• 12 mars 2009

    Mettre le risque en débat

    Mettre le risque en débat

    Quel rapport entre la fronde opposée à la Commission européenne par les États membres lors du Conseil environnement du 2 mars 2009 sur la levée de l'interdiction de cultiver des OGM en Autriche et en Hongrie, les décisions de tribunaux français demandant aux opérateurs téléphoniques d'enlever des antennes-relais et la tourmente financière actuelle ? Ces exemples sont les manifestations les plus claires du problème que pose à nos sociétés la notion de maîtrise du risque.

  • 4 mars 2009

    G20 ou G24 ?

    G20 ou G24 ?

    Une des conséquences les plus attendues de la crise de 2008 aura été le putsch qui a permis au G20 de remplacer le G7/8 à la direction de l'économie mondiale. Personne ne pense que le travail puisse continuer à être organisé, et encore moins exécuté, par le G7. Si l’on veut réformer le FMI et la Banque mondiale, personne ne pense que la solution puisse être résolue par le G7. Personne enfin n’imagine qu’une réponse globale, monétaire et fiscale à la plus grave récession depuis la Deuxième Guerre mondiale puisse être le fait du seul G7. Qu’il s’agisse de développer des idées, de trouver un consensus ou de procéder à la mise en œuvre, c’est au G20 que cela se passe. Mais cela ne va pas sans problèmes.

  • 2 mars 2009

    Le mythe du risquomètre

    Le mythe du risquomètre

    Une conviction largement répandue veut que le risque financier soit facile à mesurer : nous pourrions introduire une sorte de risquomètre dans les entrailles du système financier et obtenir une mesure précise du risque présent dans les instruments financiers, même les plus complexes. Cette croyance a joué un rôle-clé dans la crise actuelle. Malheureusement, cette leçon n'a pas été comprise : la sensibilité au risque sera apparemment un des éléments structurants du prochain système de régulation et des nouvelles formes de la rémunération des dirigeants.

  • 27 février 2009

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Depuis la chute de Lehman Brothers, nos gouvernements s'efforcent de renflouer le secteur bancaire à force d'apports en capital. Pour autant, l'objectif de relance du crédit demeure hors d'atteinte. Au contraire, les problèmes semblent s'aggraver de semaine en semaine d'une manière inéluctable. Ainsi en sommes-nous arrivés au point où l'onde de choc frappe le crédit des États eux-mêmes. De nombreux commentateurs s'accordent sur la nécessité d'une action coordonnée. Peut-on imaginer par exemple une structure commune de défaisance ?

  • 25 février 2009

    Il faut sauver l’euro !

    Il faut sauver l’euro !

    Bruxelles vient de lancer des procédures officielles de déficit excessif contre la France, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et Malte alors même que l’économie européenne est en manque de demande. Il ya pourtant à peine trois mois elle appelait à un soutien budgétaire de la demande. La Commission serait-elle schizophrène ? Non mais elle doit tenir compte de l’inquiétude des marchés face au risque de défaut de paiement des États. Cette crainte est-elle justifiée ?

  • 23 février 2009

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Loin de se réjouir les bourses mondiales ont accusés un net recul à l’annonce du plan annoncé par Tim Geithner le 10 février. Pourquoi les efforts du Trésor ont-ils reçu un accueil aussi glacial ?

  • 18 février 2009

    Comment réguler les hedge funds ?

    Comment réguler les hedge funds ?

    Depuis le début de la crise financière, la question de la régulation des hedge funds, ces fonds d’investissement qui opèrent sous contraintes réglementaires légères, revient régulièrement dans le débat public. On voit bien en quoi la posture est politiquement payante, mais qu’en est-il de la réalité ? Les hedge funds sont-ils responsables de la crise ? Faut-il vraiment renforcer la réglementation qui les encadre ? Si oui, pourquoi, et comment, le faire ?

  • 13 février 2009

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Un renflouement massif des banques occidentales semble nécessaire s’il faut réamorcer le crédit et éviter une récession plus grave encore. Comment agir ? À regarder un bilan de banque comme d’ailleurs celui de toute entreprise, il n’y a que trois façons possibles. Soit on opère du côté de l’actif du bilan des banques, celui qui porte les prêts et titres financiers qu’elles ont acquis, dont pas mal d’actifs malsains. Soit on regarde du côté du passif de leur bilan, celui qui décrit leurs sources de financement, ce qui donne les deux autres façons possibles : la deuxième agit sur les fonds propres de la banque, en pratique par injection directe de capital par les États ; la troisième et dernière façon consiste à agir sur les emprunts et dettes qu’elles ont contractés, en prenant en compte que les banques commerciales se financent grâce aux dépôts bancaires (comptes à vue ou à terme par exemple) de leurs clients, mais beaucoup aussi par emprunts directs sur le marché.

  • 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 4 février 2009

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Si la crise actuelle évolue vers un désastre comparable à la Grande Dépression, ce sera probablement du fait d'un manque de coopération entre les grandes économies. L'histoire de l'économie mondiale moderne et de son effondrement dans les années 1930 montre que les principales puissances doivent travailler ensemble si elles veulent maintenir un ordre économique international intégré. Mais les États ne sont capables de faire les sacrifices nécessaires au soutien de la coopération internationale que si leur population manifeste un minimum de soutien politique en faveur d’une économie mondiale ouverte. Cela ne va pas de soi aujourd’hui.

