Le coronavirus et la mondialisation edit
Alors que se déploie dans toute sa violence la pandémie du Covid-19, la « mondialisation », à en lire plus d’un, est la grande responsable de ce qui nous arrive, qu’il s’agisse de la foudroyante rapidité de l’extension du virus, de l’impuissance des États à en arrêter la progression, de l’incapacité du « capitalisme » à produire les équipements médicaux ou de la folie de la spéculation boursière. Avec pour conséquence logique l’appel répété, avec quelque pathos, à inventer d’urgence le temps d’après, d’après les folies de la mondialisation. L’ampleur du choc que représente le Covid-19 offre une caisse de résonance idéale pour rejouer ainsi une musique en fait déjà ancienne, connue au moins depuis les années 1990 (voire les années… 1890), mais avec un écho incomparable, et donc aussi particulièrement inquiétant. Définie à la fois comme une libéralisation (le triomphe de l’économie de marché sans frontières) et comme planétarisation (l’unification de la planète par des flux de tous ordres, information, migrants, idées et représentations, touristes, pratiques religieuses), la mondialisation serait devenue une forme de pathologie fatale pour le monde. D’où l’urgence à démondialiser.
Pourtant, il faut le redire, plus de vingt ans après Paul Krugman, la mondialisation n’est pas coupable, et ceux qui prétendent actuellement l’inverse, avec une passion communicative, faisant mine de tirer les conclusions d’une lucide analyse du passé récent, s’appuient en fait sur des récits historiques biaisés pour imposer un agenda politique, explicite ou implicite. Qu’on permette donc à un historien de tenter d’en dire un mot, puisque comprendre le temps dans lequel nous sommes impose de comprendre les temps dont nous venons.
Le 6 mars, au début de la vague en France, mon ami et ancien collègue Romain Lecler, qui enseigne à l’Université du Québec à Montréal, publiait un article dans Le Monde, « Le Covid-19 met au jour toute une série de phénomènes associés à la mondialisation ». Il y expliquait comment la pandémie donnait à voir les diverses formes de mondialisation de notre monde. Du côté de la mondialisation économique, d’abord, bien sûr : Wuhan, une mégalopole industrielle au cœur des chaînes de valeur automobiles mondiales ; mais aussi la fièvre boursière, immédiatement transmise par le réseau des places financières globales. Mais d’autres formes de mondialisations sont aussi en jeu, avec les paquebots de croisière et les avions chargés de touristes ; avec les rassemblements religieux, de Qom à Mulhouse, clusters foudroyants de contagion ; avec les migrations pendulaires d’une côte à l’autre du Pacifique, qui ont fait de Seattle une porte d’entrée du virus aux États-Unis ; avec l’omniprésence de l’information globale. La description tournait enfin à l’accusation : « la diffusion du Covid-19 pointe du doigt une autre pathologie globale : notre addiction collective à la mobilité internationale », qui « devrait nous inciter à imaginer des formes de démondialisation ». Il faut noter le glissement : au début du texte, c’est le coronavirus qui est la maladie globale ; à la fin, c’est la mondialisation qui est devenue le pathogène. Dans ces conditions, bien sûr, comment ne pas souhaiter démondialiser ?
Autre perspective, même thèse fondamentale : Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous Lionel Jospin, publie une note sur la crise que nous traversons dans le cadre du think tank Terra Nova. Son titre, frappant, « La mondialisation à l’heure des comptes », dit bien son contenu : il est hors de question qu’après la crise du coronavirus il soit fait retour à « la normale », parce que la situation était profondément dysfonctionnelle, à cause de la mondialisation. Cette mondialisation, foncièrement américaine, résultat de quatre décennies d’expansion sans limite de l’économie de marché et de « la neutralisation de toute forme de souveraineté », a produit « l’impréparation, la multidépendance, l’insécurité financière, la fragilité collective, l’irresponsabilité écologique », et elle est donc immédiatement à l’origine de la gravité de la crise. Pour l’ancien ministre socialiste devenu souverainiste, il faut démondialiser, de toute urgence, pour renouveler une communauté internationale fondée cette fois sur des États vraiment souverains, dépasser les aberrations des chaînes de valeur mondialisées, limiter le désastre écologique et redécouvrir la valeur des « gens ordinaires ».
