L’entretien dont le NYT n’a retenu que ce qui l’arrangeait edit
Le 29 janvier, j’envoyais à Nori Onishi, du New York Times, mes réponses à une série de questions sur l’influence, en France, des idées provenant des campus américains. L’article paru le 10 février sous le titre “In Simmering Race and Gender Struggle, France Blames U.S. Ideas” n’en a retenu que deux lignes, celles qui prêtaient le plus à une interprétation caricaturale. Un droit de réponse, cosigné avec Nathalie Heinrich, est paru le 12 février. Telos m’a proposé de publier une traduction de l’entretien original, tel qu’il a été envoyé au journal. Le voici.
Depuis quelques mois, on parle beaucoup en France de l’influence des idées provenant des campus américains (le décolonialisme, les questions de race et genre). Vous êtes signataire de la lettre des «100» et cofondateur de l’Observatoire du décolonialisme. Comment comprendre cette influence sur la France et que souhaitez-vous accomplir en vous regroupant ainsi?
Les campus américains n’ont rien inventé en la matière : ils ont été à la fois des chambres d’écho et des milieux d’incubation d’idées empruntées à certains courants de la pensée européenne, en particulier le postmodernisme et le post-structuralisme, et à des auteurs comme Frantz Fanon, Edward Said, Michel Foucault, Jacques Derrida, etc., ainsi qu’à des intellectuels révolutionnaires latino-américains marqués par le marxisme, devenus des dénonciateurs professionnels de l’Occident moderne. On trouve donc dans le décolonialisme des traces d’un héritage de la « French Theory », mêlé à des influences diverses, liée aux pays d’origine des auteurs (États-Unis, Inde, pays latino-américains ou africains, etc.).
La thèse selon laquelle tout est construction sociale et le programme suivant lequel tout doit être déconstruit sont des emprunts à la pensée européenne, systématisés et radicalisés par leur passage étatsunien, où, sloganisés par des activistes fanatiques, ils sont devenus les fondements d’une vague d’intolérance et les justifications de pratiques de censure visant à détruire l’héritage intellectuel et culturel occidental. Leur arme principale est l’invention de minorités victimaires servant à accuser les sociétés démocratiques occidentales de « racisme systémique » dont le « privilège blanc » est la traduction. Leur objectif est de désoccidentaliser l’Occident. Nous avons affaire à une grande vague d’hespérophobie, ou, plus exactement, de ce que j’appelle l’« hespéromisie », la haine de l’Occident, en tant que « civilisation blanche ».
Cette haine de l’Occident sloganisée par les groupes d’activistes décoloniaux est la passion négative la plus visible dans l’espace public. Mais elle ne correspond pas à un profond mouvement d’opinion : elle est le fait de minorités actives qui maîtrisent parfaitement l’art de capter l’attention des médias et de s’imposer par diverses techniques sur les réseaux sociaux. L’une des origines de la haine idéologisée de l’Occident « impérialiste » et « raciste » est la vulgate marxiste et tiers-mondiste, dont l’altermondialisme a été l’héritier, avant de passer des alliances avec certains milieux islamistes. C’est ce phénomène qu’au début des années 2000, j’ai appelé l’« islamo-gauchisme ». L’autre est l’importation en France de la « question noire » à l’américaine, une importation totalement artificielle, visant à faire croire que la « négrophobie » est l’une des principales expressions, avec l’islamophobie, du « racisme systémique » à la française.
Le phénomène n’est pas nouveau : les intellectuels et les activistes avançant sous les drapeaux du postcolonialisme et du décolonialisme s’efforcent depuis le début des années 2000 de diffuser l’idée fausse selon laquelle les problèmes de la société française s’expliquent principalement par les héritages de l’esclavage (traite atlantique ou commerce triangulaire) et du colonialisme, donc, selon eux, par un racisme persistant, structurel et non reconnu comme tel. En France comme aux États-Unis, ce racisme, traité comme une clé de l’histoire moderne, serait le racisme blanc hérité de l’impérialisme colonial dont les Noirs ou les « peuples de couleur » seraient à jamais les victimes. Il faut reconnaître que ce discours, fondé sur des analogies douteuses et boiteuses, n’a guère eu d’écho en France jusqu’au printemps 2020. La nouveauté n’est donc pas d’ordre idéologique.
