Gérard Grunberg edit

Politologue, directeur de recherche émérite au CNRS Écrivez à Gérard Grunberg
  • 31 mars 2015

    « UMPS » : 100, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national

    « UMPS » : 100, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national

    À force de dénoncer l’existence de « l’UMPS », le Front national a fini par lui donner une consistance réelle. Non pas – ou pas encore – au niveau des stratégies des partis mais au moins, et clairement, au niveau de l’électorat. Qu'en sera-t-il aux élections régionales de décembre prochain?

  • 24 mars 2015

    Les impasses stratégiques du PS et du FN

    Les impasses stratégiques du PS et du FN

    Afin de limiter ses pertes au second tour, le PS a entonné l’air de l’unité. Logique. Mais l’union de la gauche peut-elle tenir lieu de stratégie pour ce parti? De son côté, le FN s’est enfermé dans une stratégie qui a pour but la destruction de l’UMP ou sa domination. Seul des trois, l’UMP/UDI peut gagner à la fois une élection présidentielle et des législatives.

  • 3 mars 2015

    Parti socialiste: un congrès, pour quoi faire?

    Parti socialiste: un congrès, pour quoi faire?

    Pour la première fois, une fraction importante du PS a voulu que le parti se comporte au pouvoir comme il le faisait jadis seulement dans l’opposition. Du coup, les débats internes se sont transformés en débats pour ou contre la politique du gouvernement, accusée d’être social-libérale et donc opposée à la ligne du parti. Ce faisant, le parti a renoncé à l’arrangement qui lui permettait auparavant de gouverner sans abandonner son idéologie ni briser son unité. À l’occasion de son prochain congrès, il se trouve donc conduit à juger l’action d’un gouvernement socialiste en activité. L’exercice est inédit. Peut-il être utile?  

  • 19 février 2015

    Le nouvel espace politique européen

    Le nouvel espace politique européen

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans la plupart des pays démocratiques européens, le système politique a été structuré autour d’un clivage politique principal : le clivage gauche/droite. Or, depuis plusieurs années, ce clivage a perdu progressivement sa capacité à organiser le fonctionnement des systèmes politiques. Un autre est apparu et s’est accentué au fil du temps: le clivage « européens/souverainistes ».

  • 22 janvier 2015

    La société ouverte et ses ennemis

    La société ouverte et ses ennemis

    Défendre notre conception des libertés sans aboutir à l’affrontement entre l’islam et l’Occident, tel est l’immense défi qui est le nôtre aujourd’hui. Comment le relever ?

  • 22 octobre 2013

    La gauche dans le piège

    La gauche dans le piège

    Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, vient de déclarer qu’il souhaite que le mouvement lycéen pour le soutien de Léonarda reprenne. Venant d’un dirigeant politique, une telle déclaration signifie qu’au sommet de EELV certains sont désormais clairement favorables à la sortie du gouvernement. Pendant ce temps, les communistes s’apprêtent à voter contre le budget tandis que Mélenchon propose de rendre Valls à le Pen. Autant dire que la gauche politique a cessé d’exister. Le PS est désormais seul. Cette situation nouvelle appelle une analyse nouvelle.

  • 24 septembre 2013

    UMP et FN: une alliance inévitable?

    UMP et FN: une alliance inévitable?

    Le communiqué adopté à l’unanimité par l’UMP le 17 septembre marque un pas supplémentaire de ce parti vers une alliance à terme avec le Front national.  Certes ce communiqué dit le contraire : « Nous nous opposons avec vigueur à la politique menée par les socialistes et leurs alliés et nous combattons avec la même vigueur tous les extrémismes et les sectarismes. » Il semble ainsi reprendre le « ni ni » de Jean-François Copé. Mais en réalité, il traduit en d’autres termes l’innovation introduite par François Fillon. Il ne s’agit plus seulement de refuser le désistement ou l’accord avec PS ou le FN. L’UMP va beaucoup plus loin.

