Charles Wyplosz edit
Professeur d'économie, Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (Genève) Site personnel de l'auteur Écrivez à Charles Wyplosz-
23 juin 2010
De la rigueur
En 1980, la dette publique de la France représentait 20% du PIB. En 2007, avant la crise, elle était de 65%. En 2011, elle pourrait dépasser 85%. La crise est historique et justifie l’utilisation des déficits publics pour soutenir l’activité et empêcher une explosion du chômage. La hausse en cours, pour une valeur de 20% du PIB, est donc vertueuse. Celle des trente précédentes années, pour une valeur de 45% du PIB, est inexcusable. Certes, il y a eu des périodes délicates durant ces trente années, qui justifiaient des déficits, mais il y a eu aussi des années fastes qui auraient dû être consacrées à rembourser. lire la suite
-
13 mai 2010
Le pari risqué de l’Europe
En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser ! lire la suite
-
30 avril 2010
L’appel au FMI reste la meilleure solution!
Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro? Pas forcément: le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences? lire la suite
-
16 mars 2010
Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée
Il n’y aura pas de Fonds monétaire européen. C’est une idée saugrenue qui répond à des motivations largement infondées. C’est aussi un projet complexe dont les défenseurs ne mesurent ni les implications, ni les conditions de succès. lire la suite
-
13 février 2010
Seul le FMI peut sauver la Grèce
Après plusieurs jours de spéculation (intellectuelle), d’échanges et de déclarations plus ou moins claires, les dirigeants européens ont produit une déclaration de solidarité magnifique avec la Grèce qui n’a qu’un inconvénient : elle manque de substance. Tout y est : solidarité entre Européens, fermeté vis-à-vis d’une Grèce qui a ignoré les sages principes de discipline budgétaire et a même truqué ses comptes, mise à l’écart subtile du FMI. lire la suite
-
28 janvier 2010
En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !
Rappelez-vous l’an dernier. Le modèle français était en train de faire la preuve de sa supériorité sur le « marché à tout va » anglo-saxon. Même Nicolas Sarkozy, qui avait bâti sa campagne sur le thème de la rupture avec un modèle français obsolète, a changé de casaque et s'en est allé donner des leçons à ses « amis » Barack et Gordon. C’est vrai que le poids de l’État et l’importance du filet social ont puissamment amorti le choc. Le chômage a explosé aux États-Unis et en Grande-Bretagne, il a simplement augmenté en France. Victoire totale, donc ? lire la suite
-
8 janvier 2010
Lisbonne : à ne refaire sous aucun prétexte !
« L’Union s’est aujourd’hui fixé un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. » (Déclaration de Lisbonne, 24 mars 2000) Et bien nous y sommes, la décennie est passée. Je n’imagine personne qui pense que la mission a été accomplie. L’échec était annoncé, mais il faudrait à présent faire un bilan et tirer les conséquences d’un projet qui a absorbé bien des efforts et occulté bien des erreurs. lire la suite
-
13 décembre 2009
Soleil noir sur la Grèce
Le début de panique sur la dette publique grecque est entièrement injustifié. Le gouvernement grec n’a aucun intérêt à faire défaut, et aucun besoin de le faire tant que les marchés financiers ne s’affolent pas. Certes, pendant plus de trente ans les gouvernements successifs se sont adonnés à une flagrante indiscipline fiscale. La pression renouvelée des marchés financiers devrait être prise comme un signal que la fête est finie. Il est temps pour la Grèce d’adopter deux mesures simultanées : tailler sérieusement dans les dépenses et réformer le processus budgétaire afin de pouvoir prendre l’engagement crédible d’une plus grande discipline. lire la suite
-
22 novembre 2009
Emprunt : un dernier verre avant la sobriété ?
Comme tous ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a promis de faire reculer la dette de l’État ; le faire aurait à coup sûr représenté une rupture. Mais voilà que, non seulement la dette est en train de bondir, crise financière oblige, mais de surcroît on nous propose un Grand Emprunt. Cette décision soulève deux questions : est-ce un bon déficit ? Est-ce la fin de la gabegie ? lire la suite
-
2 novembre 2009
La fin du roi dollar?