Ce « nouvel antiracisme » recourt à des catégories raciales pour se définir dans ses fondements comme dans ses objectifs. D’où le paradoxe d’un antiracisme racialiste, voire raciste, dès lors qu’il puise, non sans violence verbale, à la thématique du racisme anti-Blancs. C’est pourquoi il serait plus adéquat de le caractériser comme un pseudo-antiracisme, et, plus précisément, comme un antiracisme anti-Blancs. Mais un antiracisme anti-Blancs, c’est un antiracisme raciste.
Notre objectif, tant pour le Manifeste des 100 (lancé par quatre co-signataires, dont je suis) que pour l’Observatoire du décolonialisme, est de faire prendre conscience aux citoyens français, et plus particulièrement aux élites politiques et culturelles, de l’emprise croissante d’un corpus idéologique que nous jugeons dangereux pour la liberté d’expression, la liberté de pensée et la liberté de création. L’objectif des activistes qui s’en réclament est d’exercer une dictature intellectuelle d’abord dans le champ universitaire et les milieux de la recherche, ensuite dans le domaine de la littérature et de l’art, en particulier les arts de la scène. Ils fonctionnent comme des groupes de pression et des prescripteurs ou des entrepreneurs de chasses aux sorcières, des sortes de maccarthystes d’extrême gauche. Nous nous proposons de soumettre à une critique sans complaisance les thèses décoloniales, de faire connaître les méthodes, les objectifs et les stratégies des groupes décoloniaux (dits aussi en France indigénistes ou identitaristes), de mettre au jour leurs réseaux ainsi que les connivences ou les complicités dont ils bénéficient, et d’analyser leur évolution idéologique, voire leurs visées politiques.
Quels sont les points communs entre le décolonialisme et les questions de genre et de race? Vous avez évoqué les décolonialistes obsédés par la déconstruction du « roman national français ». Ou d’autres incités par la haine de l’Occident ou de l’homme blanc. Quels sont leurs buts selon vous?
Les minorités actives organisées se réclamant du « nouvel antiracisme », dit « antiracisme politique », n’ont d’autre projet que de détruire la société « blanche », censée être intrinsèquement structurée par un « racisme systémique » non réformable. La « blanchité » est le nom de la nouvelle race maudite, coupable et seule coupable de l’esclavage – réduit à la traite atlantique, les traites intra-africaine et arabo-islamique étant soigneusement tues –, du colonialisme, de l’impérialisme et du racisme. Le programme commun de ces ennemis de la civilisation européenne tient en trois mots : décoloniser, démasculiniser, déseuropéaniser. Le « mâle blanc hétérosexuel », voilà le coupable à condamner et l’ennemi à éliminer. Une néo-féministe radicale se disant « antiraciste » déclare : « Il faudrait que les Blancs veuillent se déblanchir. » Mais si « les Blancs » sont intrinsèquement racistes, comment peut-on leur demander de bien vouloir cesser de l’être ?
