L’axe Trump-Poutine et la politique française edit
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Le petit monde politique français commence à s’agiter en vue de l’élection présidentielle prochaine comme si le tremblement de terre politique de niveau 10 qui secoue le monde actuellement n’était pas ressenti dans l’Hexagone. Comme si ce qui apparaît (à vérifier) comme un nouveau pacte germano-soviétique façon 1939, mais cette fois entre les deux empires russe et américain, n’allait pas avoir des effets majeurs sur les candidatures et sur les campagnes électorales. Ce qui sera en cause, c’est tout simplement la défense des libertés et des arrangements institutionnels qui, en Occident, les garantissent depuis des décennies : l’État de droit, les élections libres, la séparation des pouvoirs et la reconnaissance des frontières des États souverains. Comment ne pas penser que, quels que soient les candidats en lice et les partis qui les soutiendront, ils devront se situer par rapport à ce nouvel axe du mal et choisir entre la liberté et la vassalisation ?
Ce qui signifie que le clivage gauche/droite, déjà très affaibli, risque de ne pas résister à la tension que les affaires internationales vont faire peser sur nos partis politiques. À gauche, on peut penser que LFI, réjoui de la rupture de l’Alliance atlantique et proche en réalité de Poutine, ne s’opposera pas à cet axe mais on peut espérer que les socialistes et les écologistes choisiront le camp de la liberté. À droite, on ne voit pas la droite républicaine se coucher devant le couple Trump/Poutine, et si ce malheur se produisait, alors les jeux seraient faits et c’est l’Europe elle-même, celle qui défend, à Bruxelles, l’État de droit, qui s’en trouverait fort démunie. En 1940, la représentation nationale a largement soutenu la destruction de la démocratie représentative et a confié son destin à un chef qui lui-même a collaboré avec le grand chef, Hitler. Avec les résultats que l’on sait. De Gaulle, lui, n’avait pas hésité à choisir le camp de la liberté. Aujourd’hui, ce camp se trouve en Europe.
Lors des élections prochaines les positions que prendront les partis et candidats sur l’Europe et son réarmement seront donc primordiales, comme dans les autres pays européens, eux-mêmes divisés sur la relation à Trump /Poutine. De Gaulle avait fini par réunir gauches et droites pour mener la bataille pour la reconquête des libertés. Aujourd’hui, le seul clivage pertinent en France et en Europe ne peut-être que celui qui opposera la société ouverte à ses ennemis.
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