• 30 octobre 2009

    Google rend-il stupide ? (1)

    Google rend-il stupide ? (1)

    Récemment un journaliste américain écrivait ceci : « Il me semble que le Net érode ma capacité de concentration et de réflexion. Mon esprit attend désormais les informations comme le Net les distribue : comme un flux de particules s’écoulant rapidement. Avant j’étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais je fends la surface comme un pilote de jet-ski. » Que faut-il en penser ?

  • 30 janvier 2009

    Peut-on mesurer la productivité des enseignants-chercheurs ?

    Peut-on mesurer la productivité des enseignants-chercheurs ?

    Dans le contexte des réformes envisagées pour l'Université et les organismes de recherche français, la mesure de l'activité des chercheurs et enseignants-chercheurs prend une place centrale. Elle est complexe, mais pas sans réponse. Complexe, car l'activité des enseignants-chercheurs est multidimensionnelle. De plus, même la plus simple des dimensions, la publication d'articles de recherche, est difficile à mesurer. Toutefois, des solutions existent. Par ailleurs, la mesure de l'activité n'est qu'une première étape. Pour comparer les individus ou les centres selon ce critère, il faut pouvoir raisonner "toutes choses égales par ailleurs" (moyens mis à disposition des universités, conditions de travail des enseignants-chercheurs). Cela est également envisageable.

  • 1 décembre 2008

    Crise financière : la faillite des chercheurs

    Crise financière : la faillite des chercheurs

    Les événements récents ont montré que les évolutions de la structure du marché financier au cours des vingt dernières années en ont fait une poudrière, dont l’explosion a finalement été provoquée par le gonflement de la bulle de crédit entre 2004 et 2007. La recherche académique porte une responsabilité dans cette crise : il est urgent de revenir sur les raisons d'un aveuglement.

  • 22 mai 2008

    Le coût des retards scolaires

    Le coût des retards scolaires

    Au moment où les candidats au baccalauréat du millésime 2008 s’apprêtent à poursuivre des études ou à rechercher un emploi, un examen des données françaises récentes montre quelle est la sanction du retard scolaire sur le marché du travail. Une année de retard par rapport à la norme, quel que soit le niveau de diplôme, se traduit par un salaire inférieur d’à peu près 9% en moyenne, pendant les premières années de carrière. Les effets sur l’insertion dans l’emploi sont encore plus marqués : une année de retard se traduit par une baisse d’environ 19% du taux d’emploi dans les cinq années qui suivent la sortie du système éducatif, soit près de douze mois de chômage de plus. Ces faits méritent un essai d’interprétation.

  • 21 novembre 2007

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance.

  • 24 octobre 2007

    Faire payer les étudiants non ressortissants de l'Union européenne

    Faire payer les étudiants non ressortissants de l'Union européenne

    Alors que l'Université française est, au moins peut-on l'espérer, dans une dynamique de réforme, une mesure très concrète permettrait de cumuler plusieurs avantages. Il s'agit d'augmenter massivement les droits d'inscription pour les étudiants non ressortissants de l'Union européenne. Cette mesure aurait quatre principaux avantages : augmenter les ressources de l'Université française sans alourdir les dépenses publiques ; récupérer une partie de l'épargne excédentaire des pays émergents ; attirer dans nos universités de bons étudiants ; mettre en place une incitation financière à l'offre d'un enseignement universitaire de qualité.

  • 29 juin 2007

    Réformer l'université ? Encore un peu de volontarisme !

    Réformer l'université ? Encore un peu de volontarisme !

    Le système d’enseignement supérieur et de recherche français est dans une impasse. En quelques années, un large consensus s'est fait sur le diagnostic. L'heure de la réforme est venue et l'on ne peut que se réjouir de ce que ce soit là une des toutes premières priorités du nouveau gouvernement. Pourtant, à peine dévoilé, le projet semble en péril du fait de réticences nombreuses et des réactions que l'on redoute de la part des étudiants. Il est tentant de mettre en cause une fois de plus le conservatisme de la société française. Mais ce serait se tromper de diagnostic. Si le projet ne suscite pas l'adhésion, c’est qu'il ne répond que de manière très partielle aux défis. Tel quel, quoi qu'en disent des protestataires bien mal inspirés, le changement n'est pas assez radical : « l'autonomie » tant vantée, la taille des conseils, la sélection en master sont des pas importants mais ce ne sont que des moyens. Pour réussir, il faut se donner une ambition plus haute : construire des leaders mondiaux et réussir la démocratisation, deux objectifs qu'il est possible d'atteindre en s'en donnant les moyens.

  • 6 juin 2007

    Remèdes pour la recherche

    Remèdes pour la recherche

    On peut distinguer deux inspirations de la politique récente de recherche. L'une vise à améliorer la qualité de la recherche par des dispositifs qui ont fait leurs preuves à l'étranger : l'évaluation et l'incitation, pour aider les chercheurs à donner le meilleur d'eux-mêmes. L'autre, plus technocratique, veut améliorer les scores des institutions françaises dans les classements comme celui de Shanghai par de vastes regroupements, ou en décrétant des « centres d'excellence » que des moyens considérables devront conduire au meilleur niveau. Quelle est la meilleure voie ?

  • 28 mai 2007

    L'université est aussi un marché

    L'autonomie des universités semble devoir être un chantier prioritaire du nouveau gouvernement. Mais derrière ce terme se cachent plusieurs enjeux. L'un porte sur la revalorisation de la condition des enseignants et notamment la levée d'un tabou : leur rémunération sur une base personnelle tenant compte de leurs performances. L'université est aussi un marché. Thierry Madiès nous donne ici son point de vue.