Pour comprendre le succès de ces mouvements en France, il faut tenir compte de la perte d’attractivité du marxisme et de la reconversion des révolutionnaires dans l’écologisme, le décolonialisme, le néo-féminisme misandre et le pseudo-antiracisme dont le noyau dur est la « lutte contre l’islamophobie ». La « lutte contre l’islamophobie », présentée par les stratèges culturels islamistes comme la principale forme de lutte antiraciste aujourd’hui, a joué le rôle d’un cheval de Troie pour conquérir la gauche et surtout l’extrême gauche. Les islamistes ont réussi d’abord à imposer le mot « islamophobie », ensuite à diffuser la vision victimaire du musulman discriminé et « racisé », enfin à convaincre une grande partie de la gauche que le « racisme anti-musulman » était le racisme à combattre prioritairement. La gauche supposée laïque s’est ainsi trahie elle-même, au point de ne plus être choquée, lors des manifestations islamo-gauchistes qui se sont multipliées en France depuis l’automne 2000, par les « Allahou akbar ». La Marche contre l’islamophobie du 10 novembre 2019, réunissant notamment la CGT, l’UNEF, le PCF, l’UCL (Union communiste libertaire), EELV, Lutte ouvrière, Jean-Luc Mélenchon (et d’autres leaders de LFI), Benoît Hamon et le NPA aux côtés d’activistes et d’associations islamistes (tendance Frères musulmans) ainsi que des indigénistes, s’est déroulée conformément à ce modèle.
Certains secteurs de l’enseignement universitaire sont devenus, depuis le milieu des années 2000, des laboratoires du décolonialisme et du pseudo-antiracisme racialiste. C’est une aubaine pour les opportunistes en quête de postes. Les départements de Littérature comparée et de sciences sociales (surtout en sociologie et en science politique) sont particulièrement touchés par la propagande décoloniale, qui se traduit de plus en plus par une intolérance militante et des chasses aux sorcières lancées en connivence avec des groupes néo-féministes misandres au nom de l’« intersectionnalité ». Les victimes de ces chasses aux hérétiques prennent désormais la figure de « Blancs » criminalisés – principalement des hommes –, jugés intrinsèquement racistes, dont on exige la mort sociale. Les enseignants qui objectent sont isolés et harcelés. Pour échapper au terrorisme intellectuel, certains se taisent, pratiquent l’autocensure ou publient sous pseudonyme. Mais ils sont de plus en plus nombreux à résister et à refuser de s’agenouiller devant les tenants, enseignants comme étudiants, du politiquement correct et du scientifiquement correct.
On trouve, dans une certaine mesure, une confirmation de mon analyse critique dans les propos tenus par la porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), Houria Bouteldja, qui, le 6 octobre 2020, annonce sur les réseaux sociaux qu’elle quitte le PIR, non sans autosatisfaction en raison du travail militant accompli : « Aujourd’hui le PIR rayonne dans toutes les universités et les milieux antiracistes occidentaux – notamment grâce au réseau décolonial international (DIN) – où il est cité en exemple et où je suis considérée comme une véritable théoricienne décoloniale. Il est aussi reconnu, bien que dans une moindre mesure, dans certains pays du Sud. »
Il ne faut certes pas prendre ces propos à la lettre, et faire la part de la vantardise d’un personnage médiatique. Mais les affirmations de l’égérie du principal parti islamo-gauchiste français peuvent être vérifiées dans un certain nombre d’universités.
Comment expliquer l’attraction de ces idées en France surtout parmi les jeunes ? Existe-t-il un clivage de générations? Aux États-Unis, il y avait au début des années 90 les fameux « culture wars ». Observons-nous quelque chose de similaire en France aujourd’hui? De jeunes chercheurs pensent qu’il faut interroger le passé colonial ou examiner les enjeux de la race ou du genre pour comprendre la société française de 2021. Qu’en pensez-vous?
Je crois d’abord qu’il faut mettre au compte d’une mode intellectuelle et rhétorique le ralliement d’une partie de la jeunesse au décolonialisme et au pseudo-antiracisme qu’il implique. J’insiste sur ce point dans mon livre L’Imposture décoloniale. La mode décoloniale et pseudo-antiraciste a remplacé la mode marxiste et pseudo-antifasciste. L’offre idéologique décoloniale satisfait le besoin de croire, et de croire savoir, ainsi que celui de s’engager pour une cause.