  • 27 janvier 2009

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Où en est aujourd'hui le système bancaire français ? Les banques font la queue au guichet de l’État pour lever des capitaux frais, mais elles prétendent qu’elles sont correctement capitalisées. Cet apport de l’État est nécessaire à leurs yeux pour maintenir un rythme soutenu d’octroi de crédits nouveaux, mais elles affirment aussi que leurs encours de crédit n’ont cessé de progresser malgré la crise. Alors que les acteurs économiques, ménages et entreprises, dénoncent l’attrition du crédit et que le médiateur, M. Ricol, menace de dénoncer sur la place publique les banques inciviques, ces dernières protestent de leur bonne foi et assurent qu’il n’y a pas de risque de credit crunch en France.

  • 1 décembre 2008

    Crise financière : la faillite des chercheurs

    Crise financière : la faillite des chercheurs

    Les événements récents ont montré que les évolutions de la structure du marché financier au cours des vingt dernières années en ont fait une poudrière, dont l’explosion a finalement été provoquée par le gonflement de la bulle de crédit entre 2004 et 2007. La recherche académique porte une responsabilité dans cette crise : il est urgent de revenir sur les raisons d'un aveuglement.

  • 20 novembre 2008

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Intervenant le 21 octobre devant le Parlement européen, Nicolas Sarkozy a proposé que les pays européens créent leurs propres fonds afin de protéger les entreprises nationales des « prédateurs » étrangers. L'enjeu de cette proposition est plus politique qu'économique. Non seulement elle pose un problème de faisabilité, mais une bonne partie de la paranoïa européenne sur les fonds souverains étrangers est fondée sur des hypothèses erronées.

  • 17 novembre 2008

    Le G7 est mort. Vive le G20 ?

    Le G7 est mort. Vive le G20 ?

    Comme prévu, le sommet du G20 aura accouché de vœux pieux et d’une longue déclaration qui promet des lendemains qui chantent. Rien de ce qui figure dans la déclaration finale n’est nouveau. Un sommet inutile, donc ? Oui, sauf que sa tenue est intéressante en soi si elle signale la mort du G7. Or rien n’est moins sûr.

  • 14 novembre 2008

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Bretton Woods ou pas, l’enjeu de la réunion du G20 qui s’ouvre le 15 novembre est bien celui du multilatéralisme financier. Normes comptables, agences de notation, paradis fiscaux et réglementaires, coordination des superviseurs, marchés dérivés, hedge funds, codes de conduite, les sujets ne manquent pas. L’idée est de s’entendre sur quelques principes qui, espère-t-on, éloigneront le spectre d’une nouvelle crise financière à grande échelle. En admettant que les vingt grandes nations (ou tout autre nombre compris entre sept et vingt) s’entendent sur un « plus petit commun dénominateur » de la régulation, qui sera chargé de superviser les superviseurs nationaux ? Cette question n’est pas posée clairement aujourd’hui parce que la définition de règles communes paraît déjà un objectif extrêmement ambitieux. Il n’existe pas aujourd’hui d’institution pouvant jouer un rôle d’arbitre de la finance internationale, mais un tel arbitre existe bel et bien dans le domaine commercial.

  • 4 novembre 2008

    L'Amérique décline-t-elle ?

    L'Amérique décline-t-elle ?

    La crise financière que traverse le monde incite très naturellement à s’interroger sur l’avenir de la puissance américaine puisque c’est au fond son modèle financier qui est durement attaqué et donc remis en cause. L'heure du déclin américain a-t-elle sonné ?

  • 1 novembre 2008

    Un nouveau Bretton Woods, vraiment ?

    Un nouveau Bretton Woods, vraiment ?

    La rencontre des chefs d'Etat qui va se tenir à Washington suggère que le besoin d’une coopération internationale dans la régulation des institutions et des marchés financiers est enfin reconnu. Je crains cependant que le sommet de Washington ne fasse naître des espérances déraisonnables et n’adopte une mauvaise stratégie.

  • 27 octobre 2008

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues.

  • 21 octobre 2008

    Ces banques qui n’assurent plus

    Ces banques qui n’assurent plus

    Pourquoi si vite, si fort, si simultané ? Pourquoi cette propagation aux banques européennes ? Cette question intrigue tout un chacun à propos de la très sévère crise de confiance qui touche les banques occidentales. Si toutes ne meurent pas, toutes semblent atteintes, malades en effet, de s’être lancées dans un métier, l’assurance, qui présente des écueils spécifiques. Faute d’être parvenus à les maîtriser, les instruments d’intermédiation financière ont provoqué une panne des échanges sur le marché interbancaire, typique d’une défaillance de marché provoquée par une asymétrie d’information généralisée entre tous les acteurs du système. (Photo Aaron Krach)

  • 17 octobre 2008

    Crise financière : quel remède, docteur ?

    Crise financière : quel remède, docteur ?

    Chaque jour, dans l’urgence, banques centrales et gouvernements luttent contre l’incendie : une impressionnante crise de confiance s'est déclarée au sein du système financier le plus sophistiqué jamais atteint. Avant même que fumée et poussière ne retombent, il faut essayer de discerner les questions sur lesquelles les pouvoirs publics doivent aiguiller les acteurs de ce drame afin de limiter les dommages et de faciliter la reconstruction.