Le politique et le politiste ; le tenant de la sociologie critique de la mondialisation et le spécialiste des très classiques relations internationales ; le jeune universitaire formé dans les années 2000 et l’énarque introduit à la social-démocratie européiste dans les années 1970 : le consensus sur la responsabilité de la mondialisation s’annonce large. On peut pourtant, notamment en historien, douter du diagnostic, et donc s’interroger sur le remède.
Un petit problème de chronologie
Ce récit de notre « mondialisation », qui est très largement répandu et reçu comme une évidence, n’est pourtant pas clair, à cause de problèmes de datation qui en biaisent fondamentalement l’interprétation. La chronologie proposée tourne principalement autour des années 1980 et 1990, chacun des deux auteurs évoquant « ces dernières décennies » ou « depuis plus de trente ans ». Mais ils proposent aussi parfois d’autres chronologies, comme celle de l’installation de la domination américaine sur le monde après la Seconde Guerre mondiale (Védrine), celle de l’ouverture de la Chine de Deng ou de l’augmentation massive du tourisme et des voyages en avion depuis les années 2000 (Lecler). Certains phénomènes liés à la mondialisation ne sont par ailleurs pas datés du tout, chez ces deux commentateurs, comme les circulations religieuses ou les transmigrations à l’origine de la diffusion de la pandémie, alors que d’autres sont même présentés comme déjà en recul avant la crise (le commerce international croît moins vite que le PIB mondial, depuis 2010).
Ce flou chronologique pose de sérieux problèmes de cohérence. Si la mondialisation actuelle est américaine, et qu’elle date à la fois des années 1940 ET des années 1980-1990 et de l’offensive néolibérale des « mondialisateurs », elle associe alors des logiques et des dynamiques très différentes, en réalité inconciliables (le système régulé du dollar ET la dérégulation monétaire à partir des années 1970, le contrôle des changes dans le monde atlantique dans les années de la reconstruction ET la liberté de circulation des capitaux depuis les années 1980, etc.). Si la mondialisation actuelle est caractérisée par des mobilités religieuses à longue portée, il reste à déterminer ce qu’elle a de neuf dans ce domaine, alors que les pèlerinages vers la Mecque et d’autres lieux saints animent la koinè musulmane depuis plus d’un millénaire ; c’est d’ailleurs autour de la circulation des épidémies le long des routes du pèlerinage de la Mecque que se sont structurées les premières formes de contrôle international des épidémies, à la fin du XIXe siècle.
Quant à la mondialisation économique, ou à la libéralisation, que d’équivoques... Si la mondialisation actuelle de l’économie mondiale est si liée à la puissance chinoise, faut-il vraiment l’attribuer au triomphe des mondialisateurs, alors que l’industrialisation de la Chine est le produit d’une politique d’État « développementaliste », bien connue en Asie de l’est depuis le Japon du Meiji, dans les années 1860 ? Faut-il rappeler que la Chine pratique un fort contrôle des changes, alors qu’elle est la deuxième économie mondiale ? À ce titre, notre « mondialisation » est beaucoup moins libérale que celle qui s’est déployée au cours du deuxième XIXe siècle, par exemple, au moment de la libre circulation des capitaux et de l’étalon-or. Contrairement à ce qu’en dit Romain Lecler, d’ailleurs, la puissance industrielle de Wuhan est bien autant due à la volonté de l’État chinois de contrôler les circulations de capitaux et de biens qu’à la puissance incontrôlée des multinationales : pour atteindre l’énorme marché chinois, les constructeurs automobiles européens et américains sont en effet contraints d’investir sur place, et notamment dans le cadre de joint-ventures avec des entreprises d’État.