  • 8 juillet 2013

    La gauche socialiste a peur du pouvoir

    La gauche socialiste a peur du pouvoir

    La gauche du Parti socialiste, en envoyant une lettre à l’ensemble des parlementaires socialistes pour demander un report de la réforme sur les retraites, a été au-delà du conservatisme foncier qui caractérise depuis un an ses positions. Elle a clairement montré son irresponsabilité face aux devoirs qu’implique et qu’impose l’exercice du pouvoir.

  • 3 juin 2013

    Guy Carcassonne et la Ve République

    Guy Carcassonne et la Ve République

    Guy Carcassonne a été l’un de nos grands constitutionnalistes. Non seulement parce qu’il connaissait et analysait parfaitement les mécanismes institutionnels mais aussi parce que, dans la grande tradition française, il était un constitutionnaliste engagé. Il prenait parti et se passionnait pour l’amélioration de nos institutions. L’introduction de son merveilleux livre, La Constitution, livre qui se présente comme un simple commentaire de texte, nous livre en quelques pages denses et riches sa vision de la Ve République. Son auteur était un ferme défenseur du  régime actuel mais appelait constamment à mettre son fonctionnement davantage en conformité avec les principes de la démocratie et de la représentation.

  • 28 mai 2013

    Les Français sont plus germanophiles qu’europhiles

    Les Français sont plus germanophiles qu’europhiles

    Les peuples ne sont pas toujours ce que pensent les hommes et femmes politiques. La tentation de la germanophobie à laquelle ont récemment succombé certains d’entre eux le montre clairement. Quelles conclusions en tirer ?

  • 2 mai 2013

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Même pour des observateurs avertis l’évolution actuelle du parti socialiste ne peut que laisser stupéfait. Certes, il y a toujours eu dans ce parti une tendance à l’euroscepticisme contre l’Europe libérale – on disait dans les années soixante-dix l’Europe germano-américaine. Rappelons nous 2004-2005. Mais, depuis l’élection de François Hollande les choses se sont aggravées, aboutissant aujourd’hui à une situation où le Parti socialiste semble avoir abandonné toute ambition sérieuse de soutenir son propre gouvernement dans ses tentatives de réforme.

  • 23 avril 2013

    La crise politique française

    La crise politique française

    Les partis de gouvernement vont mal. Et du coup la France aussi. Le socle politique nécessaire pour redresser la situation désastreuse du pays n’existe plus ni à gauche ni à droite. Le  système représentatif est affaibli par la crise de confiance qui se développe en France et plus largement en Europe. L’autodestruction du système de partis italien doit nous avertir du danger. Nous ne sommes pas à l’abri d’une telle crise malgré la solidité de nos institutions. Les partis de gouvernement doivent prendre cette éventualité au sérieux et tenter d’inverser la dynamique politique actuelle.

  • 27 mars 2013

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Le Front national a manqué de peu de remporter l’élection législative partielle de la deuxième circonscription de l’Oise. Avec 48,6% des suffrages exprimés au second tour contre 26,6% au premier tour, sa candidate a presque doublé ses voix face à un candidat UMP sortant, passant de 7249 à 13190. Il s’agit là d’un phénomène électoral inédit et de première importance, même si certains voudront se rassurer en constatant que l’abstention a été de près des deux tiers des inscrits et que la personnalité du député sortant était très controversée. Au même moment, le co-président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, soutenant l’un de ses proches, François Delapierre, qui avait traité « les 17 de l’Eurogroupe » de « salopards », précisant qu’il incluait bien le ministre de l’Economie et des Finances français dans ce nombre, estimait qu’il fallait appeler « un chat un chat et un salopard un salopard ». Surtout il accusait Pierre Moscovici d’avoir « un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». Un relent des années Trente a alors empuanti notre atmosphère politique.