Le dollar baisse, apparemment inexorablement. La Chine, suivie par la Russie et un cortège d’autres pays, demande une monnaie internationale de remplacement. Un rapport des Nations-Unies s’est emparé du sujet. En France on n’a pas oublié le « privilège exorbitant », dénoncé par de Gaulle. Approchons-nous de la fin du roi dollar ? lire la suite
-
21 septembre 2009
Désolé, mais le capitalisme n’est toujours pas mort…
Mais que s’est-il passé depuis le sommet de la crise financière ? Rappelez-vous. La faillite d’un des fleurons de Wall Street, Lehman Brothers, suivie d’une panique comme on n’en avait pas vue depuis 1929. Des injections publiques de plusieurs centaines de milliards d’euros dans les plus grandes maisons de la finance aux États-Unis, mais aussi en Europe. Des quasi-nationalisations à New York et Londres ! Tout ceci, bien sûr, a été suivi par une récession mondiale dont on n’a pas fini de mesurer les dégâts. Un événement historique, mais quelles conséquences ? lire la suite
-
26 mai 2009
Sarkozy : regard froid sur un premier bilan
Evaluer les deux premières années de Nicolas Sarkozy pose un problème de mesure. Faut-il le comparer à ses prédécesseurs ? Dans ce cas, oui, il y a bien eu rupture. Rupture de style et de management, bien sûr. Le président est aux commandes, rejetant le modèle coupe-circuit cultivé par tous les présidents de la Ve République. Plutôt une présidence de type américain, sans les contre-pouvoirs du Parlement, encore que la réforme des institutions encourage les députés à plus d’audace qu’auparavant. Le changement est tellement visible que l’on parle d’hyper-président. On peut approuver ou non cette évolution, mais le modèle précédent était celui d’un président peu visible et surtout peu actif, avec comme résultat plusieurs décennies de réformes sans cesse différées. Mesurée ainsi, la rupture est réalisée. lire la suite
-
22 mars 2009
Relance : pourquoi les Américains ont raison
La préparation du G20, qui devait sceller la coopération internationale face à la crise, est en train de creuser un profond fossé entre l'Europe et les Etats-Unis. Les Américains ont lancé un appel pour une relance budgétaire coordonnée. Ils ont reçu le soutien actif du FMI, des Anglais, des Japonais et même des Chinois. Mais les Européens, emmenés par l'habituel tandem franco-allemand, plaident plutôt pour un renforcement de la réglementation des marchés financiers. Les raisons de ce dialogue de sourds sont multiples, et pas forcément à l'avantage des Européens. lire la suite
-
10 février 2009
L'Europe à la traîne
Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité. lire la suite
-
17 décembre 2008
Le mirage de la relance ciblée
La relance budgétaire est une opération de bon sens. On ne devrait jamais accepter un déficit budgétaire de bon cœur car il est rarement justifié. Après trois décennies de gabegie, la dette publique est élevée et pèse sur l’économie. Mais il n’y a pas le choix. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Bravo, donc, pour la relance et, courage. Si les prévisionnistes ne se trompent pas – ce serait original ! – il en faudra sans doute beaucoup plus. Mais il est étrange de voir comment une bonne idée peut être immédiatement galvaudée. Tous les groupes d’intérêt n’ont compris qu’une chose : le porte-monnaie de l’État – le vôtre, le mien, celui des contribuables – s’entrouvre. Et le gouvernement semble avoir compris la même chose : le temps est aux bonnes œuvres, celles qui vous valent des reconnaissances durables. À ce jeu très en vogue, ce n’est ni le sens de l’intérêt général ni la qualité du raisonnement économique qui compte, mais le toupet et la gourmandise. De quoi faire pâlir les banquiers. lire la suite
-
17 novembre 2008
Le G7 est mort. Vive le G20 ?
Comme prévu, le sommet du G20 aura accouché de vœux pieux et d’une longue déclaration qui promet des lendemains qui chantent. Rien de ce qui figure dans la déclaration finale n’est nouveau. Un sommet inutile, donc ? Oui, sauf que sa tenue est intéressante en soi si elle signale la mort du G7. Or rien n’est moins sûr. lire la suite
-
19 octobre 2008
Envoyons vite un chèque à tous les ménages !
Il est encore trop tôt pour pousser un ouf de soulagement, mais il se pourrait bien que la crise financière tire à sa fin. Il faut à présent penser à ses effets sur l’économie réelle – croissance, emploi – qui va devenir notre première préoccupation. Une relance budgétaire s’impose, et vite. La solution ? Envoyer vite un chèque à tous les ménages.--> lire la suite
-
- Alberto Alesina
- Richard E. Baldwin
- Tito Boeri
- Willem Buiter
- Francesco Giavazzi
- Daniel Gros
- Stefano Micossi
- Guido Tabellini
- Charles Wyplosz
- Klaus F. Zimmermann
Crise financière: que faire?
L'Europe est au milieu d'une crise comme on n’en connaît qu’une fois dans une vie. Chacun sait ce qui est arrivé quand les marchés financiers ont cessé de fonctionner durant les sombres années 30. Il n'est pas exagéré de dire que cela pourrait arriver à nouveau si les gouvernements n'agissent pas. Nous ne disons pas que cela va arriver, mais il est essentiel de savoir ce qui est en jeu. lire la suite
-
18 septembre 2008
La fin du capitalisme ? Non, bien au contraire…
Les événements des derniers jours confirment que la crise actuelle est, de loin, la plus grave de toute l’histoire bancaire. Wall Street est décimée, et ce n’est pas terminé. D’autres fleurons de la finance internationale vont sans doute disparaître dans les jours ou les semaines qui viennent. Ce n’est ni surprenant, ni désolant, ni même particulièrement inquiétant. lire la suite
-
9 septembre 2008
Le temps de la rigueur est-il venu ?
Une fois de plus, la classe politique débat du déficit budgétaire. Une fois de plus, le débat est conduit à coups d'affirmations péremptoires qui laissent de côté les principes économiques un peu plus compliqués que " c'est bien-c'est mal ", et une fois de plus il manque la perspective d'une stratégie à long terme. lire la suite
- Chargement...