Les considérations sur le tourisme, l’écologie, la folie des mobilités internationales ou les transmigrations ne convainquent pas beaucoup plus. Que le tourisme ait fortement augmenté à l’échelle mondiale depuis les années 2000 ne change pas vraiment les coordonnées du problème de la transmission de la pandémie : très peu de déplacements en avion dans les années 1918 et 1919, et pourtant la grippe espagnole a bien circulé mondialement, suivant les troupes américaines dans leur traversée de l’Atlantique, ou le retour chez eux des travailleurs forcés du sous-continent indien. Le coronavirus s’est peut-être déplacé plus vite ; mais la lenteur de la circulation de la peste bubonique au XIVe siècle ne l’a pas empêchée de produire des dégâts immenses à l’échelle de tout l’hémisphère eurasiatique, en empruntant bien sûr déjà des bateaux. Les migrations pendulaires et les diasporas migrantes ne sont pas non plus une nouveauté des années 1980 et 1990 ; notre monde compte beaucoup moins de migrations de travail et d’immigrés que celui de 1880 ou celui de 1910, lorsque des déplacements massifs de travailleurs unifiaient l’Atlantique ou colonisaient la Mandchourie et la Sibérie.
Enfin, un thème passionne les auteurs, celui des dégâts massifs causés à l’environnement par la « mondialisation ». Là encore, on peut s’interroger. A-t-il fallu attendre la « mondialisation » (celle donc des quatre dernières décennies...) pour que les Trente Glorieuses, présentées le plus souvent comme un moment de culmination de l’État national, provoquent, avec une industrialisation progressant à un rythme de +10% par an, des dégâts immenses sur les écosystèmes européens et africains ? Les ravages de l’industrialisation soviétique, en Asie centrale, dans l’Oural ou en Ukraine, sont-ils dus à notre addiction aux transports internationaux et à l’offensive des « mondialisateurs » briseurs de frontières ? La conscience des dégâts écologiques produits par le passage à la société industrielle est ancienne ; mais elle n’a jamais été plus présente dans les débats publics, que de nos jours, en pleine époque de « mondialisation ».
Tous contre tous ?
Rien dans tout cela, donc, qui permette réellement d’incriminer « la mondialisation », un processus qui serait en cours, relativement récent, et qui marquerait le triomphe du marché global et des circulations browniennes sur les ancrages raisonnables, les identités des peuples et le pouvoir des États. C’est là pourtant le cœur de la critique qui est faite à la mondialisation : par l’ampleur des phénomènes qu’elle déchaînerait, elle nous ferait perdre tout contrôle sur nos vies, individuelles et collectives, notamment en frappant durement l’instance qui permet de construire cette capacité d’action, l’État national. Take back control, comme disait l’autre, et donc, au foyer de la démondialisation souhaitée, la nécessité de retrouver une vraie souveraineté de l’État.
L’idée que le « retour de la souveraineté » constituerait la solution se fonde sur l’évidence implicite que, la souveraineté relevant de l’État, elle manifeste la prééminence du bien public sur l’anarchie et l’amoralité des intérêts privés. Or la guerre qui se mène actuellement sur les marchés de matériel médical, où les États luttent entre eux pour s’approprier des stocks disponibles et des promesses de productions à venir, montre qu’au nom des intérêts supérieurs de la « nation » et de l’État il est possible de tenter de s’accaparer des brevets de molécules pour essayer d’en priver les autres, qu’il est imaginable qu’un État capte un chargement destiné à un autre parce qu’il transite par un de « ses » aéroports, et que cette compétition effrénée profite aux intermédiaires les plus douteux. Cette logique désastreuse accentue en réalité la pénurie mondiale au nom de la sécurisation des approvisionnements nationaux.