Mais il faut souligner aussi le fait que la cause palestinienne reste le ciment idéologique et émotionnel des convergences, des alliances ou des ralliements. C’est l’autre face des références récurrentes à Edward Said, théoricien du postcolonialisme et du décolonialisme, mais aussi intellectuel engagé en faveur de la cause palestinienne, très attractive parmi les jeunes, qui professent souvent un antisionisme radical. Les idéologues du postcolonialisme et du décolonialisme postulent que le racisme colonial est en quelque sorte une maladie héréditaire et contagieuse affectant les descendants des esclavagistes et des colonialistes, qui vivent dans des sociétés néo-esclavagistes et néo-colonialistes où les « dominés » sont nécessairement discriminés et « racisés ». Le racisme colonial serait donc une maladie qui s’hériterait et s’attraperait par simple contact. Face à la supposée persistance, voire à l’extension indéfinie du racisme colonial à de nouveaux groupes issus de l’immigration et formant de nouvelles « minorités racisées », un unique remède est prescrit : la dénonciation litanique, dans le jargon postcolonial respecté à la lettre (sous peine d’inefficacité), du racisme colonial.
Ma critique de l’imposture décoloniale porte d’abord sur une historiographie polémique ressemblant à un règlement de comptes avec le passé national et prenant appui sur des sottisiers, ensuite, sur les exploitations politiques de ces dénonciations hyperboliques de l’héritage du colonialisme, érigé abusivement en clé ouvrant toutes les portes. Tout ne s’explique pas par les séquelles du racisme colonial, de l’impérialisme occidental, de la « domination blanche ». Il n’y a pas de « recherche » postcoloniale ou décoloniale, il n’y a qu’un rabâchage militant d’accusations criminalisantes visant la France et plus largement l’Occident et constituant une nouvelle orthodoxie académique. Il n’existe pas d’approches scientifiques se fondant sur un corps de concepts, de modèles d’intelligibilité et d’hypothèses qui constituerait la « théorie postcoloniale » ou la « théorie décoloniale ». On ne trouve pas de « chercheurs » dans ces domaines : ils ne cherchent pas puisqu’ils prétendent déjà tout savoir sur les questions qui les occupent, à savoir que les héritages de la traite atlantique et du colonialisme européen expliquent l’existence du « racisme systémique », c’est-à-dire du racisme « blanc », dans les sociétés occidentales contemporaines. De cette orthodoxie décoloniale dérivent des imprécations « révolutionnaires » colorées d’utopisme sentimental.
La plupart des universitaires avançant sous le drapeau du postcolonialisme ou du décolonialisme n’étudient pas les thèmes et les questions qu’ils évoquent, ils les exploitent, et ce, à des fins autopromotionnelles – recherche de postes, d’une présence médiatique, etc. –, commerciales (création d’événements, de documentaires, d’expositions, etc.) ou politiques – faire pression sur les partis politiques pour qu’ils intègrent dans leurs programmes la lutte contre les discriminations visant les « minorités » et instaure un système légal de discrimination positive (affirmation action).
Dans votre dernier livre, vous évoquez les effets de la mort de George Floyd sur la France, surtout sur le groupe autour d’Assa Traoré. Comment avez-vous ressenti le mouvement Adama Traoré? Est-ce qu’il vous a rendu encore plus vigilant sur l’influence des idées des campus américains?
Il faut souligner en effet le rôle moteur de la rencontre entre les mobilisations internationales provoquées par la mort de George Floyd devenue le symbole du « racisme systémique » aux États-Unis et la réactivation, orchestrée par la famille Traoré et divers groupes d’activistes identitaires, de la légende d’un Adama Traoré victime du racisme attribué aux gendarmes qui l’ont arrêté. Cette légende a permis d’ériger la mort du délinquant Adama Traoré en symbole de toutes les victimes des « violences policières », attribuées comme une seconde nature aux policiers blancs, présentés comme des agents au service d’un « racisme d’État ». Cette symbolisation abusive mais attrayante a permis aux activistes pro-Traoré d’élargir le cercle de leurs militants et de leurs sympathisants vers la gauche et l’extrême gauche « blanches ». À l’importation grossière de la « question noire » par des groupes d’agitateurs identitaires s’est ajoutée une mode idéologique fondée sur l’héroïsation du délinquant mort en martyr : l’icône Floyd a pris la relève de l’icône Guevara. La religion de l’Autre à laquelle se réduisait l’antiracisme moralisateur tend à être remplacée par le culte de la Victime « de couleur », non-blanche.