  • 11 mars 2013

    Le chagrin de Jean-Luc Mélenchon

    Le chagrin de Jean-Luc Mélenchon

    Jean-Luc Mélenchon a pris le deuil d’Hugo Chavez. On pourrait mettre sa cravate noire  et ses yeux rougis sur le compte de son goût de la mise en scène et ne voir là que ficelle politicienne dans son registre habituel de la provocation et de l’emphase. Ce serait une erreur car le De Profundis entonné en l’honneur du Commandante nous dit beaucoup de choses sur le co-président du Front de Gauche lui-même. Prenons-le donc au sérieux, au moins un instant.

  • 18 février 2013

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Lors de son récent congrès, le 36e, le Parti communiste français s’est clairement positionné comme une force d’opposition au pouvoir socialiste. Dans une interview au journal L’Humanité du 7 février 2012, sous le titre : « Il est urgent d’ouvrir une autre voie à gauche », Pierre Laurent, réélu à 100% Secrétaire général, a clairement défini la nouvelle ligne du parti. À 100% dans l’opposition ?

  • 20 décembre 2012

    L’affront aux deux Fronts

    L’affront aux deux Fronts

    Tandis qu’il y a quelques semaines l’inénarrable Jean-Luc Mélenchon traitait le PS d’astre mort, Marine Le Pen déclarait pour sa part il y a quelques jours que l’UMP n’existait plus. C’était avant les législatives partielles et la fin de la crise aiguë à l’UMP. Ces événements ont remis les pendules à l’heure et montré, une fois de plus, que les deux Fronts nourrissaient des espoirs très excessifs quand au sort des deux grands partis de gouvernement.

  • 23 novembre 2012

    UMP : ce qui est vraiment en jeu

    UMP : ce qui est vraiment en jeu

    Le trait principal qui caractérise les deux crises, de 2008/2009 pour le PS et de 2012 pour l’UMP, est la nature du poste de leader du parti. Dans les deux cas, les principaux concurrents pour ce poste (Martine Aubry et Ségolène Royal pour le PS, Jean-François Copé et François Fillon pour l’UMP) ont prétendu séparer l’enjeu de la désignation du leader du parti de celui de la désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle suivante.

  • 6 novembre 2012

    L’aggiornamento socialiste, une nécessité absolue

    L’aggiornamento socialiste, une nécessité absolue

    Quelles que soient les décisions prises aujourd’hui, la question se pose de la capacité de la gauche en général, et du PS en particulier, à assumer une politique économique réaliste, rompant avec la stratégie keynésienne de la demande et optant clairement pour la stratégie de l’offre adoptée et appliquée avec succès par les social-démocraties de l’Europe du nord.

  • 24 octobre 2012

    Borloo fera-t-il mieux que Bayrou ?

    Borloo fera-t-il mieux que Bayrou ?

    La fondation d’un nouveau parti de centre-droit, l’UDI, sonne d’abord comme un échec, au moins relatif, pour l’UMP. La création de  celle-ci en 2002 avait pour objet, en rassemblant toute la droite de gouvernement dans un même parti, de mettre fin à la concurrence destructrice entre UDF et RPR qui avait largement contribué à l’élection puis la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République. Or les gaullistes n’ont pas été capables d’intégrer réellement les autres composantes de la droite modérée et du centre dans la formation née en 2002. Jean-Louis Borloo et ses partisans ont donc décidé d’effacer dix ans d’histoire de la droite et  de revenir à l’avant 2002. En bref ils recréent l’UDF estimant que la droite modérée doit  ré-adopter une structure partisane plurielle. Sans insister ici sur les motifs, dont certains légitimes, qui peuvent avoir poussé les centristes à ce rétropédalage historique, ce qui frappe dans cette tentative de faire renaître l’UDF de ses cendres, c’est l’absence d’analyse  sur les raisons pour lesquelles la nième tentative de faire vivre un parti centriste sous la Ve république réussirait mieux que les précédentes. 

  • 24 septembre 2012

    La rupture de notre système politique

    La rupture de notre système politique

    S’il n’y a plus de gauche, il n’y a toujours pas de droite. Il y a des gauches et des droites. Et aucun des problèmes essentiels que la France a aujourd’hui à résoudre ne passe plus désormais d’abord par un affrontement gauche/droite.