Il faut aller plus loin : cette lutte de tous contre tous est une préfiguration, certes caricaturale et hystérique, mais au fond réaliste, des résultats prévisibles du principe de relocalisation qu’on est en train de présenter comme la panacée contre la « pathologie mondiale ». Réfléchissons un instant à deux cas, souvent évoqués ces jours-ci, celui des masques et celui des médicaments utilisés en réanimation, et dont les difficultés actuelles à se les procurer fourniraient une illustration des désordres de la mondialisation et des dysfonctionnements du marché. Pour fabriquer des masques, il faut des élastiques ; ces élastiques sont soit en latex (issu de l’hévéa) soit en polymères (issus du pétrole); dans les deux cas, la France, et pour l’essentiel l’Europe également, sont dépendantes d’approvisionnements lointains, de quelque manière qu’on retourne la question. Que signifierait alors précisément retrouver une forme de souveraineté en relocalisant la production ? Ce serait simplement relocaliser certaines étapes de la production, et dépendre, toujours, d’approvisionnements lointains pour les étapes antérieures. Et ce serait cette fois sur ces approvisionnements lointains, notamment en matières premières, que pèseraient des stratégies de captation, chaque État ayant incité à relocaliser les productions sur son territoire encourageant « ses » producteurs à sécuriser leurs sources d’approvisionnement. On sait que cette logique est celle qui, dans le contexte du mercantilisme, a conduit à la multiplication des colonies, par exemple pour s’assurer d’un approvisionnement « souverain » en sucre, en caoutchouc ou en coton. De la même manière, relocaliser la production des médicaments nécessaires dans les services de réanimation, sous prétexte qu’ils sont produits en Chine ou aux États-Unis, c’est oublier qu’ils sont synthétisés notamment à partir de curare, lui-même issu de lianes amazoniennes ou africaines. Multiplier les producteurs de ces médicaments, dans chaque État, ne résoudra nullement le problème des matières premières, et donc de la dépendance vis-à-vis de « l’étranger ». C’est remonter d’un cran la dépendance, et, si on pense cette dépendance comme un problème insurmontable, c’est remonter d’un cran la lutte pour la survie, mais rien de mieux.
On le voit bien à travers ces exemples : la dépendance aux chaînes logistiques longues n’est pas le produit de la pathologie d’un capitalisme mondial délirant. C’est d’abord une conséquence de la société industrielle, et de son extraordinaire inventivité. C’est l’industrialisation qui exige des chaînes longues, complexes, impossibles à contenir dans un cadre local ou un territoire politique. Les virus et les bactéries n’ont pas attendu le capitalisme, la modernité ou l’industrie pour ravager les populations humaines ; c’est par contre bien l’industrialisation qui a permis de commencer à lutter de manière sérieuse contre eux, en mobilisant les ressources de la planète.
Et ce qu’on oublie le plus souvent de mentionner, c’est que ces chaînes ne sont pas le seul fait du « capitalisme », fût-il mondialisé, au sens des seules logiques du marché, de la minimisation des coûts et de la maximisation des profits. Elles impliquent en réalité, depuis les années 1860 au moins, une intervention directe ou indirecte des États, à travers l’établissement de systèmes de règles et de normes internes articulés avec ceux des autres États. Ces systèmes de normes ont été élaborés non pas dans le quant à soi de la « souveraineté », mais dans un cadre de coopération internationale intense, et mis en forme par les premières organisations internationales dès les années 1860, pour permettre la distribution mondiale du courrier, bâtir des réseaux télégraphiques, des réseaux ferroviaires, mais aussi pour faire converger les poids et les mesures de distance, la mesure du temps et la propriété intellectuelle, les normes sanitaires et les droits des travailleurs étrangers. Bien loin de miner le pouvoir des États, de ruiner leur « souveraineté » ce sont ces organisations internationales et la mondialisation qu’ils accompagnaient qui leur donnèrent les moyens de contrôler et d’orienter l’énorme dynamique de l’industrialisation et d’inventer les premières formes, largement transnationales, de l’État social. La mondialisation industrielle n’a cessé de renforcer les États modernes, et la prétendue néo-libéralisation du monde depuis 1970 n’a nullement interrompu le processus : depuis 30 ans les pays de l’OCDE n’ont pas cessé, en moyenne, d’augmenter leurs dépenses publiques et le poids de leurs prélèvements obligatoires.
