-
27 octobre 2008
Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...
C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues. lire la suite
-
29 septembre 2008
Un présidentiable pour diriger le PS ?
La préparation du prochain congrès de Reims du Parti socialiste (14-16 novembre) est entrée dans une phase nouvelle avec le dépôt des motions d’orientation. Peut-on y voir un peu plus clair à présent sur le profil du prochain leader et plus largement sur la manière, jusqu’ici fort confuse, dont les socialistes abordent la question centrale du leadership? Un peu, mais pas beaucoup, serait-on tenté de répondre, tant la question présidentielle continue d’embrouiller leurs positions à l’extrême. lire la suite
-
21 juillet 2008
PS : les enjeux du congrès
Rarement les enjeux d’un congrès socialiste auront été aussi lourds que ceux du prochain congrès de Reims. Mais rarement, également, les défis qu’il comporte auront été si difficiles à relever. Les deux principaux enjeux sont celui du leadership et celui de la ligne politique. Non seulement ils sont redoutables pris séparément mais encore leur intrication les rend particulièrement difficiles à affronter en même temps. lire la suite
-
16 juillet 2008
Desperate French TV
Alors que les chaînes publiques affrontent un avenir erratique, un autre coup de poignard frappe l’audiovisuel français. En 2007, pour la première fois sur nos écrans, les séries américaines emportent massivement l’adhésion du public et devancent les séries hexagonales. La fiction télévisée, genre noble de la télévision et fleuron de la politique de l’exception culturelle, voit sa légitimité ébranlée. lire la suite
-
7 mai 2008
Les réformes et l’Europe : rendez-vous manqué
En annonçant la rupture avec les archaïsmes franco-français, le candidat Sarkozy se présentait comme celui qui mettrait un terme à la marginalisation de la France dans les affaires européennes. Certes, son ardeur à promouvoir les entreprises françaises inquiétait nos partenaires, mais l’idée d’une France profondément réformée soulevait bien des espoirs. C’était bien parti. lire la suite
-
1 mai 2008
Les pièges de la présidentialisation
Nicolas Sarkozy avait de bonnes raisons, une fois élu, de penser que le régime de la Cinquième République entrait dans une phase nouvelle de son histoire caractérisée par une présidentialisation accrue. Mais le président a méconnu les ressorts réels, parlementaire et partisan, du fonctionnement du régime. lire la suite
-
28 avril 2008
PS : le syndrome Maginot
La nouvelle déclaration de principes élaborée par la direction du Parti socialiste évoque irrésistiblement la fameuse Ligne Maginot : elle est dépassée avant même d’avoir servi. La déception est à la hauteur des attentes pour tous ceux qui espéraient depuis longtemps l’inscription de cet aggiornamento doctrinal dans le marbre du socialisme français. lire la suite
-
25 avril 2008
Syndicalisme : la fin d’une époque ?
Les résultats de la négociation sur la représentativité et le financement syndical n’étaient pas garantis d'avance. Pourtant, une déclaration commune est aujourd’hui publique. Ses enjeux vont bien au-delà d’une simple recomposition du champ syndical. lire la suite
-
26 mars 2008
Que reste-t-il du Modem?