Alors qu’elle n’existait pas en France, la « cause noire » s’est inscrite à l’ordre du jour, oscillant entre sa version misérabiliste (le traitement victimaire des Noirs) et sa version identitaire (l’affirmation de la « fierté noire »), la première enveloppant une exigence de justice, la seconde impliquant une demande de reconnaissance.
Assa Traoré, à la tête du Comité Adama Traoré, n’a pas dissimulé ses objectifs politiques, clairement insurrectionnels, lorsqu’elle a lancé en 2018 au cours d’une manifestation, n’hésitant pas à évoquer le modèle révolutionnaire africain de ses rêves : « Il est important de faire des alliances fortes. En Afrique, ils vont renverser le président, ils rentrent dans le palais. Ça se passe comme ça en Afrique, pourquoi ça devrait pas se passer comme ça en France ? Nous sommes prêts, nous pouvons faire une belle révolution. » L’avenir décolonial de la France, ce serait donc son devenir-africain. Compte tenu de l’économie de pillage, de la criminalisation des pratiques de pouvoir, de la multiplication des milices armées ainsi que des fraudes et des trafics en tout genre qu’on observe dans les États défaillants d’Afrique subsaharienne, cette perspective serait proprement terrifiante si on la prenait au sérieux. Mais elle est surtout infantile, et témoigne de l’irresponsabilité de cette nouvelle égérie du mouvement Black Lives Matter à la française.
Nous devons faire face, dans les milieux intellectuels tout particulièrement, à ce qu’il faut bien appeler la conquête décoloniale des esprits. Certains secteurs du monde universitaire, devenus des temples de la déconstruction, se soustraient à la déconstruction, et s’indignent lorsqu’on analyse leurs travers : conformisme intellectuel « sinistrogyre » (toujours plus à gauche : tel est le bon mouvement), porosité aux modes langagières, travaux pseudo-savants consistant à aligner les formules creuses tout en ânonnant les dogmes déconstructionnistes et décoloniaux, multiplication des idiots utiles de l’islamisme…
Le bilan n’est guère réjouissant : on discrimine et persécute au nom de la lutte contre les discriminations, on invoque la vertu de tolérance pour pratiquer l’intolérance, on prétend défendre les libertés académiques alors qu’on les foule aux pieds par des chasses aux sorcières pseudo-antiracistes dont l’arme principale, d’origine étatsunienne, est la « cancel culture ». Dans les départements de sciences sociales des universités, le nouveau terrorisme intellectuel se pare d’appels à la liberté de la recherche, et des activistes travestis en enseignants osent célébrer « la science » qu’ils chassent au profit d’un verbiage déconstructionniste d’inspiration décoloniale. S’est ainsi instauré le règne d’une grande inversion des valeurs et des normes.
Le grand malheur du XXIe siècle commençant, ce sera d’avoir été la période où les idéaux antiracistes ont été mis au service de l’intolérance, du sectarisme et de la violence iconoclaste, destructrice des héritages culturels de l’Occident. Les imposteurs décoloniaux se sont solidement installés dans les lieux du pouvoir culturel. Pour gagner la bataille, l’intelligence et l’honnêteté intellectuelle ne suffiront pas : il faudra un surcroît de courage. Car le conformisme a pris le visage de la nouveauté et l’esprit de censure parle la langue de l’émancipation.
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