
Gérard Grunberg edit
Politologue, directeur de recherche émérite au CNRS Écrivez à Gérard Grunberg-
29 avril 2009
PS : le problème avec Ségolène
Chaque jour qui passe, le Parti socialiste paraît plus incapable de gérer sa relation à Ségolène Royal. Le répit de Reims, qui a permis aux anti-ségolénistes de conserver la direction du parti, n’a été que de courte durée. Certes, la popularité et surtout la crédibilité de l’ancienne candidate socialiste à la présidence de la République sont en baisse et Martine Aubry a réussi à construire une popularité qui, jointe à l’appui de ceux, nombreux dans le parti, qui veulent faire obstacle à Ségolène Royal à tout prix, la mettent pour l’instant à l’abri d’un danger immédiat. Pour autant, le Parti socialiste est loin d’avoir résolu son problème avec Ségolène. Très loin ! lire la suite
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9 février 2009
Le versant sombre du petit facteur
Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux. lire la suite
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22 décembre 2008
Les idées « neuves » du vieux Parti socialiste
Il est à la fois naturel et compréhensible que le Parti socialiste français, comme la plupart des partis de gauche en France et ailleurs, ait gauchi son discours au plus fort de la crise et effectué un retour aux sources de son idéologie. Pour autant, son nouveau texte d’orientation ne tranche pas entre la vieille pensée, fondée sur une idéologie anticapitaliste, et une pensée authentiquement réformiste proposant une nouvelle approche, notamment dans les domaines de l’emploi, de la solidarité ou des institutions. lire la suite
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3 décembre 2008
Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?
Cette question alimente depuis quelque temps les débats et réflexions sur l’avenir de ce parti. L’un des arguments les plus intéressants fournis par ceux qui répondent à cette question par la négative concerne la nature actuelle du parti socialiste. Détenant un nombre très important de positions électives à tous les niveaux, le PS n’aurait plus « assez faim » pour vouloir de surcroît occuper la plus prestigieuse, la présidence de la République. En outre, ses positions locales seraient plus facilement conservées dans l’opposition que dans une situation où le parti serait au pouvoir. Se serait ainsi instaurée une sorte de cohabitation, non pas entre gouvernement et présidence de la République mais entre le national (à droite) et le local (à gauche). Une telle analyse a sa part de vérité. Mais si le Parti socialiste a bien un problème avec le pouvoir national, les raisons principales en sont ailleurs. Et elles sont plus anciennes et plus profondes. Elles renvoient à la difficulté des socialistes d’assumer aussi bien les réalités du capitalisme que celles du système présidentiel. lire la suite
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22 novembre 2008
Qui a gagné le congrès de Reims ?
La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale. lire la suite
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10 novembre 2008
Madame Royal tirez la première !
Ségolène Royal, au lendemain du vote des adhérents socialistes et à la veille du congrès de Reims, a entre ses mains, pour une large part, l'avenir du socialisme français. Des décisions qu'elle prendra dans les prochains jours dépendra le cours futur de la gauche française. En effet, François Hollande, après une courte période de flottement, a reconnu que c'était à elle à proposer le nom du futur leader du Parti socialiste. Ce qui implique la prise de deux décisions différentes. La première concerne Ségolène Royal elle-même : veut-elle ou non prendre dès maintenant la direction du Parti socialiste ? La seconde concerne la future ligne politique du PS. lire la suite
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29 septembre 2008
Un présidentiable pour diriger le PS ?
La préparation du prochain congrès de Reims du Parti socialiste (14-16 novembre) est entrée dans une phase nouvelle avec le dépôt des motions d’orientation. Peut-on y voir un peu plus clair à présent sur le profil du prochain leader et plus largement sur la manière, jusqu’ici fort confuse, dont les socialistes abordent la question centrale du leadership? Un peu, mais pas beaucoup, serait-on tenté de répondre, tant la question présidentielle continue d’embrouiller leurs positions à l’extrême. lire la suite
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21 juillet 2008
PS : les enjeux du congrès
Rarement les enjeux d’un congrès socialiste auront été aussi lourds que ceux du prochain congrès de Reims. Mais rarement, également, les défis qu’il comporte auront été si difficiles à relever. Les deux principaux enjeux sont celui du leadership et celui de la ligne politique. Non seulement ils sont redoutables pris séparément mais encore leur intrication les rend particulièrement difficiles à affronter en même temps. lire la suite
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13 juin 2008
Avec quel socialisme le libéralisme est-il incompatible ?
