduction de l'euro puis à l'élargissement de mai 2004, l'intégration européenne s'est déroulée à une allure vertigineuse. Des chocs comme la crise monétaire du début des années 1990 ne l'ont pas arrêtée, incitant au contraire à passer à l’étape suivante. Jusqu'au 29 mai 2005, cela renforça la confiance de ceux qui, en concevant le Marché unique dans les années 1980, ne pouvaient pas imaginer l'effondrement prochain du Rideau de fer et voyaient la monnaie unique comme un horizon lointain, théoriquement inéluctable mais pratiquement difficile à atteindre. Beaucoup de rêves étaient devenus réalité et il n'y avait aucun Plan B, quand les Français et les Néerlandais ont rejeté le Traité établissant une Constitution pour l'Europe. lire la suite
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15 mai 2006
Constitution Européenne : une vie après la mort ?
Les gouvernements français et néerlandais n'ont aucun plan pour revenir sur les résultats des référendums, et l'Union Européenne ne peut donc mettre en oeuvre la Constitution. Celle-ci pourrait certes être renégociée, mais un nouveau texte n'agréerait probablement pas aux Etats-membres qui soutiennent vigoureusement le Traité actuel. Et ce pour une simple raison : les préférences des 10 (ou 12) nouveaux membres sont généralement moins fédéralistes, moins tournées vers l'Europe sociale et plus favorables au marché que celles des 15. Un texte renégocié n'ira pas donc pas dans le sens des anciens Etats-membres qui soutiennent aujourd'hui la Constitution. Personne ne sacrifiera donc son capital politique pour imposer une renégociation. En bref, le Traité Constitutionnel est mort. lire la suite
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7 mai 2006
Iran : ce que peut encore faire l'Europe
Depuis la rupture par Téhéran des accords nucléaires euro-iraniens en août 2005, la République islamique progresse rapidement dans ce qui ressemble dorénavant à un « crash programme » de maîtrise du cycle du combustible, pouvant déboucher sur des applications militaires. Le démarrage d'une première « cascade » de 164 centrifugeuses en mars a débouché dès la fin avril sur un enrichissement de 4,6 % d’uranium 235, soit la limite supérieure des applications électronucléaires. Avec l'intention proclamée de l'Iran d’aligner plusieurs milliers de centrifugeuses au tournant de 2006-2007 et l'annonce de la disponibilité de centrifugeuses dites P-2 (quatre fois plus productives que l'actuel modèle), l'Iran pourrait disposer de quoi fabriquer plusieurs armes nucléaires avant même la fin du mandat du président Bush en janvier 2009. lire la suite
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2 mai 2006
Pourquoi les Français se méfient-ils du lobbying ?
Le 3 mai, le commissaire européen Siim Kallas mettra de la chair sur l' « initiative transparence » qu'il a lancée il y a un an. Au menu du Livre vert qu'il rendra public : la publicité des travaux de la Commission européenne et l'encadrement des activités des lobbyistes. Cela devrait fournir l'occasion à certains en France, comme ce fut le cas pendant la campagne du référendum sur le traité constitutionnel, de stigmatiser le lobbying européen comme un signe supplémentaire du « libéralisme » de Bruxelles, de son asservissement aux lois de l'économie mondialisée. Mais au lieu de s'effrayer de la prolifération des lobbies au niveau européen, ne ferions-nous pas mieux de nous pencher sur ce que nos propres pratiques d'influence ont de pervers ? lire la suite