Il serait abusif de juger les résultats des municipales à la seule aune du faible nombre de maires ou de la défaite de François Bayrou à Pau. Les principaux enjeux, pour le parti centriste, était plus discrets. Il s’agissait de consolider son implantation locale en faisant élire des conseillers; de rééquilibrer le parti en faisant émerger des responsables plus marqués à gauche; mais aussi de s’émanciper de l’UMP, en jouant l’indépendance et de tenter des alliances à gauche. C’est sur l’ensemble de ces enjeux que doit être évaluée la réussite du Modem. lire la suite
-
24 mars 2008
Pour les économistes, les municipales sont nationales
Ce qui ressort des élections municipales de 2008 est désormais bien établi dans la littérature économique : les résultats des élections locales sont clairement influencés par les évolutions des données économiques nationales. lire la suite
-
18 mars 2008
La victoire de la gauche et du bipartisme
La nette victoire socialiste aux élections municipales et cantonales représente plus qu’un rééquilibrage du rapport gauche/droite en faveur de la gauche. Par delà cette victoire se dégage un second enseignement : l'entrée de la vie politique française dans une logique bipartite forte illustrée par l’échec spectaculaire du Modem. lire la suite
-
21 février 2008
L'antisarkozysme n'est pas une politique
La France est à nouveau le théâtre d'une pièce qu'elle aime à se rejouer de temps à autre. L'argument nous en est familier. Il nous a été légué par notre grande Révolution : c'est celui de l'union des républicains contre la tyrannie. L'appel à la vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne et signé par diverses personnalités politiques ressort de cette tradition. lire la suite
-
15 février 2008
Premier ministre : les dangers de la popularité
La cote de popularité du Premier ministre a dépassé celle du président de la République. Ce phénomène, très rare, ne manquera pas de relancer les discussions sur la question des rapports entre les deux têtes de l’exécutif. Cette question est aussi vieille que la Cinquième République, mais elle se pose aujourd’hui d’une manière différente que par le passé. lire la suite
-
4 février 2008
Sarkozy : premier bilan à froid
Durant la campagne, Nicolas Sarkozy a articulé un programme d'une densité inhabituelle. Pas un pan de la vie des Français n'a été oublié, les propositions étaient audacieuses et, en général, bonnes. La rupture a été plébiscitée. Arrivé à l'Elysée, Sarkozy martèle les mêmes thèmes, entame son programme mais, comme on aurait pu s'y attendre, nombre de ses projets semblent absorbés par les sables mouvants de la politique. La méthode qui consiste à ouvrir simultanément une multitude de fronts commence à montrer ses limites. lire la suite
-
7 janvier 2008
Branle-bas de combat au Parti socialiste
Ségolène Royal a lancé son offensive pour s’emparer de la direction du Parti socialiste. Elle a ainsi tranché pour son compte la question de savoir si la candidature socialiste à la présidence de la République doit passer ou non par la direction de l’organisation. Elle sait que dans sa défaite de 2007, son absence de contrôle de son parti a pesé lourd. En liant clairement cette tentative de diriger le Parti socialiste à son projet présidentiel, sa position présente une cohérence certaine dans un régime de plus en plus présidentialisé et où le Parti socialiste est avec l’UMP l’un des deux partis présidentiels. Ségolène Royal a sans doute pensé qu’elle ne pouvait prendre le risque de voir le prochain successeur de François Hollande à la direction du parti faire obstacle à sa candidature. En défendant à la fois un projet de rénovation du parti et un projet présidentiel, elle présidentialise encore davantage l’organisation, ce qui est une démarche logique. lire la suite
-
23 novembre 2007
Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?
Le problème central que pose le fonctionnement actuel de nos institutions est le suivant. Si l’on veut éviter la dérive présidentialiste, comment faut-il rééquilibrer les pouvoirs et clarifier les relations entre le président et son Premier ministre dans un régime où, selon la volonté de son fondateur « l’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu » et où, depuis l’instauration du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral en 2001, puis la victoire présidentielle et législative de Nicolas Sarkozy, et enfin sa pratique du pouvoir, la présidentialisation du régime s’est fortement accrue ? Comment prendre acte plus clairement de la primauté du président tout en renforçant les pouvoirs du Parlement et en encadrant ceux du président ? lire la suite
-
22 novembre 2007
Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?
Le Conseil Constitutionnel vient de juger les statistiques dites « ethniques » non conformes à l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Prenons ce jugement au sérieux et réfléchissons à l’extension de son application à d’autres variables statistiques : celles portant sur le sexe des personnes. lire la suite
-
21 novembre 2007
Les étudiants sont-ils devenus fous?
Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance. lire la suite
-
19 novembre 2007
« Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »
« Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ? lire la suite
-
16 novembre 2007
Réformer, mais avec qui ?
Derrière les mobilisations actuelles au sein de la SNCF, de la RATP ou d'EDF, se pose la question du rapport des syndicats aux évolutions de la société et aux réformes conjoncturelles ou de structure que celles-ci appellent. Le problème interpelle les grandes confédérations. Mais il interpelle aussi le pouvoir politique. Réformer, oui, mais avec qui ? lire la suite