En prenant parti clairement pour la compatibilité du socialisme et du libéralisme (voir l’article de Laurent Bouvet sur Telos), Bertrand Delanoë a relancé un débat presque aussi vieux que le socialisme lui-même. Dans le passé, à chaque fois que les socialistes ont eu à trancher politiquement cette question, ils ont réaffirmé l’incompatibilité entre les deux doctrines. Ils avaient de fortes raisons pour le faire compte tenu de la définition qu’ils avaient alors du socialisme. Mais le socialisme d'alors a-t-il encore quelque chose à voir avec celui d’aujourd’hui ? lire la suite
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1 mai 2008
Les pièges de la présidentialisation
Nicolas Sarkozy avait de bonnes raisons, une fois élu, de penser que le régime de la Cinquième République entrait dans une phase nouvelle de son histoire caractérisée par une présidentialisation accrue. Mais le président a méconnu les ressorts réels, parlementaire et partisan, du fonctionnement du régime. lire la suite
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2 avril 2008
Les Français et l’héritage de 68
« Il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué, ou s’il doit être liquidé une fois pour toutes », déclarait Nicolas Sarkozy en mai 2007. Les Français l’ont-ils suivi sur ce thème ? Rien n’est moins sûr. S’ils sont préoccupés par un manque d’autorité dans la société française, ils voient aussi en mai 68 un moment essentiel et positif de leur histoire. lire la suite
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18 mars 2008
La victoire de la gauche et du bipartisme
La nette victoire socialiste aux élections municipales et cantonales représente plus qu’un rééquilibrage du rapport gauche/droite en faveur de la gauche. Par delà cette victoire se dégage un second enseignement : l'entrée de la vie politique française dans une logique bipartite forte illustrée par l’échec spectaculaire du Modem. lire la suite
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21 février 2008
L'antisarkozysme n'est pas une politique
La France est à nouveau le théâtre d'une pièce qu'elle aime à se rejouer de temps à autre. L'argument nous en est familier. Il nous a été légué par notre grande Révolution : c'est celui de l'union des républicains contre la tyrannie. L'appel à la vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne et signé par diverses personnalités politiques ressort de cette tradition. lire la suite
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15 février 2008
Premier ministre : les dangers de la popularité
La cote de popularité du Premier ministre a dépassé celle du président de la République. Ce phénomène, très rare, ne manquera pas de relancer les discussions sur la question des rapports entre les deux têtes de l’exécutif. Cette question est aussi vieille que la Cinquième République, mais elle se pose aujourd’hui d’une manière différente que par le passé. lire la suite
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7 janvier 2008
Branle-bas de combat au Parti socialiste
Ségolène Royal a lancé son offensive pour s’emparer de la direction du Parti socialiste. Elle a ainsi tranché pour son compte la question de savoir si la candidature socialiste à la présidence de la République doit passer ou non par la direction de l’organisation. Elle sait que dans sa défaite de 2007, son absence de contrôle de son parti a pesé lourd. En liant clairement cette tentative de diriger le Parti socialiste à son projet présidentiel, sa position présente une cohérence certaine dans un régime de plus en plus présidentialisé et où le Parti socialiste est avec l’UMP l’un des deux partis présidentiels. Ségolène Royal a sans doute pensé qu’elle ne pouvait prendre le risque de voir le prochain successeur de François Hollande à la direction du parti faire obstacle à sa candidature. En défendant à la fois un projet de rénovation du parti et un projet présidentiel, elle présidentialise encore davantage l’organisation, ce qui est une démarche logique. lire la suite
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23 novembre 2007
Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?
Le problème central que pose le fonctionnement actuel de nos institutions est le suivant. Si l’on veut éviter la dérive présidentialiste, comment faut-il rééquilibrer les pouvoirs et clarifier les relations entre le président et son Premier ministre dans un régime où, selon la volonté de son fondateur « l’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu » et où, depuis l’instauration du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral en 2001, puis la victoire présidentielle et législative de Nicolas Sarkozy, et enfin sa pratique du pouvoir, la présidentialisation du régime s’est fortement accrue ? Comment prendre acte plus clairement de la primauté du président tout en renforçant les pouvoirs du Parlement et en encadrant ceux du président ? lire la suite
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27 septembre 2007
Contre un exécutif bicéphale
Au moment où le Comité pour la modernisation des institutions met la dernière main au rapport qu'il va rendre au président de la République, le couple de l'exécutif nous joue un air connu qui nous ramène à la période 1982-1983 et nous rappelle l'un des nombreux inconvénients du bicéphalisme. lire la suite
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12 juin 2007
Leçons d'une élection à quatre tours
Le premier tour des législatives a confirmé en les amplifiant les deux grandes tendances de l'élection présidentielle : la domination nouvelle de l'UMP sur l'ensemble des droites et, du coup l'installation d'un système bipartisan. Le système politique français est clairement entré dans un système électoral à quatre tours. lire la suite
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9 mai 2007
Une élection de rupture
La présidentielle de 2007 restera dans l'histoire de la Cinquième République comme une élection de rupture. Rupture avec une période de désenchantement démocratique et d'abstention croissante, avec le chiraquisme d'une droite qui se veut et s'affiche comme telle, rupture à gauche avec la fin du parti d'Epinay et la remise en mouvement du Parti socialiste après la nette défaite de sa candidate. Rupture enfin avec une période qui semblait marquer l'affaiblissement des deux grands partis de gouvernement. lire la suite
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23 avril 2007
Premières leçons du 22 avril
Les résultats du 22 avril tranchent les nombreux débats qui depuis plusieurs années portent sur le rapport des Français à leur système politique et que l’élection présidentielle de 2002 avait amplifiés. lire la suite
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