Rien n’indique d’ailleurs, à ce stade, que le degré d’intégration à la mondialisation soit un facteur décisif pour comprendre la plus ou moins grande efficacité des États dans leur lutte contre la pandémie ; Taïwan et la Corée, très intégrés dans les chaînes de production mondiales (le taux d’extraversion, la part de son PIB dépendant de contraintes externes, de l’économie coréenne est de l’ordre de 40%), semblent à ce stade capables d’endiguer pour l’essentiel le phénomène, ou au moins de le ralentir efficacement, bien mieux par exemple que les Etats-Unis, pourtant beaucoup plus autosuffisants du point de vue économique (leur taux d’extraversion est de 11%). De la même manière, rien ne semble indiquer, tout de même, que l’Allemagne, dont l’économie est très largement ouverte, pour plus de 30% de son PIB, soit moins capable de faire face à la pandémie, bien au contraire.
Ne pas se tromper de question
Et pour cause, finalement : la question n’est pas celle de l’autarcie, de la « souveraineté », mais celle de la puissance de l’État, qui dépend de sa capacité à tirer pleinement parti, dans la perspective du bien public, d’une économie efficace et bien intégrée aux logiques intrinsèquement internationales de la société industrielle. C’est pourquoi aussi la solution ne peut être, précisément, qu’internationale, c’est-à-dire, pour reprendre les termes mêmes de ses contempteurs, plus « mondialisée ». La « mondialisation » n’a pas grand chose à voir avec le désastre du manque de réserves stratégiques de masques ; l’absence d’une véritable mondialisation politique, par contre, y a une responsabilité écrasante : une réponse adéquate aurait pu, aurait dû être une intervention coordonnée des États pour un approvisionnement d’urgence orienté vers les zones clés de la pandémie. La « mondialisation » n’est pas coupable du virus, ni de son expansion. Elle n’est pas non plus la cause de l’impuissance de l’État et des États face à la pandémie ; elle est en fait un remède.
Si les évolutions récentes de notre monde sont responsables de quelque chose dans la pandémie et la tentative de réponse qui lui est faite, c’est bien du fait que l’on tente d’y répondre. Il y a cent ans, au contraire, entre 1918 et 1920, probablement plus de 70 millions de personnes sont mortes de la grippe espagnole dans une absence de mobilisation particulièrement frappante. Le monde était alors en guerre, et il était hors de question de faire comprendre que les soldats américains apportaient avec eux la maladie en Europe. Le monde était alors fait d’empires coloniaux, et il était parfaitement admissible que des millions de sujets indiens de Sa Majesté mourussent sans qu’on s’en émût beaucoup. Les « mondialistes » essayaient alors de structurer quelque chose comme un gouvernement mondial, autour de la SDN, mais ils ne purent qu’esquisser, avec l’Office international d’hygiène publique (soutenu par les «affairistes cosmopolites » de la Fondation Rockefeller), les linéaments d’une politique mondiale de la santé, à laquelle s’opposèrent bien des États européens jaloux de leur « souveraineté ».
Depuis lors, notre monde connaît moins de guerres ; il a vu un effort décisif, mais bien sûr très incomplet, pour construire quelque chose comme un gouvernement mondial, après la Seconde guerre mondiale, puis au cours des années 1990 ; la société industrielle internationale s’est approfondie et considérablement élargie, au prix de dégâts écologiques majeurs, mais au bénéfice d’une augmentation sans précédent du niveau et de l’espérance de vie des humains. C’est cette société industrielle internationale que s’efforcent d’articuler, non sans mal le plus souvent, mais avec des réussites majeures aussi, des États plus puissants que jamais parce qu’ils sont intégrés dans cette société internationale, qui donne les moyens à l’humanité d’essayer d’affronter cette terrible pandémie, de même qu’elle a permis, depuis des décennies, d’affronter celle du SIDA, ou celle du virus Ebola. Aucune de ces batailles n’est gagnée, mais c’est la mondialisation qui permet d’imaginer, pour la première fois dans notre histoire, qu’une issue victorieuse soit possible.
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