  • 13 mars 2007

    Pourquoi je voterai Sarkozy

    Pourquoi je voterai Sarkozy

    J'avais toujours voté pour le candidat socialiste dans le passé. Cette fois-ci, je fais plus confiance à Sarkozy qu'à Royal pour réaliser les réformes nécessaires à la France.

  • 25 janvier 2007

    Libérer l'université

    L'autonomie des universités n'est pas un luxe car c'est l'avenir de l'institution qui est en jeu. Sur le modèle de la séparation des pouvoirs dans l'organisation de l'Etat, une meilleure gouvernance ouvrirait la voie à une véritable démocratie universitaire, à l'opposé de la caricature qui prévaut actuellement.

  • 15 janvier 2007

    Salaires ou loisirs : il faut choisir !

    La presse a récemment commenté des rapports d'inspection qui mettaient en lumière les criantes inefficacités dans l'emploi des postes d'enseignants du secondaire. Le ministre de l'Education a suscité les protestations des syndicats en annonçant la suppression de décharges de service apparemment injustifiées. Un climat de blocage perdure entre le gouvernement et les enseignants. Cette situation est devenue familière, mais il semble qu'on ait perdu de vue la tendance lourde qui la sous-tend. De quoi s'agit-il donc ?

  • 2 octobre 2006

    Le salut de la recherche passera par le Net

    Deux rapports d'une nature très différente viennent éclairer la question de la place des revues dans le paysage de la recherche et celui du débat intellectuel. Le premier a été commandé à Sophie Barluet, à la suite d’un travail qu’elle avait remis au directeur du livre et qui portait sur l’édition de sciences humaines. La commande du Centre national des Lettres, qui soutient plus de 370 revues, était simple : faut-il continuer? Et que faut-il réformer ?

  • 27 septembre 2006

    La formation professionnelle continue : un système à la dérive

    Face à l'accélération du progrès technique, à l'intensification de la concurrence internationale, à l'allongement de la durée de vie, la formation professionnelle continue constitue aujourd'hui un instrument essentiel pour assurer la cohésion sociale, la sécurisation des parcours professionnels et de bonnes performances macroéconomiques. Forte de ce constat, la loi Fillon votée en mai 2004 a institué le Droit individuel à la formation, le désormais célèbre « DIF », qui donne à chaque salarié la possibilité d'accéder à 20 heures de formation par an cumulables pendant six ans. Du même coup, le seuil obligatoire de dépenses pour la formation continue a crû significativement : il est passé de 1,5 % à 1,6 % de la masse salariale dans les entreprises de 10 salariés ou plus et de 0,25 % à 0,55 % dans les autres. Au total, en 2005, la France a dépensé 23 milliards d’euros, soit 1,4 % du PIB, en actions de formation professionnelle continue, soit environ trois fois le montant des dépenses pour le RMI.

  • 5 avril 2006

    La préférence pour l'immobilisme

    Depuis 20 ans, les jeunes, notamment les étudiants, ont refusé toutes les réformes concernant l'accès aux études supérieures ou au marché du travail : en 1986 la réforme Devaquet (actuel conseiller du Président Chirac) ponctuée par la mort tragique de Malik Oussekine, en 1993 le CIP d'Edouard Balladur, et plus récemment la réforme du baccalauréat prévue par François Fillon et les tentatives timides de Luc Ferry d'accorder plus d'autonomie aux universités : toutes ces réformes et beaucoup d'autres ont suscité l'hostilité des jeunes et ont été finalement abandonnées. Certaines d'entre elles étaient sans doute bonnes, d'autres peut-être mauvaises, mais ce qui frappe c'est la systématicité du refus. Le CPE va s'inscrire, selon toute probabilité, dans cette longue liste des réformes avortées, dans le domaine de l'enseignement et de l'insertion professionnelle.

  • 6 mars 2006

    Classer les universités est fort utile

    Le classement 2004 mondial des universités par une équipe de chercheurs de la Shanghai Jiao Tong University a donné lieu à de très nombreuses critiques : si l'on y retrouvait dans le haut les leaders incontestés comme Harvard, Stanford ou le MIT, d'autres, comme les universités françaises, y brillaient par leurs mauvais rangs. Je souhaite cependant défendre ici l'idée que les classements d'universités, à condition d'être correctement réalisés, pourraient être extrêmement utiles à la fois aux étudiants, aux employeurs et aux pouvoirs publics.

  • 25 février 2006

    Les classements internationaux d’universités ont-ils un sens?

    Lorsqu’en 2003, le site Internet de l’Université Jiao Tong de Shanghaï rendait public le premier classement mondial des 500 meilleures universités, cet objet nouveau a d’abord été accueilli, dans les milieux universitaires, avec un scepticisme condescendant. Qu’une université chinoise quasi-inconnue ose prétendre classer les meilleures universités du monde... En 2004, pourtant, un périodique britannique, le Times Higher Education Supplement, emboîtait le pas en proposant son propre ranking. La controverse fait depuis lors rage, sur la méthodologie, les critères, la pertinence même d’un classement pour évaluer les performances des établissements d'enseignement supérieur. Mais faute d’autres instruments de comparaison, ces classements ont fini par faire autorité.

  • 27 janvier 2006

    Le sort peu enviable des jeunes sans diplôme

    La crise des banlieues est étroitement liée à la situation des jeunes sans diplôme, auxquels les plans d'action devraient accorder une attention toute particulière afin de les sortir de l'impasse.